Sur une dizaine de bureaux visités hier entre 10 h 15 et 11 h 30, l’on dénombrait au total 248 personnes inscrites, soit 25 individus par bureau durant les 6 jours. Ce qui donne une faible moyenne de 4 personnes par bureau et par jour.

Les non - inscrits sur les listes électorales se font toujours attendre dans les bureaux de vote de Ouagadougou, dans le cadre de la révision exceptionnelle des listes électorales initiée par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), en vue des élections législatives du 6 mai 2007. C’est le moins que l’on puisse dire après un tour, le 17 janvier dernier , dans quelques bureaux de vote de la capitale où l’affluence, visiblement, était timide, sinon absente. Sur une dizaine de bureaux de vote visités entre 10 h 15 et 11 h 30, dans les quartiers 1200 Logements, Dagnoën et Paspanga, l’on ne dénombrait que 248 inscrits, soit 25 personnes par bureau depuis le début, le 11 janvier, de l’opération. Ce qui donne une faible moyenne de 4 individus par bureau et par jour.

Encore des efforts

En fait, la réalité sur le terrain est plus critique, au point qu’ils sont nombreux les agents recenseurs qui peuvent passer une journée entière sans enregistrer le moindre électeur. " Ca ne va pas. On peut faire une journée ici, mais personne ne vient s’inscrire. Les gens ne sortent pas", nous a dit Claire Tapsoba, agent recenseur au bureau de vote n°5 de Paspanga (secteur 3), qui s’est empressée de conclure : "Les gens ne sont pas informés".

Même réaction chez Arnaud Ouédraogo, recenseur au bureau de vote n°24 installé devant la garderie populaire Song - Taaba de Dagnoën. "C’est timide", a - t - il, lui aussi, qualifié l’opération.

Mais avec 26 personnes en 6 jours, sa voisine Geneviève Compaoré ne voit pas les choses de cette façon. "Ça va", nous a - t - elle laissé entendre. Même vision optimiste chez Albert Bonkoungou qui, avec 26 inscrits, pense que tout se passe bien à son niveau.

Mais les résultats ainsi enregistrés ne doivent certainement pas être à la hauteur des attentes de la CENI, elle qui ambitionne d’ici au 31 janvier ( fin de la révision exceptionnelle des listes) disposer d’un million et demi d’électeurs de plus.

A cette allure, l’on peut bien se demander si le nombre sera atteint.

Vigilance aux non - encore inscrits !

Mais en attendant la fin du mois pour éventuellement trouver des éléments de réponse à cette question, l’on note déjà des difficultés qui ne vont pas dans le sens du succès de l’opération. Des agents recenseurs font face à des problèmes matériels et financiers. Certains ont dit avoir des difficultés pour se restaurer parce qu’ils ne sont pas encore payés. Conséquence, le recensement, quelque part, en prend un coup. C’est ainsi que des agents, bien que formés, ont recensé certaines personnes avec des erreurs. Certes, l’erreur est humaine, mais des meilleures conditions de travail contribueraient sans doute à améliorer la situation. Il appartient donc aux personnes concernées par cette révision exceptionnelle des listes électorales d’être vigilantes sur les lieux de recensement.

A cela s’ajoute le fait que beaucoup de gens ne soient, apparemment, pas encore bien informés de l’opération. Il arrive par exemple que des citoyens déjà inscrits viennent pour se faire encore enregistrer sur les listes, alors que la présente révision ne concerne que les non - inscrits. Plus grave, il semble que d’autres viennent même pour voter. Tout cela montre bien que des efforts sont encore à fournir par les différents acteurs du processus électoral, CENI, partis politiques, médias, etc., pour un succès de la révision exceptionnelle des listes, en vue des élections législatives du 6 mai.

Par Grégoire B. BAZIE

Le Pays