13 janvier au Togo : et si Faure prenait l’exemple de Blaise !
- Faure Gnassingbé et Blaise Compaoré
Faure Gnassingbé, a la volonté de se démarquer dans sa gestion du pouvoir, de la gouvernance menée par feu son père. Ce ne serait point un parricide, mais une leçon de courage et d’humilité. Le contexte a changé, mais certains problèmes demeurent. Il est donc difficile de tourner une page de l’histoire, si cette envie n’est pas collectivement partagée.
Parmi ces problèmes, il y a un certain 13 janvier. Un 13 janvier qui porte en lui le concentré de tous les malheurs de cette "Suisse" de l’Afrique qui a perdu il y a de cela un lustre, sa renommée d’antan. Ce 13 janvier togolais se vit à double vitesse. Pour les uns, "la souveraineté, les honneurs, la République..." et pour les autres, "la trahison, le déshonneur, la dictature...".
Et pourtant, le Togo a besoin de se réconcilier avec son passé pour engager la construction nationale à travers une vision collective unanimement partagée. Un consensus sur le 13 janvier peut se faire, sans qu’aucun protagoniste ne perde la face. Pourquoi ne pas abandonner ce 13 janvier au profit d’une autre date qui sera le symbole de la réconciliation et de l’unité du peuple ? Au Togo, c’est une seule date qui divise. Au Burkina, c’était plusieurs qui divisaient. Et dans la recherche de la réconciliation et du pardon, les dates qui posent problème ont été mises entre parenthèses. Pourquoi Faure ne s’inspirerait-il pas de l’exemple de Blaise ? Le 4-Août des "Révolutionnaires" a rejoint le panthéon de la Révolution et le 15 octobre des "Rectificateurs", l’autel des faiseurs de démocratie républicaine.
Au Burkina, c’est le 11-Décembre, républicain, qui est célébré à l’honneur de tous les Burkinabè.
Faure doit trouver en l’exemple burkinabè, un cas d’école. Pour éviter cette langue de bois sur le 13 janvier. Car à une question de notre confrère "Jeune Afrique" sur la date du 13 janvier qui pose problème, il répond : "Vous touchez du doigt toute la complexité de notre histoire. Si le 13 janvier 1963 fut pour certains, un jour de deuil, ce fut pour nombre de Togolais, une libération. C’est cette délivrance qui est célébrée ce jour-là, en aucun cas l’assassinat d’OLympio, dont nul ne saurait se réjouir" (in J.A N° 2398-2399 du 24 décembre 2006 au 6 janvier 2007, P. 74)
La vraie réconciliation au Togo passe par le 13 janvier. La différence entre Gnassingbé père et Gnassingbé fils passe aussi par le 13 janvier. C’est en trouvant une solution républicaine et définitive à ce "maudit" 13 janvier que Faure Gnassingbé engagera le Togo sur la voie du renouveau et marquera pour l’histoire, sa différence avec la passé, car le Togo de demain sera un Togo réconcilié avec le 13 janvier.
Michel OUEDRAOGO
Sidwaya