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Coopération Burkina Faso - Egypte : Des Burkinabè au bord du Nil

Publié le mardi 16 janvier 2007 à 08h37min

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La délégation burkinabè devant une pyramide

Dans le cadre des relations de coopération entre le Burkina Faso et la République Arabe d’Egypte, dix agents du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Régionale ont séjourné du 1er au 7 décembre 2006 au Caire où ils ont bénéficié d’un stage de formation à l’Institut d’Etudes Diplomatiques du Caire.

Initié par la République Arabe d’Egypte, le stage de formation au profit des diplomates de pays frères, vise à renforcer la coopération entre l’Egypte et les pays respectifs des stagiaires, et à favoriser les échanges entre les stagiaires venant de plusieurs pays d’Afrique.

Pour la session tenue du 1er au 7 décembre 2006, les stagiaires burkinabè étaient avec leurs collègues de la Guinée Conakry. Ils ont bénéficié durant leur séjour de communications sur des thèmes très actuels, pertinents et utiles pour le développement de nos pays, et pour la réussite de la carrière de diplomates qu’ils ambitionnent réussir au mieux.

Si l’Egypte est un pays africain, affrontant aujourd’hui des difficultés liées au développement, il reste à noter que celui-ci a atteint sur le plan technologique, industriel et bien d’autres domaines un seuil qui peut constituer un modèle à suivre pour plusieurs autres pays en développement. C’est pourquoi, il était opportun pour des experts ce pays, de développer au profit des stagiaires quelques sujets liés spécifiquement soit au Moyen Orient, soit à l’Egypte lui même. Il s’agit par exemple de thèmes portant sur les initiatives de Réforme du Moyen Orient, l’histoire et la civilisation de l’Egypte ancienne, l’expérience de l’Egypte en matière de gouvernement électronique, la négociation entre l’Egypte et l’Union Européenne, la promotion des droits de l’homme en Egypte.

A côté de ces thèmes « très pratiques » il y avait également des sujets plus ou moins d’ordre général comme la gestion efficace de l’aide au développement, la position africaine dans la réforme de l’ONU, le rôle des centres de règlement des conflits et de maintien de la paix dans la gestion des conflits en Afrique, le protocole d’Etat, le rôle du NEPAD dans la promotion de la paix et du développement.

Le caractère pratique et la haute qualité de la formation, a permis aux participants, d’acquérir et d’enrichir leurs connaissances sur les différents sujets, mais aussi de comprendre et de mieux cerner la nature et la noblesse du travail qui est le leur. A savoir, oeuvrer à défendre, à sauvegarder les intérêts de leurs peuples, et même à engranger des victoires pour leur nation et pour le continent tout entier, dans le contexte actuel de mondialisation.
Les formateurs, de compétences aussi diverses et notables les unes que les autres, sont des hommes et des femmes d’expérience qui occupent des hautes responsabilités dans l’administration égyptienne. Il s’agit notamment de diplomates, de professeurs d’université, d’économistes...

Visite des monuments et sites touristiques

Dès le lendemain de leur arrivée sur le sol égyptien, les stagiaires ont été conduits sur le site des légendaires pyramides que chacun avait certainement hâte de voir de près et de façon concrète. Ils ont donc pu voir la pyramide du roi Kheops (la plus grande pyramide, construite vers l’an 2690 avant JC, l’une des sept merveilles du monde, elle mesure 147 mètres), puis celles des rois Khephren et Mykérinos.
Après la visite des différentes pyramides, ce fut la découverte du non moins légendaire sphinx de la mythologie égyptienne. Doté d’un corps de lion et d’une tête d’homme, il est même qualifié par certains, de monument le plus célèbre de l’Egypte.

Plusieurs autres sites touristiques ont été visités. Ainsi, Burkinabè et Guinéens se sont rendus au musée national (riche de plus de 100 000 pièces), à l’église copte construite sur les lieux où la sainte famille (le Christ et ses parents) s’était réfugiée, à l’église suspendue (qui a été bâtie au sommet de la tour de l’eau de la Babylone romaine construite au VIIe siècle lors de l’introduction du christianisme en Egypte. Démolie en 840, elle fut ensuite reconstruite et remaniée plusieurs fois).
Quelques mosquées (sur les centaines que compte la ville) ont également été visitées notamment la mosquée de Mohammed Ali dans l’enceinte de la citadelle (érigée en 1176 pour protéger la ville contre les croisades). Le chemin menant à certains sites, a permis aux stagiaires de voir et revoir le Nil auquel s’identifie leur pays hôte, et qu’il partage avec des pays comme le Rwanda, le Burundi, la République démocratique du Congo, la Tanzanie, le Kenya, l’Ouganda, l’Éthiopie, l’Érythrée, et le Soudan.

Le Caire

Le Caire, capitale de l’Egypte (en arabe Misr), est une ville historique dont l’architecture ancienne côtoie la nouvelle. Fait remarquable, on a rarement vu des feux tricolores dans cette ville où grouillent environ 17 millions d’âmes. soit plus de la totalité de la population burkinabè. La remarque faite à un des guides, il dira que chacun constitue son feu tricolore. Par contre les agents de sécurité sont omniprésents à presque tous les coins de rue.

Pour plus d’un qui croyait qu’à Ouagadougou la circulation est fastidieuse, ils étaient encore plus stupéfaits face à celle du Caire réputée comme étant l’une des villes les plus pittoresques du monde en matière de circulation urbaine. A ce propos nous vous proposons un point de vue que nous avons pris sur le net : « Je n’aime pas la circulation au Caire et cela n’étonnera personne ayant passé au moins quelques heures dans la ville. Traverser une rue est ici un exercice périlleux, surtout au début. Les voitures ne s’arrêtent pour personne et si jamais vous passez devant vous aurez le droit à un concert de klaxon... mais les voitures ne ralentiront pas pour autant !
En même temps il faut bien avouer que toute cette agitation et ce vacarme participent à l’animation constante de la ville.

Si vous avez l’occasion de prendre un bus ou un taxi au Caire vous aurez un bon aperçu du code de la route local... en gros pas de règle, le plus téméraire passe en premier et comme de toute façon la plupart des voitures sont déjà cabossées... »

Un sujet qui nous a fait réfléchir

Nous n’avons pas de statistique sur l’apport du tourisme dans le développement socioéconomique du pays mais cette activité semble occuper une place de choix dans la vie quotidienne des populations et dans la politique de développement du pays. Nous en voulons pour preuve la multitude de touristes que nous avons toujours rencontré sur les différents sites.

En fait que ce soit sur le site des pyramides, au musée national ou à la citadelle pour ne citer que ceux là, un monde « fou » y afflue à longueur de journée. Ceci a inspiré une réflexion dans l’équipe des Burkinabè que nous sommes et nous a rappelé que nous avons beaucoup à faire en la matière. Les acteurs oeuvrant dans le domaine s’y donnent pour la promotion de l’activité touristique mais de façon générale, le Burkinabè doit, s’il veut réellement promouvoir son tourisme, et faire de ce secteur un levier de développement du pays, travailler à ne pas détruire tout ce qui relève du passé, de l’antiquité pour le remplacer par du moderne.

A l’instar de l’Egypte, le Burkina Faso peut travailler à sauvegarder ses sites touristiques naturels et culturels en vue de les rendre plus attrayants dans leur originalité. Car c’est sans doute le caractère original du site qui lui donne sa valeur et attire les visiteurs. Imaginons par exemple qu’avec le temps le Palais de la Présidence à Koulouba soit gardé en l’état et ouvert au public et aux touristes avec tout ce qui peut constituer un symbole (meubles, ...) ! Hormis les retombées financières, ceci permettra sûrement de conserver un grand monument et un pan de notre histoire qui ne sera pas seulement conté, mais vu par les générations futures.

Comme on peut le constater, le voyage au Caire a été pour les stagiaires bénéfique à plus d’un titre. Outre les formations théoriques, la visite des différents sites et monuments constitue un véritable trésor pour chacun. Car le Caire, ce n’est pas seulement une population gigantesque. Nous y gardons l’image d’une ville attachante et légendaire, qui offre fièrement son histoire, sa culture, sa chaleur.

Yolande Kalwoulé

MAECR

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Vos commentaires

  • Le 16 janvier 2007 à 10:24 En réponse à : Ou sont passés les diplomates formés a Cuba ?

    1994 a vu la fin de formation de sept (7) diplomates dont 2 filles et 5 garçons a Cuba. A leur arrivée au Faso les esperances se sont evaporées. Apres un tour aux affaires etrangères et compilations et constitutions de dossiers par-ci et par-là et ils sont vite oubliés et reduits tout comme beaucoup d’étudiants à prendre le chemin de la rue. Mais vu le nombre de diplomates formés par an dans le temps on avait espoir qu’ils seront vite mis a l’epreuve pour etre integré dans la fonction publique unique voix où l’espoir demeure encore. Parmi les setps, vite taxés de "rouge" ouvertement par certains dirigeants des affaires etrangères, deux ont pu trouvé un emploi de niveau, un troisième est devenu instituteur, un quatrième garçon selon les informations faisait la vacation dans les lycees a Bobo et le dernier des garçons se "debrouille". Quant aux filles, le Burkina n’etant plus pour la douceur, elles sont reduites a la serie C(chomage). Tandis que l’ambassadeur de Cuba au Burkina est un de leur camarade de classe et traite des affaires d’Etat directement avec notre President, ses camarades de classe au faso sont dans la rue, minimisés, et oubliés. Combien de connaissance sans exploit ? Il est vrais qu’en France, Faissard est le nid des enfants des princes du pays contrairement a la politique qui devrait etre appliqué sur cette maison d’etudiants burkinabè, ce ne seraient que de ce milieu que viendraient les diplomates de notre pays car aujourd’hui au pays des hommes intègres seuls fils d’ "Homme Bien Né" peuvent avoir accès a certains postes. Mais j’espère qu’un jour il y aura aussi de la place pour le fils de Raogo de Wolonkoto.

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