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Voeux du Corps diplomatique : le discours de Blaise Compaoré

Publié le jeudi 11 janvier 2007 à 07h46min

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Blaise Compaoré

Excellence Monsieur l’Ambassadeur Richard Kodjo,
Doyen du Corps diplomatique,
- Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de Mission diplomatique,
- Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations internationales et interafricaines,
- Honorables invités,
- Mesdames,
- Messieurs,

Je reçois avec plaisir vos voeux à l’endroit du peuple burkinabè. J’y suis d’autant plus sensible que ce message traduit l’excellente qualité de notre coopération. Au-delà de la simple tradition protocolaire, les souhaits que vous avez formés expriment votre attachement à nos idéaux communs et la grande espérance de nos nations et institutions pour un monde plus sûr et plus solidaire.
En retour, en mon nom propre et en celui du peuple burkinabè, j’adresse des vœux chaleureux de bonne et heureuse année à vos dirigeants, aux peuples que vous représentez si dignement, à vous-même, à vos familles et à vos collaborateurs.
Mes pensées vont également à ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur cœur du fait de la faiblesse de la gouvernance internationale. Puissent-ils connaître le bonheur tout au long de l’année 2007.

Mesdames, Messieurs,

Après votre remarquable appréciation des progrès réalisés par mon pays, je voudrais surtout souligner que le nouveau pacte républicain scellé avec le peuple burkinabè porte notre engagement ferme à consolider l’Etat de droit et à renforcer les bases de la bonne gouvernance.
En 2006, le Burkina Faso a franchi une nouvelle étape de son processus de construction démocratique, avec la communalisation intégrale. Nous avons également continué de promouvoir les libertés publiques et les droits humains, de veiller à l’assainissement des investissements publics et privés, par la mise en oeuvre du Plan d’action national pour la réforme de la Justice et la création d’une Haute autorité de coordination de la lutte contre la corruption.
La valorisation du capital humain reste une priorité. Les secteurs de l’éducation, de la formation et de la santé sont en constante évolution.
Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, notre objectif est d’élargir les opportunités de création de richesses pour toutes les catégories sociales. La modernisation de l’agriculture et l’exploitation rationnelle des ressources naturelles, par un monde rural représentant 80% de la population, demeurent des objectifs essentiels pour le Gouvernement.

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

La sécurité des citoyens constitue un volet important de la gouvernance institutionnelle. Les événements dramatiques survenus en décembre 2006 entre certains militaires et policiers dans la ville de Ouagadougou nous indiquent qu’il y a urgence à entreprendre des réformes structurelles, une relecture des modules de formation, des codes de discipline et des doctrines d’emploi des forces de défense et de sécurité, afin de raffermir leur cohésion interne.

Les valeurs de paix, de solidarité et d’hospitalité continueront d’être cultivées car elles constituent une ressource précieuse qui conditionne l’unité et l’esprit d’ouverture d’un peuple.

Mesdames, Messieurs,

Le Burkina Faso se veut un pays au carrefour des voies de l’espérance, désirant partager avec les peuples frères et amis dans le monde une quête quotidienne d’un environnement stable et prospère.
Dans le cadre de la CEDEAO et de l ‘UEMOA, nous continuerons de nous investir dans la promotion de la paix, la sécurité en Afrique de l’Ouest et la consolidation des politiques monétaires. L’accélération de l’exécution des programmes intégrateurs et la conclusion de partenariats dynamiques avec les communautés et les marchés extérieurs contribueront à une plus grande affirmation de notre espace.

En Afrique et principalement dans la sous-région, nous avons pris une part active à la prévention et à la résolution de certaines crises. Nous nous réjouissons de l’aboutissement du processus électoral en République démocratique du Congo et du Dialogue politique au Togo, convaincus que ces pays retrouveront très rapidement toute leur splendeur.

Cependant, la crise ivoirienne demeure une source majeure de préoccupation. Aussi, pour ce pays frère et ami qui entretient avec le Burkina Faso des liens séculaires, marquons-nous notre soutien à toute initiative interne de dialogue qui aura pour cadre la résolution 1721 de l’ONU en vue d’assurer une évolution vers l’organisation d’élections transparentes en 2007.

Les crises du Darfour et de la Somalie nécessitent une implication décisive de la Communauté internationale. Celle-ci ne peut plus ignorer le délitement qui menace toute la région et les massacres perpétrés contre les populations civiles.

Pour sa part, mon pays œuvre activement au sein du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine pour mettre fin à ces crises majeures.
Les conflits qui persistent au Proche et au Moyen-Orient, et affectent Israël, la Palestine, le Liban et l’Irak, ne peuvent trouver leurs solutions que par l’application du droit international, à travers les résolutions pertinentes des Nations Unies.

D’autres formes de crises plus diffuses et pernicieuses marquent la vie des populations sur l’échiquier mondial, notamment les politiques économiques socialement excluantes, l’insécurité alimentaire, les questions du nucléaire, du terrorisme, de la criminalité transfrontalière organisée, des migrations, des pandémies et enfin celles liées à la sécurité énergétique et au réchauffement climatique.

A l’évidence, ces maux, qui sont d’ordre existentialiste et liés à l’évolution de l’humanité, demandent une thérapie collective pour assurer l’équilibre mondial. Je me félicite de l’engagement actif de la Communauté internationale à travers ses opérateurs spécialisés, mais souhaite un traitement plus énergique de ces questions.

Le Burkina Faso poursuivra son combat pour un commerce international plus équitable, une rémunération plus juste des producteurs agricoles du Sud et un accès sans entraves aux marchés du Nord. Il en appelle naturellement à la reprise des négociations à l’OMC, afin que le cycle de DOHA ne soit pas une occasion manquée.

Mesdames, Messieurs,

Au cours des années à venir, l’action diplomatique de mon pays se traduira par un engagement plus résolu et une contribution plus accrue dans la poursuite des objectifs de l’intégration africaine, de la paix et la sécurité internationales. La candidature du Burkina Faso à un siège de membre non permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU pour la période 2008-2009 s’inscrit dans cette dynamique. Elle est également l’expression de notre adhésion sans réserve au multilatéralisme et aux principes et idéaux de la Charte des Nations Unies.

Je voudrais en ces instants saluer l’action internationale accomplie par Monsieur Kofi Annan durant ses deux mandats.
Son attachement aux objectifs des Nations Unies a permis de créditer l’ONU d’une autorité morale et d’un engagement volontariste, et de la replacer au cœur du dispositif de sécurité collective. A son successeur, Monsieur Ban Ki-moon, je réitère tous mes voeux de succès à la tête de notre organisation.

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations internationales et interafricaines,
Mesdames, Messieurs,

Je tiens à marquer mon entière satisfaction quant à l’expertise déployée au Burkina Faso par le biais de la coopération bilatérale et multilatérale en matière de modernisation des infrastructures économiques et sociales. Au moment où nos populations se montrent à la fois ambitieuses et disponibles pour le développement, j’invite les partenaires techniques et financiers à poursuivre leurs efforts dans l’accompagnement et l’exécution de nos projets.

Pour un espace public mondial plus stable et plus démocratique, le respect des principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies doit être au cœur de l’action diplomatique afin que soit redéfini un ordre international nouveau en termes politiques, sociaux et environnementaux.

Bonne et heureuse année 2007 à toutes et à tous.

www.presidence.bf

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