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Célestin Koussoubé : "Ma vie après la mairie"

Publié le jeudi 11 janvier 2007 à 07h54min

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Célestin Koussoubé

Depuis son départ de la mairie, l’ex-édile de la ville de Bobo-Dioulasso est devenu un homme rare dans cette cité dont il a présidé aux destinées au cours des cinq dernières années. Une absence remarquable et qui continue d’alimenter la rumeur selon laquelle Célestin Koussoubé aurait transféré ses affaires au Mali voisin où il mènerait des activités industrielles. Toutes choses que l’intéressé, que nous avons rencontré, dément.

Comme nous sommes en début d’année, dites-nous comment vous avez passé votre nuit de la Saint- Sylvestre.

Comme toujours, je l’ai passée en famille en compagnie d’amis, de parents et de connaissances. La Saint-Sylvestre marquant le passage d’une année à une autre, il est important de passer ce moment dans la joie et la gaieté. C’est ce que j’ai toujours fait et je me réjouis de la présence massive des visiteurs qui sont venus partager ce moment de bonheur avec moi. Je profite d’ailleurs de vos colonnes pour souhaiter une bonne et heureuse année à l’ensemble des Burkinabé. Je souhaite que ce soit une année de bonheur, de prospérité et de paix pour notre pays et pour notre ville.

Depuis votre départ de la mairie, on ne vous voit plus assez souvent. Les raisons ?

Je suis très souvent en déplacement. C’est un peu normal parce que la vie continue pour moi après la mairie. Je suis un citoyen comme tout autre Burkinabè et il est de mon devoir de continuer à travailler pour satisfaire mes besoins ainsi que ceux de ma famille. Je bouge beaucoup pour mes activités personnelles, c’est pourquoi on ne me voit pas très souvent à Bobo. Mais tant que je suis là, je circule en ville et je prends part aux conseils municipaux, mais malheureusement, ils coïncident le plus souvent avec mes absences.

Vous parlez d’activités personnelles. Lesquelles ?

Aujourd’hui (l’interview a été réalisée le lundi 08 janvier 2007), je suis en train de me préparer pour une sortie dans le département de Padéma pour rencontrer nos militants. De plus, comme vous le savez, je mène des activités commerciales ; et pour cela, je ne peux pas rester sur place. C’est vous dire que mon calendrier est quotidiennement chargé et je suis constamment en mouvement.

Vos déplacements vous conduisent-ils souvent hors du pays ?

Je quitte rarement le Burkina, car toutes mes activités y sont concentrées. Je voyage très souvent sur Ouagadougou pour des raisons professionnelles ou politiques ; ou encore au village, d’autant plus que je suis l’aîné de la famille. Je suis très souvent sollicité pour résoudre des problèmes familiaux et je dois m’en occuper.

Pourtant, selon des rumeurs, vous êtes régulièrement au Mali où vous auriez même installé une usine. Qu’en est-il au fait ?

Dire que j’ai une usine au Mali relève de l’intoxication. J’ai toujours été un fonctionnaire honnête et ceux qui me connaissent depuis les années 70 savent très bien que j’évolue dans le domaine industriel et que j’ai toujours fait correctement mon travail. Aujourd’hui, je suis très sensible au problème majeur des jeunes qui est le manque d’emploi au Burkina ; et si je devais installer une usine, ce serait dans mon pays afin d’aider cette jeunesse à s’épanouir.

Je travaille dans le domaine de la savonnerie et de la bonbonnerie, mais je n’ai pas d’usine au Mali. Je suis à Bobo et je continue à participer au développement de cette ville. Beaucoup de gens viennent vers moi pour demander conseil, compte tenu de mon expérience professionnelle dans le domaine industriel. Et je n’hésite pas à leur apporter mon concours.

Aujourd’hui, quels sont vos rapports avec les nouvelles autorités municipales ?

Elles sont très bonnes et je n’ai aucun problème avec elles. De mon point de vue en tout cas, le climat est serein ; à moins qu’il y ait des gens qui puissent penser autrement. Le maire de l’arrondissement de Konsa par exemple, que je considère comme un fils, me contacte régulièrement pour demander conseil. Vous comprenez alors pourquoi je dis qu’à mon niveau, il n’y a aucun problème. Dans tous les cas, le développement de cette commune nous incombe tous et nous n’avons pas d’autre choix que de travailler main dans la main.

Qu’en est-il de vos rapports avec les cadres provinciaux du CDP Houet ?

Je suis parti du CDP pour des raisons que vous connaissez déjà et cela ne saurait influer négativement sur mes relations avec des cadres de ce parti. Au CDP, je n’ai que des amis dont certains, de longue date. Nos relations personnelles sont toujours au beau fixe ; sauf que de petits esprits continuent de se livrer à la mesquinerie. On ne doit pas en arriver là, parce qu’on ne s’est pas connu dans le CDP.

Il y a des gens que je connais depuis 1975 lorsque je travaillais à la SOSUCO (actuelle SN-SOSUCO), certains depuis que j’étais à la SOFIB et d’autres, que j’ai connus dans les milieux d’affaires. Nos relations ne peuvent donc pas se limiter à l’appartenance au CDP. Nous devons toujours continuer à collaborer et à travailler en bonne intelligence.

Depuis votre départ du Congrès pour la démocratie et le progrès, quel regard portez-vous sur ce parti à travers sa section provinciale du Houet ?

Je n’ai aucun jugement à porter ni sur le CDP ni sur la section provinciale du Houet. Je ne m’occupe plus de ce parti, je m’occupe plutôt de l’ADF/RDA.

Est-ce qu’à l’ADF/RDA tout marche bien pour vous et pour le parti ?

Je ne suis qu’un militant de base de l’ADF/RDA, d’autant plus que j’ai adhéré au parti en cours de mandat. Les structures ne sont toujours pas renouvelées et, de ce fait, je demeure un militant de base. Pour l’instant, je continue de me battre pour le rayonnement de l’ADF/RDA dans toute la région des Hauts-Bassins. C’est ça ma préoccupation du moment.

Les rumeurs, encore elles, pourtant, disent que vous avez des prétentions qui ont créé des frustrations et même provoqué des menaces de démission de l’ADF/RDA. Qu’en dites-vous ?

Des frustrations ou même des menaces de démission de l’ADF/RDA ! Je n’en connais pas et c’est vous qui me l’apprenez. Toujours est-il qu’au sein du parti, existe la sérénité et nous continuons à travailler conformément à la directive de nos structures dirigeantes et dans la discipline.

Serez-vous candidat aux législatives 2007 ?

Ma candidature relève de la décision de la direction du parti. Comme je viens de vous le dire, nous travaillons dans la discipline et en toute démocratie ; il n’est donc pas de mon ressort de décider de ma candidature. Mais si le parti estime que je peux le représenter valablement à l’hémicycle, il n’y a pas de raison que je désiste. Et pour le rayonnement du parti, je suis prêt à soutenir n’importe quelle candidature au sein de l’ADF/RDA. Je me bats aujourd’hui pour que le parti aille de l’avant, c’est ça mon objectif.

Vous êtes de plus en plus sollicité dans les départements de la province du Houet. Est-ce à dire que vous êtes devenu un homme incontournable pour le Parti de l’éléphant ?

J’ai quand même une expérience politique que je me dois de faire partager avec tous les militants. J’ai déjà occupé des postes de responsabilités et c’est cela qui fait que je suis très sollicité dans les départements. Ils ont besoin de mes conseils et je n’hésite pas à aller échanger avec eux. C’est dans l’ordre normal des choses, d’autant plus que nous sommes en train de travailler pour renforcer les acquis du Parti de l’éléphant dans toute la province.

L’ADF/RDA a vécu récemment des moments difficiles dans le département de Faramana avec les démissions en cascade de 17 conseillers dont le maire élu. Quelle lecture faites-vous aujourd’hui de cette situation ?

Vous êtes mieux indiqué que moi pour savoir ce qui se passe à Faramana. Nous, nous attendons toujours de connaître la suite des évènements. La situation, pour le moment, est très confuse dans cette localité, parce qu’il y a des gens qui sont partis et qui veulent revenir. Il y a trop de cafouillage actuellement et on attend toujours de voir.

Faramana reste quand même un bastion de l’ADF/RDA. Ne craignez-vous pas aujourd’hui de perdre cette localité au profit du parti majoritaire ?

Ce n’est pas Faramana seulement. Nous sommes pratiquement à égalité avec le CDP dans toute la zone. C’est parce qu’il y a eu des mouvements à Faramana que l’on parle plus de cette localité aujourd’hui. Sinon à Fô, Dandé et Koundougou, l’ADF/RDA respire la grande forme.

Quels sont vos vœux en ce début d’année 2007 ?

Je souhaite surtout la paix pour le Burkina en cette année électorale. La paix particulièrement pour Bobo-Dioulasso qui a aujourd’hui besoin de l’union de tout le monde pour sortir de l’ornière. Il faut que chacun accepte de mettre de l’eau dans son vin afin que nous puissions tous ensemble travailler à l’épanouissement réel de notre commune. C’est une ville qui regorge de potentialités, mais avec beaucoup de contraintes. Il nous appartient alors de savoir conjuguer nos efforts, pour qu’ensemble nous puissions aboutir à des résultats positifs dans l’intérêt de tous et surtout pour les générations futures.

Propos recueillis par Jonas Apollinaire Kaboré
L’Observateur Paalga

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