Pour le moment, l’augmentation de production du coton BT est de 28% à 35%, donc une augmentation d’un tiers, mais la culture a été faite par des spécialistes : un simple paysan arriverait-il au même résultat ?

Une enquête faite par une firme semencière dit que le bénéfice par hectare est de 171 000 Frs, mais d’autres enquêtes parlent de 6.480 Frs ou 4.400 Frs ou 1 300 frs. On parle même de perte.

Les firmes qui produisent le coton OGM parlent donc de bénéfices, de coton qui résistera à la sécheresse, de coton déjà coloré, jaune, bleu, etc. Les gens simples croient volontiers à des résultats prometteurs dans l’avenir.

Cependant, les OGM peuvent être dangereux pour la santé : le soja OGM peut rendre allergique et le maïs OGM cause des maladies du sang. Mais, jusqu’aujourd’hui, on ne connaît aucune maladie causée par le coton BT, ou par son huile. Aussi vite que le coton BT est introduit dans une région, on ne peut plus cultiver le coton bio (le coton bio est cultivé sans pesticides et sans engrais chimiques). Le coton bio demande donc peu d’investissement pécuniaire. Ce coton est très recherché et est cher, et peut produire 1 800 kgs par hectare sans autres frais que le travail ; donc un revenu de 300 000 Frs pour le travail.

Le 7 juillet 2006, en France, les essais de semailles de coton BT ont été interdits car il tuerait les abeilles. Aux Indes, des millions de moutons sont morts après avoir brouté sur des champs où était cultivé le coton BT. Dans le village Ippagudim, sur 2601 moutons appartenant à 42 bergers, 651 sont morts après être allés paître sur des champs où était cultivé le coton BT, et cela une seule fois. Dans le village de Valeri, 22% des moutons sont morts.

En Europe, la vente de l’huile de soja OGM en provenance de l’Amérique a chuté de 65% entre 1997 et 2004 à la suite de l’obligation d’étiqueter la teneur des OGM dans cette huile, et cette huile coûte quand même 162 Frs moins cher que d’autres huiles.

Les pays ne peuvent pas compter sur l’État pour la protection contre la contamination transgénique par le coton BT.

La lutte entre partisans et adversaires OGM est parfois très violente. En France, le 5 novembre 2006, des dizaines de tonnes de maïs OGM, stockées dans un silo, ont été rendues inconsommables par l’arrosage d’un liquide toxique (du poison). Les arroseurs ont d’abord maîtrisé le propriétaire qui voulait défendre son maïs OGM avec son fusil.

Il n’y a plus rien à faire : le coton BT sera semé par certains paysans au Burkina Faso. Les semences sont déjà dans le pays.

Je suis en faveur du coton BT si cela profite à nos paysans. Je suis contre le coton BT s’il désavantage maintenant ou dans moins de cinq ans nos paysans. Je ne suis pas pour ou contre le coton BT, je suis pour les paysans.

Les arguments contre l’utilisation du coton BT sont plus nombreux que les arguments en faveur du coton BT, mais les arguments pour le coton BT ont peut-être plus de poids.

Je ne propose pas de nouvelles discussions, je propose une solution de preuve. Que le ministre divise la région de la culture du coton en zones. Entre les zones, qu’il y ait une zone tampon de 50 km.

1re zone : intensifier fortement la méthode agricole moderne avec le coton traditionnel.

2e zone : ensemencer le coton BT avec accompagnement technique.

3e zone de tampon : continuer de cultiver le coton comme maintenant.

Dans cinq ans, les cultivateurs eux-mêmes jugeront des résultats. Alors plus la peine de discuter, "nif nyeta", disent les Mossis. L’œil voit.

Dès la première année, le coton BT est semé aussi sur le bord de la zone tampon.

Donc, il ne faut pas commencer dans une province et étendre petit à petit. 3 zones et, dès la 1re année, le coton BT contre la zone tampon.

Je sais que Monsanto est contre cette proposition, certains commerçants aussi. Je sais que ceux qui veulent le bien du pays et des paysans sont pour cette proposition.

Pour le gouvernement, je ne le sais pas : il y en a qui profitent des OGM, mais il y en a aussi qui sont pour les paysans. En juin, on verra qui est le plus fort.

Entre-temps, aidons notre pays : achetons et consommons les produits burkinabè. Le beurre du Burkina est bon même s’il est plus difficile à manipuler. Au moins de temps en temps, employons le beurre burkinabè au lieu du beurre européen.

Bonne nouvelle : Le programme "Saaga" du Burkina Faso est considéré comme exemplaire par d’autres pays africains.

F. Balemans

B.P.332

Koudougou

Le Pays