Les Français ont vu à cette occasion un Chirac toujours aussi solennel et emphatique distribuant, du haut de sa chaire élyséenne, les bons et les mauvais points. C’est donc en véritable patron de l’exécutif, que le chef de l’Etat s’est exprimé, donnant à ses concitoyens qui en doutaient encore le sentiment que même sortant, le capitaine demeurait à la barre.

Alors quoi de plus naturel, en ce début d’année électorale, que de préempter l’avenir proche et même lointain de ses chers concitoyens et administrés. Ainsi, l’homme que d’aucuns disaient usé par le pouvoir a voulu frapper fort, démarrant l’année avec rien de moins qu’un véritable programme électoral émaillé de moult promesses et idées novatrices. Pour lui, la France a besoin de bouger, pas de rompre ainsi que le prône depuis des semaines le candidat Sarkozy. A croire que Chirac, au grand dam de son dauphin autoproclamé, a décidé d’entretenir le suspense sur son hypothétique candidature à sa propre succession. On peut, tout aussi légitimement, se demander si l’actuel occupant de l’Elysée prend le soin d’y laisser quelques cadeaux empoisonnés, à charge pour son successeur de gérer les nombreuses attentes ainsi générées chez les Français.

Mais à quoi peut bien rimer ce florilège de propositions et d’engagements qui mettra, à n’en pas douter, le successeur de Jacques Chirac dans l’embarras ? Surtout quand on sait que son auteur a eu largement le temps, au cours de sa longue carrière aux affaires, de mettre en pratique toutes ses bonnes idées. Rappelons en effet que le président du RPR devenu UMP a longtemps occupé les fonctions de maire de Paris. Au plan national il a été nommé premier ministre en 1974 et a renouvelé l’expérience en 1986 sous la cohabitation, avant d’entamer en 1995 son premier mandat présidentiel.

Aujourd’hui, à la fin de son second mandat, il lance un pavé dans la marre électorale avec un quasi-plan quinquennal riche de promesses et d’espoirs. Encore faudra-t-il le mettre en pratique ou du moins l’intégrer de gré ou de force au programme d’un candidat déclaré ou non, à la course présidentielle.

Rabi Mitibkèta

L’Observateur Paalga