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Forces de sécurité : Djibrill Bassolé rassure les policiers

Publié le lundi 8 janvier 2007 à 08h05min

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Le vendredi 5 janvier 2007 à l’Ecole nationale de police, les personnels de la Sécurité ont présenté leurs voeux de nouvel an à leur ministre de tutelle, Djibrill Bassolé. Une cérémonie marquée par deux discours. Les tragiques évènements des 20 et 21 décembre 2006 étaient aussi à l’ordre du jour.

Ils étaient plusieurs centaines de policiers qui ont pris d’assaut leur école dans une ambiance de retrouvailles avec des accolades de part et d’autre. Il était 16 h quand le premier intervenant à la cérémonie, Antoine Poda, secrétaire général du ministère de la Sécurité, a pris la parole au nom des personnels du ministère. Il s’est exprimé en ces termes : "En ces moments, beaucoup d’incertitudes nourries d’interrogations multiformes assaillent nos esprits.

Tous les regards sont tournés vers vous, le chef de famille, pour que, en cette occasion, vous puissiez rassurer tous ceux qui, pour diverses raisons légitimes, s’interrogent sur l’avenir de l’entité et les enjeux de son rôle dans le processus d’édification de l’Etat de droit". Les événements des 20 et 21 décembre 2006 entre forces de défense et de sécurité, sont venus, selon lui, salir la page des résultats éloquents enregistrés au cours de cette année par les personnels de la Sécurité.

La mise en oeuvre des principes généraux d’orientation de la sécurité intérieure, le renforcement de l’efficacité et de l’efficience des forces de sécurité, la mise en oeuvre de la police de proximité, la coopération internationale en matière de lutte contre la criminalité et le terrorisme, entre autres, ont été relevés. Afin de contribuer à l’enracinement d’une culture de sécurité routière, le ministère de la Sécurité s’est investi à travers différentes opérations, dont celle du port obligatoire de casque. Des acquis notables ont été enregistrés "grâce à votre opiniâtreté, en dépit des résistances multiformes", a souligné Antoine Poda, à l’endroit du ministre de la Sécurité. Répondant aux voeux de nouvel an des personnels, le ministre Bassolé a demandé d’observer une minute de silence à la mémoire de l’agent de police Sayouba Ouédraogo et du stagiaire assistant de police Laurent Tiendrébéogo, mortellement blessés le 20 décembre 2006 lors des affrontements entre militaires et policiers, ainsi qu’à la mémoire de tous les autres fonctionnaires décédés. Le patron des flics a déploré les incidents de Boulporé et de Piéla et a invité les personnels à faire preuve de rigueur dans la lutte contre la grande criminalité. Il a fustigé "le développement de la petite corruption entre les usagers transporteurs et les policiers". En supprimant le service de police de la route, le ministère de la Sécurité entendait éviter que des conducteurs indélicats fassent des victimes avec "la complaisance coupable des agents chargés de cette police". Dans la perspective de sa reprise en 2007, Djibrill Bassolé a exhorté les agents à changer résolument de comportement et de méthode pour rendre le contrôle routier utile et efficace. Tout comme son prédecesseur, le patron des flics a déploré les affrontements entre militaires et policiers : "Ce n’est ni le lieu, ni le moment de parler des causes et des responsabilités de ces affrontements fratricides dont le Burkina n’avait pas besoin. Il importe d’en tirer toutes les leçons pour consolider la paix et la sécurité publiques ainsi que la sûreté des institutions républicaines", a-t-il indiqué. "Je voudrais que l’année 2007 soit une année qui tissera entre policiers et militaires des relations de fraternité basées sur le respect ainsi que la compréhension mutuelle de vos rôles respectifs et de votre responsabilité commune", a conclu Djibrill Basolé.


Bassolé "l’homme de paix"

Remettant un présent en aluminium symbolisant, disons, la bravoure d’un "chef de guerre" au ministre Djibrill Bassolé, le directeur général de la Police nationale, Thomas Dakouré, a précisé qu’il était destiné à un kélê-tigui (1). Après avoir reçu ce cadeau de l’ensemble des personnels, le ministre s’est adressé à ses hommes en ces termes : "En fait, je suis un êrê-tigui (2), même si, parfois, pour avoir le êrê, il faut le Kêlê."

1 - kêlê-tigui : chef de guerre en langue dioula

2 - êrê-tigui : apôtre de la paix en langue dioula

Par Philippe BAMA

Le Pays

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