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3 Janvier 1966 : Les syndicats voient une répétition de l’histoire

Publié le jeudi 4 janvier 2007 à 07h19min

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Les centrales syndicales et syndicats autonomes du Burkina se sont donné rendez-vous le mercredi 3 janvier 2007 à la Bourse du travail de Ouagadougou. Comme à l’accoutumée, les mouvements syndicaux se sont rappelé la date du 3 janvier 1966 qui a vu le soulèvement populaire mettant fin au régime de feu le président Maurice Yaméogo.

Pour la commémoration du 3 janvier 1966 marquant le soulèvement populaire qui a mis fin au régime de la 1re république, les centrales syndicales et syndicats autonomes du Burkina ont rallié dans la matinée du 3 janvier dernier, la Bourse du travail. La déclaration commune lue par Joseph Tiendrébéogo, président du mois des centrales syndicales, fait des rappels historiques des faits qui ont engendré le soulèvement populaire du 3 janvier 1966 : l’abattement de 20% des salaires, la réduction des allocations familiales et le blocage des avancements pendant deux années.

A cela s’ajoutent les violations des libertés politiques et syndicales. Quarante et un an après cette date historique, des témoignages de "doyens" de la lutte syndicale nationale ont révélé des similitudes avec les actes du régime de la quatrième république. "Ce que nous vivons aujourd’hui est à l’image de ce que nous avons vu dans les années 60 et qui a mis fin au régime de Maurice Yaméogo", a indiqué Dieudonné Zongo, président du Syndicat des petits commerçants.

Il a dépeint l’horizon sombre marqué par le second mariage pompeux et coûteux de Maurice Yaméogo, entre autres. Les derniers incidents entre les militaires et les policiers sont, selon les organisations syndicales, la résultante du déficit démocratique, de l’impunité et du mauvais fonctionnement des institutions démocratiques. Toutes choses qui auraient créé "des injustices et des frustrations diverses dans les différentes couches sociales du pays".

Les crimes de sang et crimes économiques restés impunis, tout comme les dérives de la justice, ont été également dénoncés. De même, les événements des 20 et 21 décembre 2006 devraient enseigner à tous, selon les syndicats, l’urgence d’instaurer une véritable culture démocratique. "Autrement, avec des chaînes de commandement qui se rompent, des armes qui disparaissent des camps, des bandits de grand chemin qui sont lâchés dans la nature, c’est l’insécurité généralisée pour tous, préviennent-ils."

Les négociations gouvernement/syndicats de septembre 2006 ont abouti à des engagements dont certains ne sont pas encore satisfaits, ont dit les syndicats. Aussi un appel a-t-il été lancé pour une mobilisation autour de l’augmentation des salaires, la révision de la structure des prix des hydrocarbures et le non au non-lieu dans l’affaire Norbert Zongo. Les privatisations annoncées ou en cours de l’ONATEL et de la SONABHY sont une préoccupation des organisations syndicales. Un hommage a été rendu au Professeur Joseph Ki-Zerbo décédé le 4 décembre 2006.

Par Philippe BAMA
Le Pays

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