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Togo : La CDPA-BT réaffirme qu’elle ne soutient pas le processus politique en cours

Publié le mardi 2 janvier 2007 à 07h47min

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Le montage du gouvernement dit d’union nationale, avec la participation
du CAR, de la CDPA, de la CPP et du PDR, et l’acharnement regrettable de
l’UFC à y réclamer sa part ont contribué à renforcer dans les esprits la
grande confusion dans laquelle s’est déroulé le 12e dialogue.

Les
acteurs de la collaboration avec le régime en place profitent de cette
confusion pour pousser la population aux urnes en vue des législatives
prévues pour juin 2007.

Il importe d’apporter quelques clarifications dans cette confusion pour
que l’opinion togolaise sache désormais qui est qui, qui veut quoi, qui
fait quoi et ce qu’il importe maintenant de faire. C’est dans cet esprit
que le Bureau Exécutif National de la CDPA-BT tient à rappeler les faits
suivants.

1- Dès le lendemain de la proclamation des résultats des élections
sanglantes d’avril 2005, les partis d’opposition qui ont constamment
occupé les devants de la scène politique (CAR, CDPA, UFC, sans compter
la CPP et le PDR) se sont mis à revendiquer une fois de plus un
dialogue, comme ils l’ont toujours fait après chaque élection
présidentielle depuis au moins 1998. Mais ce qu’ils réclament cette
fois-ci clairement à travers ce dialogue, c’est le partage du pouvoir
avec le régime. Et plus qu’avant, ils se sont mis à se battre entre eux
pour le poste de premier ministre sous Faure Gnassingbe. La CDPA-BT a
alors réagit en observant que les Togolais ne sont pas descendus dans la
rue le 5 octobre 1990 pour demander à Eyadema de partager le pouvoir
avec quelques chefs de parti.

2- Dès avant l’ouverture de ce douzième dialogue, la CDPA-BT a
clairement déclaré que ce dialogue n’est qu’un montage pour légitimer,
et consolider le pouvoir de Faure Gnassingbe.

La CDPA-BT a alors demandé à tous ceux qui veulent réellement le
changement politique d’accepter de se mettre ensemble pour définir et
conduire une politique alternative capable de renverser le rapport des
forces au profit de l’opposition. Elle a, pour cela, lancé l’idée de la
nécessité de faire émerger de la masse de la population une « /Force
Alternative d’Opposition/
<http://www.cdpa-bt.org/c_fra/c_nouv...>  » comme cadre de
réflexion et d’action pour tous (partis politiques, organisations
associatives, organisations religieuses...) pour mettre au point
ensemble cette politique alternative d’opposition.

3- Tout au long du dialogue, la CDPA-BT n’a pas cessé de souligner que
la composition du groupe des dialogueurs et celle du directoire du
dialogue sont programmées pour permettre au RPT de consolider ses
positions au détriment des partis qui prétendent représenter
l’opposition. Et elle a clairement souligné que la grande masse des
opprimés et des plus nécessiteux ne doit rien attendre de ce énième
dialogue.

4- Au sujet du « projet d’accord politique global », la CDPA-BT a pris
une position claire en déclarant qu’il s’agit d’un /projet perfide
destiné à enfoncer définitivement l’opposition démocratique/, avec la
complicité de certains de ceux qui prétendent représenter l’opposition.
Et une fois de plus, elle a réaffirmé /qu’il y a d’autres alternatives
politiques possibles pour poursuivre la lutte pour la démocratie dans le
pays/.

A cette occasion, la CDPA-BT a encore appelé tous les partis
d’opposition et tous ceux qui veulent poursuivre la lutte pour la
démocratie à accepter de se mettre ensemble pour former le Mouvement de
la Force Alternative d’Opposition (MFAO) seul moyen de mettre
l’opposition démocratique en mesure de renverser le rapport des forces
en sa faveur.

5- Après que la « coalition des sept » (le RPT, la CPP, le PDR, la
RECAMPT, G2F et le CAR), a paraphé (en fait l’adopté) « l’accord
politique de base », la CDPA-BT a publiquement manifesté son désaccord,
et stipulé dans sa déclaration du 20 juillet 2006
<http://www.cdpa-bt.org/c_fra/c_nosp...> que cet « accord » reste
inacceptable, parce qu’il offre au régime toutes les conditions
politiques dont il a besoin pour continuer de /détenir un contrôle
absolu sur la vie politique du pays comme avant/.

6- Enfin, après la signature de l’accord à Lomé le 20 août et la mise en
place du gouvernement dit d’union nationale, la CDPA-BT a déclaré que,
tout comme les « accords » passés, les « Accords de Ouaga » version 2006
n’ont pas résolu le problème politique togolais, qu’ils ne peuvent pas
le résoudre, et qu’il importe donc de poursuivre la lutte pour le
changement démocratique par une politique alternative d’opposition qui
doit désormais prendre appui sur la masse de la population organisée
dans un large mouvement, le Mouvement de la Force Alternative
d’Opposition (MFAO).

Par ces rappels, le Bureau Exécutif National de la CDPA-BT tient à
réaffirmer que la CDPA-BT ne soutient pas le processus politique engagé
avec la mise en place du gouvernement dit d’union national pour les
raisons suivantes :

1. Ce processus ne peut pas permettre l’instauration de la démocratie
dans le pays parce que le rapport des forces y est toujours en
faveur du régime et de son parti. Il ne permettra pas
l’amélioration des conditions de vie de la population.

2. Le 12e dialogue n’a pas abouti au changement politique auquel
aspire la population puisque la réalité du pouvoir est toujours
entre les mains des forces et des hommes qui ont institué ce système.

3. Le gouvernement dit d’union nationale mis en place par le RPT en
association avec les partis d’opposition ayant pris part au 12e
dialogue est la meilleure expression de la légitimation du régime
en place par ces partis.

La CDPA-BT continue donc d’être, comme par le passé, un parti
d’opposition au régime de dictature et aux partis d’opposition désormais
inféodés à ce régime. Elle appelle une fois de plus tous ceux qui
n’admettent pas la situation politique que l’on impose au pays
d’accepter de se mettre ensemble pour constituer une nouvelle opposition.

Fait à Lomé, le 1er Janvier 2007

CDPA-BT
Le Premier Secrétaire,
Prof. Emmanuel GU-KONU

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