Si ce n’est que ça, on s’était aussi toujours dit que cette vieille mésentente devenue querelle perpétuelle, ne pouvait en aucun cas, dépasser le cadre d’affrontements poings contre poings. Alors, pourquoi, toute cette banalité, à force d’être répétitive s’est, une nuit sombre de jeudi à vendredi transformée en un far west grandeur nature dans le cœur de Ouagadougou ?

Sans doute parce que les responsables de tous ces corps habillés ont oublié de jouer leur rôle. La responsabilité ce n’est pas seulement la fonction, les honneurs et les avantages qui vont avec. Justement parce qu’il y a les honneurs et les avantages, on ne peut pas se permettre d’oublier de mouiller sa chemise quand il le faut.

Il semble selon les bruits de couloir que les chefs ont été débordés par les laccrous. De quoi inquiéter plus d’un citoyen lambda, les civils en particulier pour le dire clairement.

Oui, les civils n’ont pas aimé, alors là pas du tout, ce qui est arrivé la semaine dernière, qu’il nous faut éviter de qualifier pour ne pas jeter l’huile sur le feu ou transformer maintenant la chose en un face-à-face hommes de tenue - civils. Surtout que ceux-ci n’ont pas d’armes, on voit ici le carnage.

Mais cette faiblesse de nos mains nues empêche-t-il de dire aux hommes de tenue, ceux qui sont en outre sortis avec des armes lourdes, que si nous avions vraiment notre mot à dire, sûr que l’affaire aurait pris une tout autre tournure. Pour une fois que les civils sont unanimes à condamner sans nuance, faut-il que ces chers hommes de tenue se ressaisissent et ne nous jouent plus jamais ce tour pendable. Messieurs garde-à-vous, c’est un ordre des civils et ils sont très nombreux..., plus jamais ça !

Souleymane Koné

L’Hebdo