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Police nationale : Le grand sacrifice

Publié le mardi 2 janvier 2007 à 08h00min

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Après la rencontre au sommet entre autorités militaires et policières, on attendait toujours (ce soir du 27/12/2006) une reprise des activités de la police nationale à Ouagadougou. Eh oui ! Bien de Ouagalais se sont vite rendus compte des énormes services que la police rendait aux populations depuis que des soldats l’a poussée à déserter commissariats et rues.

Il ne fait pas de doute que le calme totalement revenu, et vu le bon exemple de la ville de Bobo-Dioulasso où tous les corps habillés font preuve d’une collaboration digne d’éloges, la police à Ouagadougou reprendra ses quartiers. En tout cas nous sommes de ceux qui souhaitent voir les commissariats réouvrir rapidement leurs portes et les CRS reprendre leurs patrouilles pour la sécurité des populations. Avec plus de 600 détenus en cabale, on n’est jamais trop prudent. Mais à l’évidence depuis la folle nuit du 19 au 20 décembre, on comprend aisément que chez nos braves policiers il y a comme un ressort qui est cassé.

Que ce soit au stade où au rond-point place de la Nation , des policiers ont été agressés dans l’exercice de leurs fonctions. Il n’y a pas pire manière pour tuer le zèle dans le service public. Il est aussi vrai que dans la réglementation de la circulation, certains policiers ne sont pas exemptes de tout reproche, mais malgré tout, ils sont indispensables et irremplaçables.

La République , tous les citoyens ont besoin d’eux : du simple élève assistant de police aux commissaires les plus consciencieux qui se dévouent sans beaucoup de moyens pour apporter leur cote part à la paix et à la stabilité du pays tout entier. A ce propos, la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) s’est pour le moins signalée courageusement dans la répression du grand banditisme non sans résultats encourageants.

Les événements forts regrettables qui ont poussés les policiers de Ouagadougou à déserter leurs postes de travail sont à stigmatiser et à condamner avec rigueur. La condamnation, c’est bien, mais cela ne suffit pas. La police nationale a besoin d’un soutien franc de la part de leurs autorités de tutelle, de l’Etat et de tous les citoyens pour remonter la pente abrupte de la déconsidération dans laquelle, les soldats révoltés ont voulu les précipiter.

Pour ce faire, il nous faut à tous un sursaut de civisme qui facilite la tâche des policiers. Plus que jamais, ils ont besoin de nous et nous avons besoin d’eux. Ce sont des relations de donnant - donnant bénéfiques à toute la nation. C’est un contrat de confiance et de reconnaissance qui n’aurait jamais dû être rompu.

"L’eau versée ne se ramasse pas" dit l’adage. Le sang non plus. Mais c’est dans les difficultés qu’on mesure la grandeur de l’homme, sa capacité à transcender ses échecs, ses humiliations pour garder le moral au top niveau. La police nationale, en commençant par sa hiérarchie doit faire le grand sacrifice de taire son orgueil bafoué. Elle doit sublimer ses ressentiments légitimes pour placer plus haut son devoir de dévouement à la nation entière.

Le "plus jamais ça" unanimement entendu de partout doit lui donner le courage d’oublier très rapidement cet affront qui n’aurait jamais dû lui être fait. Ce sursaut de civisme est d’autant plus nécessaire qu’il est avéré que les débordements meurtriers qui l’affectent, affecte aussi tout le Burkina. Quant à l’armée burkinabè, elle a elle-même été victime d’éléments incontrôlés dont la formation est sujette à caution. Ces "lacrous" n’ont rien compris du tout du civisme, du respect de la hiérarchie et de la complémentarité entre forces de défense et de la sécurité.

Heureusement qu’ils sont minoritaires. De la grande majorité de nos soldats qui savent ce que c’est que le respect de la hiérarchie, de la République et de l’ordre, les Burkinabè attendent qu’ils se démarquent de ces dérives qui ravalent les soldats à l’instinct grégaire animalier. Plus jamais ça ! A chacun son rôle et les moutons seront bien gardés.

Djibril TOURE

L’Hebdo

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