Par-delà les accords et promesses d’aide, le principal avantage que le continent noir peut tirer de cet intérêt, (nous évitons le mot partenariat) de l’empire du milieu pour lui, est la méthode et non la fortune chinoise. L’Afrique devrait apprendre à pêcher avec la chine et non manger son poisson, pour paraphraser un proverbe de ce pays.

Le sommet sino-africain de haut niveau s’est soldé par des conclusions très prometteuses pour le continent. Le document de référence de ce sommet est Le plan d’action de Beijing (2007-2009). L’ensemble des promesses et accords de financement s’élèvent à environ deux milliards de dollars. Plus spécifiquement, des pays comme le Gabon verront la construction du siège de son Sénat, une usine de production d’alluminium en Egypte, près de 900 km de voies ferrées pour le Nigéria, 200 millions de dollars seront injectés dans la production de cuivr en zambie, 60 millions pour booster l’industrie textile soudanaise, etc.

Si c’était juste pour ces broutilles, le continent n’avait pas à se déplacer en aussi impressionnant nombre et qualité : 48 chefs d’Etat et de délégation. Il suffisait d’envoyer le président en exercice de l’Union africaine (UA), le président Dénis Sassou Nguesso du Congo, le président de la Commission de l’UA, Alpha Omar Konaré ainsi que les présidents Abdelaziz Boutéflika d’Algérie et Abdoulaye Wade du Sénégal au titre des géniteurs du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).

Cette prestigieuse présence des dirigeants africains à ce forum est sans conteste l’expression politique de l’espoir qu’ils fondent dans cette coopération. Une coopération devant permettre de contribuer à l’instauration d’un nouvel ordre politique économique international à travers le renforcement de la coopération économique et commerciale entre l’Afrique et la Chine.

Les domaines de cette coopération qui permettront à l’Afrique de sortir définitivement de l’ornière du sous développement sont relatifs à l’agriculture, les sciences et technologies, la construction des infrastructures, la revalorisation des ressources humaines et l’éducation.

En matière d’éducation, la chine s’est engagée à construire 100 écoles rurales pour les trois années à venir, à porter à 4000 d’ici à 2009 le nombre de bourses par an en faveur des pays africains, à former les enseignants africains du primaire au supérieur et même à enseigner le chinois en Afrique et des langues africaines en Chine.

Pour la revalorisation des ressources humaines, la chine va former 15 000 personnes, toutes catégories confondues, au cours des trois années à venir.

En agriculture les deux parties se sont résolues à renforcer les échanges et la coopération notamment dans la culture céréalière, l’élévage, l’irrigation, la pêche, les machines agricoles, la transformation des produits agricole, le contrôle sanitaire et phytosanitaire et la sécurité alimentaire. La partie chinoise s’est offerte d’envoyer en Afrique 100 experts agronomiques supérieurs et d’y créer 10 centres-pilotes caractéristiques des technologies agricoles.

Pour que tous ces engagements soient profitables à l’Afrique, il est indiqué que la présidence de la Commission de l’Union africaine soit la structure de gestion de cette coopération chine-Afrique. Cela aura le double avantage de l’équilibre dans le choix des pays et des hommes et de valoriser l’organisation panafricaine.

Alassane NEYA

Sidwaya