L’album fait de huit titres brasse un ensemble de genres allant du slow au Raga, en passant par le Zouk. St Dame n’a pas oublié non plus les rythmes du terroir. En effet, le Wiiré, le Warba modernisé, et plusieurs autres sonorités du Burkina figurant dans l’album. Selon l’artiste musicien arrangeur, le disque a été enregistré dans des conditions acceptables.

En effet, en tant que professionnel, il a pris le soin de s’entourer de connaisseurs comme Eugène KOUNKER, et bien d’autres pour apporter un regard critique et une touche particulière à l’œuvre. Saint Dame, qui est beaucoup connu pour avoir arrangé une bonne brochette d’artistes burkinabé, a décidé de se jeter dans la mare aux caïmans qu’est le monde du show-biz. Une chose est sûre on peut dire que c’est en homme averti qu’il s’y est jeté puisse que ça fait plus de trente ans que l’homme est dans le milieu sans jamais oser se mettre au devant de la scène.

Les projecteurs du show-biz sont braqués sur lui désormais et il devra se plier aux dures lois de la critique et des coups tordus. Aujourd’hui s’il s’y est jeté, dira-t-il, c’est pour défendre une cause, celle de la musique nationale. C’est d’ailleurs ce qui a prévalu selon lui au choix de la diversification des genres pour embrasser tout ou presque les rythmes du Faso.

La production de l’album a été assurée par le studio Baobab et la promotion également sera assurée par le même studio. Grand claviste, Saint Dame a décidé de se battre pour frayer un chemin à son album au plan national, ainsi qu’international. Une prospection est d’ailleurs prévue du côté de la lagune Ebrié dans les jours et mois à venir.

Selon les témoignages des uns et des autres, l’artiste a arrangé les œuvres d’une soixantaine d’artistes burkinabé et participé à la conception d’une quinzaine de musiques documentaires et de plusieurs genres d’émissions. Saint Dame n’est pas en réalité à son premier essai. Et pour cause, l’artiste avait déjà sorti une œuvre qu’il a jugée lui-même de très mauvaise qualité et avait en son temps, pour convenance personnelle refusé de faire la promo dudit album.

Après une bonne quinzaine d’années de « silence » sinon de « retrait » de la scène, il est de nouveau là, et bien là et n’entend plus d’ailleurs s’éclipser. La soirée de dédicace a connu la prestation de deux jeunes pousses de l’écurie du studio Baobab. Il s’agit de Ossibi qui fait dans le Reggæ et de Sali ZONGO dit Lisa qui elle fait dans le genre musique cubaine.

En souhaitant donc bon vent à l’album « Nansar tinga » ou si vous voulez « pays du Blanc » et à l’artiste nous pensons qu’il serait mieux et utile que Saint Dame opte pour un genre dans lequel on pourra le reconnaître et pouvoir mesurer son talent. En choisissant de toucher à tous les genres et rythmes ce n’est pas évident à notre humble avis que l’artiste puisse tracer sa propre voie et inviter les mélomanes à le suivre.

L’Opinion