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Incidents entre militaires et policiers : L’UNDD demande des comptes au gouvernement

Publié le jeudi 28 décembre 2006 à 07h36min

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Hermann Yaméogo

Les 21 et 22 décembre 2006, la ville de Ouagadougou a subi le "coup de sang" des hommes de tenue. Militaires et policiers en sont venus à user d’armes à feu pour régler leur différend. Près d’une semaine après le crépitement des fusils, l’Union nationale pour la défense de la démocratie(UNDD) a organisé un forum d’échanges sur le sujet. C’était le 27 décembre 2006 au Centre de presse Norbert Zongo. Hermann Yaméogo et les siens demandent des comptes au gouvernement.

Le 27 décembre 2007, l’UNDD (Union nationale pour la défense de la démocratie) a organisé un forum d’échanges sur les incidents survenus dans la capitale burkinabè. Face au silence du gouvernement, à son manque de communication, l’UNDD propose une communication alternative afin de permettre à ses militants et aux Burkinabè de se faire une opinion. Hermann Yaméogo s’est inquiété du fait que de l’extérieur du Burkina, des gens puissent donner leur avis sur la situation, alors que de l’intérieur, personne n’en parle. Il a interpellé le silence des autorités religieuses et coutumières, et même celui des médias locaux.

Les députés Marlène Zébango, Amadou Dabo et Boureima Ouédraogo, et le patron de l’UNDD, ont donné leur lecture de la situation en quatre phases. Une déclaration liminaire et trois communications pour expliquer pourquoi cette révolte des militaires, l’ampleur de l’événement et sa gestion par le gouvernement, et surtout quelle réponse à donner à la situation.

Sur les causes, le débat qui a suivi les communications est clair. Pour peu que le mouvement soit spontané, ses vraies raisons sont à rechercher dans les frustrations sociales (retraite, couverture sociale...) et dans l’organisation des forces armées où certaines dérives amènent l’Armée à sortir de ses missions traditionnelles. Le cas de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) a été cité comme l’exemple à ne pas suivre.

Les responsables de l’UNDD se sont appesantis sur l’ampleur et la gestion de la crise. La durée des événements, le nombre de morts, la quantité d’armes soustraites et le nombre de prisonniers en liberté font dire à l’UNDD que l’heure est grave et que la situation est dangereuse pour la paix : "Aujourd’hui , on a le sentiment que tout est possible et désormais, il faut dormir les yeux ouverts". De ce fait, selon les organisateurs du forum et face à "une situation qui a montré une rupture du commandement, le mythe de l’invulnérabilité du pouvoir est tombé".

L’UNDD dénonce "la gestion calamiteuse" de la crise par le pouvoir qui ne fait pas preuve de transparence, laissant les populations s’informer au gré de la rumeur. Le pouvoir doit tirer leçon de ces incidents et prendre des sanctions exemplaires. Cependant, Hermann Yaméogo doute que cela soit possible. Car, dira -t-il, "Blaise Compaoré est tiraillé entre sévir et ouvrir la boîte de Pandore ou garder le statu quo.

Pour les responsables de l’UNDD, il faut régler une fois pour toutes la question de l’Armée et régler les problèmes récurrents touchant à la retraite et aux pensions ; régler le cantonnement juridique et territorial des forces armées. L’équipe de Hermann Yaméogo propose également la "libération de la Justice de l’Exécutif" afin de mettre fin à l’impunité sous toutes ses formes, de créer un Etat vraiment démocratique où les institutions fonctionnent selon les principes républicains et non au service d’un homme. Les débats ont permis de recueillir un certain nombre de propositions dont la plus applaudie fut la délocalisation des camps militaires du centre-ville de Ouagadougou.

Par Abdoulaye TAO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 28 décembre 2006 à 12:35, par MILLOGO En réponse à : > Incidents entre militaires et policiers : L’UNDD demande des comptes au gouvernement

    Messieurs de l’UNDD, quand arrêterez-vous de récuperer politiquement tout ce qui se passe dans ce pays ? En tant que citoyens de la ville Ouagadougou et du Burkina, nous avons tous subi et déploré cette situation inhabituelle. Nous condamnons toute atteinte à la quiétude des paisibles populations.
    Cependant, quand comprendrez-vous que toute société humaine est appelée à vivre par moment des difficultés (avec divers degrés) ? Vous les politiques de l’UNDD, vous êtes toujours le train de la récupération qui arrive toujours à l’heure dans ce pays. Vous vous positionnez toujours en donneur de léçons. Vous n’anticipez jamais. Vous récupérez la souffrance de vos concitoyens quand il s’agit de la crise ivoirienne qui est devenue votre vache à lait. Quand il s’agit de l’augmentation des frais de scolarité, quand il s’agit de l’augmentation du prix du carburant. Quand il s’agit du port du casque etc .

    Vous dites parler pour le peuple (tous les politiciens aiment le peuple). Je suis désolé ! Depuis que vous placé cet amour du peuple sur les cadavres de nos citoyens à Guiglo, Tai, Para, Tabou, Bloléquin, Zouahin (Je sais de quoi je parle).... Vous n’êtes plus crédible pour quoi que ce soit pour nos vrais problèmes sociaux dans notre patris à nous. Vous direz que je suis du CDP. C’est la racourci connu. Je me fiche de la polique et des partis politiques (politiciennes). Je ne millite dans aucun parti et je le ferai jamais au vu du spectacle désolant fondé sur la démagogie et le mensonge servi aux citoyens tous les jours. Je suis un citoyen Burkinabé qui veux la paix fondée sur la dignité et l’honneteté.

    Dites-nous comment vous auriez géré cette crise et en combien de temps ? De quelle communication parlez-vous ? Quand on gère des hommes et quand il s’agit de vie de toute une nation la discretion est de mise. En plus il s’agit de problèmes au sein de "la grande muette" et des forces de sécurité. Par des déclaration tapageuses, Gbagbo aussi avait voulu rentrer de l’Italie pour en finir avec les jeunes soldats "rebelles et terroristes" en quelques minutes.

    Toutes vos sorties me font croire qu’avec vous au pouvoir nous serons dans le meilleur des mondes au Burkina Faso. L’on pourra produire le pétrole, avoir la pluie toute l’année, payer les meilleurs salaires à tout le monde (même à ceux qui n’ont pas de travail)....

    Messieurs, nous aussi avons marché dans la rue avec Ahippau Martial et les autres aux côtés de Monsieur Gbagbo en 1990 .....au prix de nos vies. Nous connaissons aujourdh’ui le bonheur qu’il a offert au vaillant peuple Ivoirien.

    Aidez les gouvernants actruels à venir à résoudre en toute responsabilité les problèmes qui peuvent arriver à tout Etat, même"de droit" au lieu de vous opposer pour vous opposer. Il s’agit de la vie de la nation et non du "bon" contre le "mauvais". Merci encore à nos braves Paliciers et militaires qui ont fait la paix des braves. Pourvu que cela soit pour de bon. C’est ce qui importe !

    • Le 28 décembre 2006 à 17:45, par Ibrahim Napon En réponse à : > Incidents entre militaires et policiers : L’UNDD demande des comptes au gouvernement

      Monsieur Millogo,
      Bien au contraire, c’est plutôt dans votre réponse que l’on perçoit de la désolation ; vous ne reflétez et n’encouragez aucun dynamisme intellectuelle par votre discours. On peut à la limite vous concéder le fait que vous percevez dans cette levée du bouclier de l’UNDD une certaine récupération de la situation vécue ces derniers jours dans notre pays. D’ailleurs, n’est ce pas aussi ce qui caractérise le jeu politique surtout lorsqu’un parti se retrouve dans l’opposition ? Je devine votre réponse et bien évidemment il y a à se demander ce que votre présente réflexion envoie comme message à nos politiciens au pouvoirs...Vous incarnez le vaillant citoyen recherché par les "messis" (je veux parler de nos présidents et autres ministres de GROS portefeuilS) qu’endurent l’Afrique ; celui qui a confié son âme et son intellecte aux sauveurs du peuple, sauveurs par lesquels, bien évidemment, ce peuple ne peut plus ou même n’a plus le droit d’exister.
      Qu’est ce que vous dites finalement ? Je vous résume : " Monsieurs de l’UNDDD (en passant, je vous rappelle qu’il y avait quand même une femme : on pourrait vous taxer de macho), de part l’idée que plusieurs Burkinabè ont de vous (récupération de situations de souffrance, etc), assayez vous dans vos fauteuils et faites nous le plaisir de recevoir les générosités financières du contribuable Burkinabè mais surtout, monsieurs, arrêtez de réfléchir et de vous prononcez sur les enjeux qui concerne le pays des Hommes ......intègres (juste une traduction)". Non, M Millogo, ce genre de discours qui confine des milliers de Burkinabè ayant donné leur voix "aux monsieurs de l’UNDD" afin qu’ils s’opposent à toute la pourriture qui gangraine notre pays (justement pourquoi y a t-il autant de "récupérations", de cadavres comme vous dites), n’a tout simplement pas sa place. Vous manquez totalement de crédibilité à votre tour, quand votre "réflexion" arrive à la conclusion de dire qu’il faut bâillonner l’aspiration de pleine démocratie que réclament aujourd’hui les femmes et les hommes du Burkina.
      Si vous avez encore une petite marge de manoeuvre intellectuelle et peu endoctrinée par la vision inconsciente des monsieurs et dames au pouvoir, celle du laisser faire le temps, je vous demanderai de réfléchir sur ce qu’un gouvernement responsable mais surtout imputable devant le peuple, aurait dû faire face à la révélation devant son peuple tout entier de son incapacité à assurer sa sécurité. Si je peux me permettre de vous donner un caneva, suivez mon regard et commencez par voir ce qu’à fait un premier ministre C onscient et I ntègre (vous avez marché dans les rues de son pays, dites-vous) face à une situation d’urgence dans laquelle se retrouvait sa population.
      Faites-moi savoir où vous mèneront vos réflexions.

      • Le 28 décembre 2006 à 23:49, par OUED En réponse à : > Incidents entre militaires et policiers : L’UNDD demande des comptes au gouvernement

        Je pense que vous donnez vraiment de l’importance à des propos comme ca. C’est comme si on demandait aux burkinabé de fermer les yeux sur des betises aussi grandes. L’UNDD a le DROIT et mieux le DEVOIR de réagir et de la facon qui lui convient. Eux au moins ils ont des testicules et des mamelles. Tous les autres se sont mis dans des trous de rat. Je suis entièrement d’avis que les plus hautes autorités ; pas le Président mais le Premier ministre et le président de l’assemblée doivent faire des déclarations et surtout des condamnations. Je ne pense pas que l’Etat ne fait rien je pense qu’il veut agir dans la discrétion. Je sais sans être un admirateur de ce gouvernement pourri que des reflexions sont en cours. Rassurez-vous ; il n’y a pas quelqu’un qui a eu peur plusque le président et son gouvernement ; pas pour nous, mais pour leur pouvoir. Comme ils sont encore là ils vont essayer de creuser les racines de ce problème une fois de plus pas pour nous, mais pour leur pouvoir. Rassurez-vous, ces militaires vont avoir leur compte.

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