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Affrontements policiers/militaires : Pourquoi en est-on arrivé là ?

Publié le mercredi 27 décembre 2006 à 08h28min

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Les 19, 20 et 21 décembre derniers auront vu se dérouler à Ouagadougou des scènes inimaginables. En effet, le Burkina Faso qui est un des pays les plus stables de la sous-région a enregistré ces jours-là des affrontements entre des nouvelles recrues et des hommes du rang d’une part et d’autre part des fonctionnaires de police.

Tout serait parti d’une altercation entre des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) et un groupe de militaires le 17 courant lors d’un concert au stade municipal. Ces derniers auraient tenté d’occuper des places auxquelles leurs tickets ne donnaient pas droit.

N’y ayant pas réussi, ils auraient décidé de laver l’affront subi, en ratissant avec du renfort la ville à la recherche des policiers ‘’fautifs’’ dans le but de les punir. Ainsi, ils tombèrent sur eux le 19 à la place des Nations unies. S’en seraient suivis des échanges de coups de feu à l’issue desquels un des militaires fut mortellement blessé.

La suite est connue : au moins cinq morts, des locaux de la police (direction générale de la Police nationale, commissariat central, quartier général de la CRS, etc.), la mairie de la commune de Ouagadougou, le domicile du ministre de la Sécurité Djibril Bassolé...sérieusement endommagés (par l’emploi d’armes de guerre ayant provoqué, entre autres, des incendies), sa voiture 4x4 confisquée par les révoltés, etc..

Cette version est la plus répandue, mais cela ne signifie pas que c’est la plus fidèle vis-à-vis des faits. C’est pourquoi en attendant qu’une enquête vienne la confirmer, nous parlons au conditionnel. Mais ce qui nous intéresse, ce n’est pas tant la fidélité de la version que les raisons historiques et l’environnement contextuel d’expression de cette humeur surtout de la part de l’armée.

Il y a seulement une semaine, personne n’aurait cru cela possible et c’est cela la difficulté des disciplines qui se donnent pour objet d’étude l’Homme dans sa dimension humaine : fluctuant dans sa pensée, changeant dans son comportement.

Mais quand des événements tels que ceux dont nous avons été témoins ces derniers jours surviennent, il s’impose la nécessité de les rendre intelligibles et compréhensibles en proposant des explications, car les humains ont horreur de ne pas comprendre ce qui leur arrive, de ne pas percer le ‘’mystère’’ de ce qui se passe autour d’eux. C’est pour cela que même dans des contextes sociaux où la science et la technique au sens occidental sont inconnues ou méconnues, les hommes et les femmes ont des explications des phénomènes sociaux et naturels. Cela a l’avantage de procurer une certaine quiétude psychologique et sociale aux acteurs sociaux. Sans ce minimum de quiétude, la vie serait impossible en société et, pire, il n’y aurait point de société.

Cela dit, venons-en au fait à travers les quelques points ci-après :
Dans les pays en développement, même si cette appellation est parfois sujette à polémique, tout est en développement, rien n’est développé, pour être schématique : ni l’économie, ni les secteurs sociaux que sont l’éducation et la santé, ni (particulièrement) les institutions politiques. Aucune de ces institutions ne dispose elle-même d’une existence propre vis-à-vis des autres et d’une organisation autonome par rapport aux rouages classiques de l’Etat ; aucune d’elles n’est susceptible de survivre à tous les régimes politiques ; exception faite de l’armée dont les éléments font de l’esprit de corps un de ses principes cardinaux.

Dès lors, elle constitue une espèce d’Etat dans l’Etat face à laquelle même les opposants les plus volontaires pourront peu de choses une fois au pouvoir. Le CNR, bien que d’essence militaire et bien qu’ayant taillé l’armée à sa mesure, a essayé, mais s’y est cassé les dents. Loin de nous l’idée de prêcher la résignation. Notre intention est de contribuer à faire prendre conscience de l’ampleur de la tâche.

Si depuis Maurice Yaméogo jusqu’à Blaise Compaoré, les dirigeants de notre pays ont si pertinemment pratiqué une politique de refus d’acceptation des bases militaires étrangères (notamment françaises) sur le territoire national, ils ont fait peu de choses pour que les casernes soient situées en dehors des grandes villes et particulièrement de la capitale, Ouagadougou. Ils ont été encouragés en cela par des civils qui, un jour de janvier 1966, ont réclamé devant le camp Guillaume-Ouédraogo que l’armée prenne le pouvoir, avouant du même coup leur incapacité à gérer l’Etat de droit et admettant, par la même occasion, que le fait que les camps militaires sont installés en pleine ville n’est finalement pas une mauvaise chose.

Or, c’était ignorer qu’une des conséquences de cette situation a été de contribuer à conférer désormais à l’armée un rôle de premier plan dans la vie politique de la nation, et la suite de l’histoire du pays l’a amplement prouvé ; appelée à la rescousse en 1966, c’est elle qui en a pris l’initiative en 1974, 1980, 1982, 1983 et 1987 avec une part congrue pour les civils afin de donner une image liftée aux régimes. Fait notable : à l’exception de l’avènement du Conseil national de la révolution (CNR) le 4 août 1983, les autres prises du pouvoir par l’armée ont été effectuées par des éléments de la garnison de Ouagadougou.

C’est tout dire des risques que comporte l’existence de camps militaires dans les grandes villes pour des régimes démocratiques sans compter les exactions à l’encontre des civils et des corps paramilitaires qui participent à rendre le pouvoir moins populaire. L’autre conséquence est qu’à la moindre altercation entre un militaire et un paramilitaire ou entre un militaire et un civil, toute la ville et, avec elle, les fondements de l’Etat peuvent subir de violentes secousses. C’est ce à quoi nous venons d’être témoins.

Les hommes du rang et singulièrement les nouvelles recrues ne sont pas épargnés par les conséquences de la vie chère, particulièrement en ville, bien que ces derniers temps sa cherté ait quelque peu diminué avec la légère baisse des prix des hydrocarbures. De plus, la plupart vivant en dehors des casernes, ils se trouvent confrontés aux problèmes du logement.

Dans l’armée, seuls les officiers et, dans une moindre mesure, certains sous-officiers s’en sortent soit grâce à leurs salaires, soit à la faveur des opportunités liées à leur lieu d’affectation, soit du fait des missions qu’ils accomplissent pour le compte de l’Etat ou d’organisations internationales telles les Nations unies. Il va sans dire que cela engendre nécessairement des frustrations pas forcément justifiées, mais qui ont tout de même l’inconvénient de conditionner à certains comportements répréhensibles.

La rumeur dit d’ailleurs que pour les hommes du rang, ils n’ont plus de chefs militaires officiers, car ces derniers sont de plus en plus éloignés d’eux à cause de leurs fonctions, des missions (pour le compte des Nations unies par exemple) ou de leurs pratiques. Ils ne reconnaîtraient comme chefs que les sous-officiers. Un vrai problème pour une armée censée être opérationnelle surtout en temps de guerre, car les sous-officiers excellent en tactique, mais rarement en stratégie, compétence des officiers. Le hic, c’est qu’il faut les deux éléments dans une armée digne de ce nom.

Le fait de vivre en ville expose les humains aux délices de cette forme particulière de l’occupation de l’espace sans leur donner (toujours) les moyens de satisfaction du désir intense que cela suscite. Ces désirs non satisfaits et non sublimés, mais simplement refoulés engendrent dans bien de cas des tensions psychiques réelles (sans que le sujet ait nécessairement conscience des causes) qui ne demandent que des conditions favorables pour transformer l’individu en une arme destructrice d’autrui et parfois autodestructrice.

Les militaires sont d’autant plus exposés que leur traitement salarial est plus intéressant que celui des agents civils de l’Etat à qualification égale, sans oublier qu’ils n’ont (à l’exception des professionnels de la santé et des éléments du génie militaire) l’occasion de prouver réellement ce qu’ils valent qu’en temps de guerre ; or les guerres ne sont plus de nos jours des phénomènes quotidiens quoiqu’elles surviennent.

La seule manière d’évacuer le trop-plein d’énergies, d’expérimenter ce qu’ils ont appris, de se défouler, de montrer leur bravoure et d’avoir une certaine reconnaissance de la société (même si c’est plutôt la peur qu’ils inspirent à cause des moyens disproportionnés qu’ils utilisent pour aider leurs camarades qui ont parfois maille à partir avec des civils), c’est de bâtonner des civils pour un oui ou pour un non, brûler un feu rouge au nez et à la barbe de la police, refuser de s’arrêter pour les contrôles de police...

L’impunité qui a entouré les homicides dont des agents de la police nationale se sont rendus coupables ces derniers temps à Balpouré, à Pièla et maintenant à Ouagadougou contre un des leurs a été l’une des raisons citées par les militaires pour en découdre directement avec la police dans son ensemble, fût-il dans un mépris total des textes qui régissent le fonctionnement de l’Etat de droit.

Et l’occasion faisant le larron, les jeunes militaires s’en sont saisis pour avancer des revendications que leur statut ne leur permettait pas de poser par voie de grève. C’est donc dire que s’il y a le moindre déficit de confiance entre le citoyen et ceux qui sont chargés de dire le droit, il peut, si ses moyens le lui permettent, être tenté de se faire justice lui-même. Bien entendu, la police n’est pas le seul corps concerné puisqu’on sait que la réconciliation totale bute sur des crimes commis par l’armée, mais restés impunis jusqu’à ce jour.

Aujourd’hui, la situation est en train de revenir à la normale bien qu’une bonne partie des agents de police restent encore cloîtrés chez eux. C’est la preuve que la probabilité d’un nouvel incendie quoique pas forte n’est pas nulle. La manière dont la suite des choses sera gérée déterminera à coup sûr la cicatrisation de cette plaie béante ouverte au sein des forces de défense et de sécurité et qui pourrait, à terme, infecter mortellement l’ensemble du corps social et une démocratie âgée seulement de quinze ans.

Z.K.

L’Observateur

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Vos commentaires

  • Le 27 décembre 2006 à 11:17 En réponse à : > Affrontements policiers/militaires : Pourquoi en est-on arrivé là ?

    Bonjour,
    Je souhaite vous dire que j’apprécie la manière dont vous traitez cet événement délicat qui a touché la capitale du Burkina Faso la semaine dernière. En effet vous savez avec mesure apporter des informations nécessaires à la compréhension de ces faits tout en responsabilisant les intéressés. J’aimerai voir en France dans mon pays une telle façon de couvrir l’information. Il est clair que chez nous les médias auraient eu plus de mérite à envenimer les choses plutôt qu’à vouloir fournir des éléments mesurés et objectifs pour calmer les esprits tout en ne cherchant pas à éviter la gravité des faits.
    Je vous remercie de pouvoir chaque jour me tenir informé des événements du Burkina Faso ce pays cher à mon coeur. J’espère sincérement que la paix sociale saura ne pas se laisser destabilisée par ces événements.
    Cordialement,
    Hervé.

  • Le 27 décembre 2006 à 15:11 En réponse à : > Affrontements policiers/militaires : Pourquoi en est-on arrivé là ?

    Bonjour à tous !

    L’auteur de l’article se plante complètement quand il pense que c’est parce que les camps militaires sont à l’intérieur de la ville que tout le temps il y a des incidents entre la police et les soldats. Pour lui donc la solution passe par le retrait de ces camps de la ville. Ce qui n’est pas vrai.
    Supposons qu’on déporte tous les camps militaires à 50 Km de la ville. Les soldats qui y vivent, sont des humains, ils ont besoin à un moment donné de se relaxer, de se défouler, de « changer d’air » comme on le dit. Ils ont droit à des sorties, des permissions. Forcement ils vont se rendre en ville (en groupe le plus souvent).
    Rien ne les empêchera une fois en ville de commettre les exactions qu’on leur a toujours reprochées.
    Ce n’est pas parce qu’ils vivent en campagne, qu’en se rendant dans un concert à Ouaga ou à Bobo, certains soldats ne voudront pas occuper les places auxquels leurs billets ne donnent pas droit.
    Rien n’empêchera certains soldats de brûler des STOP et des feux rouges à l’intérieur de Ouaga ou à Bobo.
    Rien n’empêchera certains soldats une fois en ville de violer une femme au détour d’une rue.
    Rien n’empêchera une caserne d’aller renverser le gouvernement à Ouaga comme ce fut le cas en 1980 avec le coup d’état du Colonnel Saye ZERBO (appelé à l’époque le coup des Colonnels). Ce sont les commandos du RPC (Régiment Para-Commando de Dédougou situé à 227 Km de Ouaga) qui ont opéré ce coup d’état. Ces mêmes commandos ont joué un rôle prépondérant dans le renversement du Capitaine Thomas SANKARA en Mai 1983 alors qu’il était le Premier Ministre du Président-Commandant Jean-Baptiste OUEDRAOGO. Ce fut également le cas en Août 1983 avec le coup d’état du Capitaine Thomas SANKARA (appelé à l’époque le coup des capitaines). Ce sont les commandos de PÔ situé à 145 Km de Ouaga avec un certain Blaise COMPAORE (alors capitaine) à la tête secondé par un certain Gilbert Diendéré (alors lieutenant) qui ont réussi ce coup.

    L’on se pose alors la question de savoir pourquoi les soldats se comportent-ils de la sorte ? Eh bien parce que derrière ils ont la certitude du soutien des chefs, de la haute hiérarchie militaire.

    Comme on le constate ce n’est pas forcément l’éloignement des casernes militaires des villes qui résoudra le problème.

    A mon humble avis, il faut rechercher les solutions ailleurs.

    D’abord réorganiser totalement l’armée. La haute hiérarchie militaire burkinabé actuelle est responsable du comportement de nos soldats hors de leur caserne. Chaque officier veut disposer d’hommes sous son commandement, liés à sa personne sur lesquels il pourra s’appuyer pour se faire entendre à un moment donné ou pour assouvir certaines ambitions personnelles. Sont craints dans l’armée burkinabé, les officiers qui sont en contact direct avec des troupes. On a connu à des moments donnés de l’histoire de l’armée de notre pays, des officiers donner l’ordre à des soldats de commettre des exactions sur la population civile pour faire pression sur le gouvernement (Bobo Dioulasso, Dédougou et j’en passe). Nous avons besoin au Burkina faso du 21è siècle d’une armée responsable dirigée par des officiers désintéressés totalement des affaires politiques et des ambitions personnelles. Beaucoup d’officiers de notre armée pensent avoir la capacité de diriger le Burkina. Quand on regarde l’histoire de notre pays depuis l’indépendance de 1960 à nos jours, seul un civil a dirigé le pays, c’est Maurice YAMEOGO de 1960 au 3 Janvier 1966. Depuis cette date ce sont des officiers de l’armée qui se sont succédés par des coups d’état. C’est pourquoi, il faut réorganiser l’armée avec des objectifs plus nobles.

    Ensuite, procéder à une refonte des programmes de formation de nos soldats. L’armée burkinabé est une armée néocoloniale, arriérée. Ce n’est pas une armée moderne parce que les méthodes de formation qui y sont pratiquées sont des méthodes barbares, dignes du temps colonial. Le programme de formation est celui que le colonisateur nous a laissé à quelques exceptions près. Certes, on y enseigne la discipline mais quelle discipline ? Celle du respect des chefs militaires et du drapeau national uniquement mais aucun respect de la dignité humaine ni des institutions non militaires de la république. On y enseigne que l’armée est au dessus de tout, que l’armée est l’Etat et est au dessus de la loi. C’est pourquoi au cours de l’histoire de notre pays, elle est intervenue plusieurs fois pour casser la constitution que les citoyens ont préalablement votée. Avec ce type de formation ne soyons pas étonnés que le soldat une fois hors de sa caserne se comporte comme un hors la loi.

    Il faudra donc lancer une refonte totale des programmes de formation en y incluant l’éducation aux droits de l’homme. Il faut humaniser les programmes de formation, apprendre aux soldats à réfléchir avant d’agir et non le contraire comme le préconise les programmes actuels. Dans notre armée néocoloniale actuelle, on y apprend à ne pas aimer les intellectuels.

    Si on n’y prend pas garde, la situation un jour sera beaucoup plus dramatique.

    Tel est mon point de vue de cette situation cauchemardesque que les Ouagavillois ont vécu les 20 et 21 Décembre 2006.

    Merci !

    Yacouba.

  • Le 27 décembre 2006 à 15:38, par eddie En réponse à : > Affrontements policiers/militaires : Pourquoi en est-on arrivé là ?

    bonjour,
    etant burkinabe vivant a l’etrange,les evenements recents m’ont touche au coeur.
    je vous remercie enormement de ces informations car j’ai l’hebdo et je me suis inquiete car ces gens ne veulent qu’a aggraver la situation,hors ce n’est pas dans l’interet de quiconque que ca soit.je partage les meme idees que vous alors une fois de merci car je m’en fais pour ma patrie dont j’aime

  • Le 27 décembre 2006 à 18:51, par Eva ou "le pauvre type" En réponse à : > Affrontements policiers/militaires : Pourquoi en est-on arrivé là ?

    Bonjour à tous,
    Personnellement je remercie la maturité du peuple burkinabé qui a su garder son sang froid.
    Mais, un fait notable, c’est que les militaires se croient au dessu des lois. Il y a quelques rares qui sont condamnés pour des incivilités.

    N’oublions pas cette giffle qu’un policier a reçu dans l’exercice de sa profession. Tout simplement pour avoir arrêter un gradé de l’armée.

    Certains qui auraient été pris en flagrant délit de bracage auraient été libérés.
    Il faut réellement appliquer le droit à tout le monde. Les militaires sont aussi comptables devant la loi que les autres citoyens. On ne condamne les berets rouges et autres que dans le cadre des coup d’état manqués. Mais lorsqu’ils tuent un civil, torpillent d’autres lois, ils ne sont point inquiétés.

    Il est vrai, que leur traitement salarial ne leur permet pas un certain niveau de vie, mais cela ne justifie pas ces agissements aussi violents. Tous les burkinabé honnêtes travaillant à la fonction publique sont confrontés aux mêmes difficultés. Il est vrai qu’à voir les detournements et autres pratiques malsaines dans la fonction publique on est ecoeuré. Mais ce n’est pas pour autant qu’on va se mettre à tout casser pour un oui ou un non.

    Le coeur du problème, c’est l’impunité, rien d’autre que l’impunité. Dans un veritablement Etat de droit où tous les Hommes sont égaux devant la loi, ces derniers n’aurainet pas agi de la sorte.
    Mais ils savent qu’ils sont comme les princes d’une monarchie et qu’ils n’ont jamais été punis et qu’ils ne le seront jamais tant qu’ils ne toucheront pas aux intérêts de la cour royale. Alors ils se comportent comme les mousquétaires d’un certain cardinal.

    Nous avons besoin de la paix au Burkina. L’insatabilité politique que nous avons est plus que tout. Je pense qu’il faut s’engager réellement dans la lutte contre l’impunité pour préserver ce que nous avons de plus cher : la paix, cette paix tant recherchée par tant de pays au monde.

    Merci

    Eva ou "le pauvre type"

  • Le 27 décembre 2006 à 19:02, par RAKA En réponse à : > Affrontements policiers/militaires : Pourquoi en est-on arrivé là ?

    Monsieur Z K,

    C’est avec un réel intérêt et un immense plaisir que j’ai pris connaissance de l’analyse limpide que vous avez faite au sujet des évênements cités en titre.

    En effet, dans notre continent (l’Afrique), les militaires se croient au dessus des lois dans une situation d’impunité à vous arracher les poils. De formation précaire et douteuse, ils ne connaissent même pas leur rôle et leur devoir vis à vis de la Nation.

    Se rendent-ils compte qu’ils constituent un groupe improductif au crochet des masses laborieuses ? Dans tous les pays qui se repectent, le rôle de l’armée est d’assurer la sécurité et l’intégrité de la Nation. Nous pouvons compter combien nos armées en Afrique sont sorties de leurs casernes pour nous protéger contre l’ennemi.

    Evidemment, ils s’ennuient, à défaut d’un coup d’état, ils vont déclarer la guerre à la Police. En tout cas, c’est malheureux et profondément regrettable.

  • Le 27 décembre 2006 à 20:27, par Togsida En réponse à : > Affrontements policiers/militaires : Pourquoi en est-on arrivé là ?

    Merci Dieudonne pour votre article. Je crois que depuis un certain temps vous vous efforcez de dire la verite autant que vous pouvez. Il est vrai que l’article comporte aussi assez de flous, du sans doute a la ligne editoriale de votre journal. Mais dans l’ensemble votre travail a ete tre professionnel et vous devrez en etre fier. Etyre journaliste, a mon avis veut aussi dire attirer la sonnette d’alarme, pas obligatoirement dans la defiance. Alors, merci et du courage. Vous vaez ose utilise le mots "impunite" que je crois est au coeur des facteurs qui participeront a destabiliser notre jeune democratie. Je suis sur qu’on risque aussi de vous tirer les oreilles pour votre article. mais vous devrez dormir tranquille. Salut., mon frere.

  • Le 27 décembre 2006 à 23:33, par Hermes En réponse à : > Affrontements policiers/militaires : Pourquoi en est-on arrivé là ?

    Salut,

    Je trouve que vous excusez 1 peu trop facilement les militaires. Si tout le monde devait laisser éclater ses pulsions sous prétexte qu’il a des problèmes (sociaux, financiers, etc) ; imaginez ce que serait la vie.
    La réalité est que les militaires eux sont + ou - assurés (ou en tout cas y croient) d’une certaine impunité, d’où ce genre d’attitude.
    Laissez croire à n’importe qui (civil ou militaire) qu’il est libre de faire ce qui lui chante sans risque d’être puni, et vous verrez que militaire ou pas tout le monde s’y adonnera à coeur joie (surtout sous nos cieux).

    Résultat, il faut mettre fin à l’impunité et au sentiment d’être au dessus des lois.
    Comment ? that is the question.

  • Le 28 décembre 2006 à 15:00, par Elie Sauret En réponse à : > Affrontements policiers/militaires : Pourquoi en est-on arrivé là ?

    bonjour tout le monde

    je suis ravi de l’interêt que les uns et les autres portent aux évènements i(ni)maginables que le pays a vecu ces deux jours durant et surtout des esquisses de solutions qui sont apportées.

    A mon humble avis, le mal qui grangrène nos corps habillés sont la conséquence logique d’un dysfonctionnement notoire et organisé à souhait par nos autorités. seulement dans ce jeu ils ignorent ou minimisent gravement les conséquences. en temoigne ces évènements malheureux qu’a veçu les ouagavillois ces deux jours durant.

    Depuis un certain temps, on note une recrudescence de l’inpunité à tous les niveaux. en temoigne les ressents exécutions extra-judiciaires de Balpouré, les dililapidations titanesques de l’argent du contribuable dans une dynamique de "farotage" orchestrés par des bambins de certains intouchables du regime ou du parlement à Bobo et je ne sais où encore. Couplé aux braquages intempestives sur les grands axes routiers, les populations ont le sentiment d’être delaissé à eux même. quoi donc de plus normal, qu’on cherche à se rendre justice pour un oui ou un non de trop.

    Ce sentiment du désinteressement de l’état de nos problèmes les plus vitaux est d’autant plus répandu quand les révendications syndicales sur la chèrété de la vie accouchent des mièttes. la population en a marre des discours flatteurs presentant toujours une nette croissance de l’économie du pays en des termes de macro-finances, alors que dans la réalité le "nasongo quotidien" du citoyen tend à s’amenuiser en ingrédients. ces fructations généralisées créent naturellement des aigreurs, des tensions qui n’attendent qu’une opportunité pour s’exprimer. et quand la frange qui peut s’exprimer detient des moyens matériels il va s’en dire qu’un incident mineur de place au stade dégénère en ces affrontements meurtriers.
    il faudra traiter le mal à la racine : reconsiderer les préocupations des populations, et les écouter mieux. les diverses révendications syndicales (taximètres, travailleurs...) ne sont pas le fruit d’un besoin de trop être mais simplement un désir de survie toute légitime pour tout être humain.

    SVP Chèrs autorités, il faut revoir les situations de précarités que vit les populations retablir l’état de droit, rendre la justice équitable pour tous.

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