On peut aller dans son sens, lorsqu’il soutient que dans l’Etat de droit la gestion des hommes doit suivre les normes de la scientificité et de la qualité. Son plaidoyer a eu cependant une faiblesse majeure dans le choix malheureux de certains mots. Pour des diplomates qui disent avoir des droits et qui invitent les autorités à considérer leur cri du cœur, que d’absence de tact et de diplomatie !

Appeler le premier magistrat du pays, disposant, faut-il le rappeler, d’un pouvoir régalien en politique étrangère, à mieux considérer les diplomates dans la nomination de nos ambassadeurs, et lui faire le procès d’avoir fait " de nos missions diplomatiques la prison dorée des politiciens en perdition, voire en fin de carrière " ressemble à un plaidoyer de piètres diplomates. Peut-on seulement revendiquer au Burkina Faso sans verser avec une irresponsabilité désarmante dans l’outrance et l’excès des mots blessants et choquants ?

Passe encore pour les jeunes, par nature rebelles, mais pour de futurs ambassadeurs, même un haut degré de frustration ne peut expliquer un tel dérapage verbal. Et pourtant, la boucle n’était pas encore bouclée puisqu’on apprend que " le ministère des Affaires étrangères regorge de cadres qui n’ont rien à envier à quiconque débarqué pour se la couler douce (sic) dans la diplomatie ". N’en jetez plus, la coupe est pleine.

Les diplomates défendent leur gombo c’est leur droit et on veut bien accepter avec le SAMAE que " la 10e conférence des ambassadeurs doit consacrer le rayonnement du diplomate et de la diplomatie " et que " les pros du métier sont les mieux avisés pour la construction d’une diplomatie bénéfique au peuple".

Mais questions, ces " pros du métier " seront-ils débarqués dans des prisons dorées ? Vont-ils se la couler douce dans nos ambassades ou seront-ils bénéfiques au peuple ? A chacun de se faire sa religion...

Souleymane KONE

L’Hebdo