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Le processus électoral au Burkina : Les partis politiques de l’opposition inquiets

Publié le samedi 23 décembre 2006 à 09h42min

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Les partis politiques de l’opposition ont fait parvenir à notre rédaction, une déclaration sur le processus électoral. A travers cette déclaration, ils lancent un appel à toutes les organisations de la société civile, aux démocrates et aux citoyens "soucieux" d’une démocratie véritable à s’informer et à s’inquiéter du processus démocratique afin de prévenir toute dérive qui sera préjudiciable à tout le peuple burkinabè.

La Commission électorale nationale indépendante est l’aboutissement des luttes multiformes du mouvement démocratique de notre pays et tout particulièrement, des partis politiques de l’opposition. Après les différentes Commissions nationales d’organisation des élections (CNOE I et II) où l’administration gardait la main mise totale sur les opérations de l’organisation des élections, il a fallu le vaste mouvement populaire citoyen et démocratique déclenché par le peuple burkinabé suite à l’horrible assassinat du journaliste Norbert Zongo et de ses trois compagnons pour que le pouvoir, acculé et au bord de l’effondrement, accepte la mise en place d’une Commission électorale nationale indépendante (CENl), pour assurer des élections libres, transparentes et justes, sans lesquelles on ne peut parler de démocratie. A cet effet, le Collège de sages proposait entre autres :
- assurer son indépendance effective dans son organisation interne ;
- prévoir dans ses attributions, la révision des listes électorales,
- prendre en charge les délégués des différents partis dans les bureaux de vote,
Sur le code électoral, le Collège de sages proposait
- relire le code électoral pour assurer la transparence des opérations de vote
- revoir le mode et le type de scrutin pour permettre aux petits partis d’être équitablement représentés.

Si en 2002, les législatives se sont déroulées dans des conditions acceptables et avec des résultats acceptables, cela n’est pas du goût de la IVe République et de son CDP, dont le principe est le " tuk guili" et qui, pensant que la crise est maintenant derrière eux, ont démontré leur rapacité en sapant progressivement, les quelques avancées démocratiques par des manipulations permanentes du code électoral (révisions successives au gré de leurs intérêts), manœuvre insidieuse pour introduire l’administration comme un élément incontournable dans les opérations de vote, affaiblissement sinon mise en cause de l’indépendance de la CENI, en prenant en otage ses crédits de fonctionnement. C’est ainsi que le pouvoir de la IVe République et son CDP ont imposé la tenue de l’élection présidentielle avant celles des municipales parce que cela correspondait à leurs intérêts du moment.

Sept (07) ans après les recommandations du Collège de sage, presque cinq ans (05) après les dernières législatives et à cinq mois des prochaines législatives où en sommes nous ?

1. Sur le plan des réformes, la prise en charge des délégués des partis n’est pas effective, le code électoral adopté de façon consensuelle est remis en cause

2. Sur le plan de l’organisation des prochains scrutins, on constate :
- une confusion dans la mise en place de la CENI et de ses démembrements, due à la fuite de responsabilité du pouvoir qui refuse de délimiter les différents contours des structures aussi bien politiques, administratifs que de la société civile,
- une administration très active dans la mise en place des démembrements de la CENI (avec des tentatives çà et là, d’imposer des hommes favorables au pouvoir),
- une absence de la CENI sur le terrain pour constater, résoudre et récupérer les procès verbaux laissant ainsi libre cours aux manipulations des préfets et autres hauts- commissaires dont la plupart ne sont autres que des militants du parti majoritaire.

Les partis politiques de l’opposition se posent un certain nombre de questions : la CENI ne s’est-elle pas déployée sur le terrain par manque de moyens financiers ? Nous voulons le savoir.

Les partis politiques de l’opposition, soucieux de l’approfondissement du processus démocratique, sont préoccupés du déroulement actuel des opérations devant conduire aux élections législatives et c’est pourquoi ,devant la gravité des faits qu’ils constatent çà et là et devant le calme inquiétant des différents acteurs et observateurs de la vie politique nationale, lancent un appel à toutes les organisations de la société civile et aux démocrates et à tous les citoyens soucieux de la démocratie véritable à s’informer et à s’impliquer dans le processus démocratique afin de prévenir toute dérive qui sera préjudiciable pour tout le peuple burkinabè.

Interpellent l’opinion internationale et tout particulièrement les chancelleries, elles qui sont soucieuses de voir une bonne gouvernance et une démocratie réelle dans nos pays, à être très attentives et à accompagner au mieux, le processus électoral en cours.
Demandent aux représentants de l’opposition à la CENI et dans ses démembrements, de rester constamment vigilants afin de démasquer et démonter toutes ces manœuvres qui n’ont pour but que de compromettre le processus.

Les partis politiques de l’opposition se réservent le droit de prendre toute initiative ou d’engager toute action nécessaire afin de ne pas être complices des dérives que le pouvoir de la IVe République et son parti fait planer à l’horizon.

Sidwaya

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