Dans le canton du Riziam, province du Bam, région du Centre-Nord, cette fête s’inscrit dans le calendrier lunaire et se célèbre habituellement dans la décade située autour du 20 novembre et avant le 1er décembre.

Cette année 2006, le seul week-end compris dans la décade ayant été retenu pour la célébration du jubilé d’argent de la création de la paroisse de Kongoussi, suivi de jubilés de baptêmes d’argent pour certains chrétiens, d’or pour d’autres et afin de permettre aux uns et aux autres de s’acquitter de leurs obligations respectives, la fête du « Kiuugu » a été célébrée le samedi 2 décembre 2006 par les autorités coutumières du canton du Riziam. Comme nous le précise, en substance, le Boussouma Naaba Tigré, à Zandkom, ce 2 décembre 2006, « le Kiuugu est l’occasion pour les vivants de rendre hommage aux ancêtres pour toutes les grâces dont ils ont bénéficié de ceux-ci pendant la dernière saison agricole : d’abord la bonne santé, ensuite les bonnes pluies, la rentrée des récoltes sans problème et enfin nous souhaiter une bonne et heureuse nouvelle année. Et, en bonne logique avec nos coutumes, nous ne devons pas consommer les nouvelles récoltes avant cette cérémonie ».

Il est vrai que la saison hivernale écoulée n’a pas connu une pluviométrie totalement satisfaisante, quelque déficit pluviométrique ayant empêché une bonne montaison des plans et de bonnes récoltes, dont même celle du maïs. Toutefois, la célébration du « Kiuugu » de cette année 2006 aura été marquée par une présence de portée symbolique forte et historique : celle d’une délégation de Sa Majesté le Moogho Naaba Baongo, le chef suprême des Moose.

Cette délégation, forte de plusieurs dignitaires, fut conduite par le Kassiri-Naaba, le bras droit du Sa Majesté le Laarlé Naaba, un des grands ministres du souverain : « Le Riziam Naaba est un de nos aînés, auquel Sa Majesté le Moogho Naaba rend hommage. C’est donc tout à fait normal qu’à l’occasion de l’une de ses fêtes, il lui envoie une délégation pour lui rendre hommage. C’est dans la ligne du respect des pratiques de nos devanciers. Au nom donc de Sa Majesté le Moogho Naaba, de tous les dignitaires qui l’entourent, j’exhorte tous les dignes descendants de nos ancêtres à ne pas se démarquer de nos coutumes ».

Naturellement, toutes les parties prenantes de la fête du « Kiuugu » 2006 auront remarqué cette présence. Ainsi, le premier honoré par cette haute représentation, Sa Majesté le Naaba Tougouri, chef coutumier du Riziam, s’en réjouit : « Ce que Sa Majesté vient de faire par cette délégation, c’est tout à fait dans la ligne des pratiques de nos ancêtres. C’est pourquoi tout le Riziam s’en réjouit. Nous sommes dans la ligne de nos ancêtres et je le remercie de nous avoir honoré par cette délégation ! Tous ceux qui, dans le Riziam, sont dans la lignée de leur pères en sont honorés et s’en réjouissent ! Je l’en remercie vivement et je remercie Dieu ! »

En effet, d’autres dignitaires présents ne s’en ont pas cachés : ainsi, le Boussouma Naaba Tigré, responsable du collège électoral de nomination et d’intronisation coutumière du chef de canton du Riziam, dépositaire attitré des Naam-tiido du canton et le Tiib-Naaba de Rounou, grand prêtre des sacrifices du trône, saluent également l’événement. Pour le premier : « Nous remercions Sa Majesté le Moogho Naaba de nous avoir envoyé cette délégation pour notre fête du Kiuugu, Que son règne prospère ! ... »

Une foule nombreuse a tenu à prendre part à cette cérémonie rituelle annuelle du « Kiuugu » du RIZIAM. 

OND
Une correspondance particulière

Sidwaya