Bientôt, le mandat des députés de la troisième législature prendra fin. Dans la Comoé tout comme dans la Léraba, on affûte les armes pour les prochaines empoignades qui, de l’avis de certains observateurs de la scène politique, seront l’une des plus animées de l’histoire de la région et sur le plan national.

Cette affirmation, ses auteurs la justifient par la volonté de certaines têtes de briguer les postes de député mis en jeu. Dans la Comoé, il y en a deux et dans la Léraba un seul poste. Le jeu en vaut la chandelle, a-t-on coutume d’entendre et dans chacune de ces deux provinces, les manoeuvres pour le positionnement ne semblent pas dire le contraire.

Ainsi dans la Comoé, il faut dans chacun des partis en présence trouver quatre personnes, faisant l’unanimité pour prendre le départ de la course. Ce choix devra être stratégique si chacun veut se faire un grand nombre de voix dans les quatre coins de la province. Si au RDB cette question au niveau de la Comoé ne semble pas faire couler trop de salive car le parti est en train de discuter avec certaines personnes jugées aptes pour qu’elles se présentent sous sa bannière, au CDP c’est une autre donne dans la mesure où le nombre de prétendants dépasse largement celui des postes à pourvoir. Au nombre de ces candidats à la candidature on a en première ligne le député Ernest Soulama qui a affiché ses ambitions lors de son tournoi de football.

A cette occasion, l’homme a égrené un chapelet d’actions qu’il réaliserait si d’aventure il était réélu député à l’Assemblée nationale. Certains militants pensent qu’il est temps d’accorder un mandat de législature à Mme Héma Laurence de l’Association Munyu des femmes de la Comoé et disent qu’ils n’hésiteraient pas à porter leur choix sur elle si le moment venait de choisir les candidats. Outre ces deux candidats, il y a ceux qui optent pour le ministre du Commerce Benoît Ouattara qui vient d’être porté au poste de commissaire politique régional en remplacement de Alain Ludovic Tou. Même si on fait cas de la possibilité qu’il figure sur la liste nationale du CDP, certains militants du parti souhaitent qu’il conduise la liste au niveau provincial en occupant la tête de la liste du parti.

A la suite de tous ces candidats potentiels vient le DG de la BACB Léonce Koné. Depuis la rencontre qu’il a tenue dans son village à Tengrela aux lendemains des élections municipales au cours de laquelle il a lancé un appel pour l’unité des habitants de Tengrela, on lui attribuait des intentions politiques et plus précisément celle d’être candidat aux prochaines législatives. Depuis lors, les rassemblements et autres rencontres de militants favorables à sa candidature ne cessent de se tenir.

Après la rencontre des associations et mouvements de jeunesse qui s’est tenue le samedi 9 décembre 2006, ce sont les femmes qui ont profité du séjour de Léonce Koné à Banfora pendant le forum de concertation des ressortissants des Cascades pour organiser un entretien avec lui. Au cours de cette rencontre qui a eu lieu le samedi 16 décembre 2006 au domicile de l’ancien maire, Yacouba Sagnon, les femmes ont demandé à M. Koné d’être leur candidat à ces élections législatives qui s’annoncent pour bientôt. Les raisons qu’elles ont avancées sont les multiples actions de l’homme dans la région à leur profit et au profit d’autres couches de la région.

Au nombre de ces actions figurent la coupe des producteurs, la journée du bandji et du pois sucré, la journée de l’excellence à l’école primaire. M. Koné fut le parrain de toutes ces activités et c’est ce qui lui vaut aujourd’hui la préférence de femmes de la Comoé. Un groupe d’enseignants s’est même constitué en association pour soutenir cette candidature. Ce groupe est soutenu par le secrétaire départemental CDP de Banfora Mamadou Ouattara Pantiori qui d’ailleurs désire être le suppléant de Léonce Koné.

Du coup le CDP/ Banfora se retrouve avec cinq candidats potentiels sur lesquels il faudra retenir quatre. Sur ces cinq candidats à la candidature pour les législatives, seule celle de Mamadou Ouattara Pantiori semble exempte de débat. Cela pour plusieurs raisons : aux dires de certains ténors du parti, il passe pour celui qui fait l’unanimité au sein du CDP/Comoé sur presque tous les plans, et en plus il ne désire qu’un poste de suppléant. Ce qui, de l’avis des ténors du parti, est facile à gérer.

Dans la Léraba voisine, le scénario ne semble pas trop différent de celui de la Comoé. Seulement à ce niveau, un seul député sera désigné pour siéger à l’Assemblée et la course qui semble s’engager entre le CDP et le RDB plonge les militants des deux formations politiques dans un suspense total. Qui de Mélégué Traoré du CDP ou de Mamadou Diabaté du RDB, celui- là même qui a été formé et soutenu politiquement par le premier, sera élu pour le compte de la Léraba ? Cette question reste entière tant dans la Léraba les récentes sorties de Diabaté semblent égaler la grande notoriété de l’enfant prodigue de Kankalaba, Mélégué Traoré.

Par Mamoudou TRAORE

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