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Xe Conférence des ambassadeurs : Ce qu’attend Blaise Compaoré de ses représentants à l’étranger

Publié le mardi 19 décembre 2006 à 08h56min

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Il se tient à Ouagadougou du 18 au 20 décembre 2006, la Xe conférence des ambassadeurs et consuls généraux du Burkina Faso. Cette rencontre, présidée par le président Blaise Compaoré lui-même, devra permettre une meilleure appropriation de son programme présidentiel, "Le progrès continu pour une société d’espérance", qui prévoit en à son axe 6 "un rayonnement international du Burkina".

"Ces derrières années, la diplomatie burkinabè a remporté des succès (...). Toutefois, les défis à relever restent nombreux (...)". C’est le diagnostic du président du Faso, Blaise Compaoré, à la cérémonie d’ouverture de la Xe Conférence des ambassadeurs et consuls généraux du Burkina Faso.

Il y a donc nécessité à travailler davantage au rayonnement international du pays des Hommes intègres. Et Blaise Compaoré l’a fait savoir dans la matinée d’hier 18 décembre 2006 à ses représentants auprès d’autres Nations et institutions. "Je vous invite à travailler avec abnégation et esprit d’initiative, au développement et au renforcement des relations du Burkina Faso avec les autres Etats et organisations internationales pour un plus grand rayonnement de notre pays", a indiqué Blaise Compaoré aux ambassadeurs et consuls généraux burkinabè.

Pour être opérationnels et efficaces dans leurs juridictions respectives, ces derniers réunis à Ouagadougou pour trois jours, devront s’approprier le programme quinquennal du président Compaoré, "Le progrès continu pour une société d’espérance", notamment son axe 6, consacré à la diplomatie.

Concrètement, cette Xe conférence devra leur permettre de trouver des voies et moyens pour consolider la place du Burkina Faso en Afrique et dans le monde, contribuer à l’intégration sous-régionale et continentale, promouvoir la paix et la sécurité dans le monde. Au delà de l’aspect purement diplomatique, a rappelé le président Compaoré, les diplomates burkinabè se doivent de s’investir dans la prospection et l’aide à la mobilisation des ressources indispensables au développement du pays. L’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) ont particulièrement retenu l’attention du chef de l’Etat. Une attention partagée par les ambassadeurs et consuls généraux.

Par la voix de leur doyen, Oumar Diawara, ambassadeur du Burkina Faso à Riyad (Arabie Saoudite), ils ont reconnu ceci : "Pour un pays où l’apport de l’étranger compte pour beaucoup dans ses ressources, il est important d’avoir une politique étrangère et une diplomatie qui favorisent la mobilisation des partenaires (...)". Ils ont par conséquent, assuré le président du Faso, de la mobilisation de toutes leurs énergies pour apporter au Burkina Faso ce bien-être et faire de la patrie des Hommes intègres, un pays émergent.

Mais la tâche ne sera pas du tout facile, a prévenu Blaise Compaoré. "Le Burkina Faso évolue dans un monde en constante mutation, marqué par les effets de la mondialisation, la multiplicité des interdépendances et la persistance des conflits", a-t-il expliqué. L’espoir d’une humanité définitivement réconciliée avec elle-même, né à la fin de la guerre froide, est aujourd’hui à rude épreuve selon le président du Faso. La mondialisation n’a pas d’idéal humain, le marché mondial est générateur d’aliénations nouvelles, la solidarité internationale s’effrite au profit de l’individualisme et de l’égoïsme des Nations, a-t-il amèrement constaté.

Il a mis la Xe conférence à profit pour faire part à ses représentants à l’extérieur, de sa lecture et sa position devant certaines crises. En Côte d’Ivoire par exemple, Blaise Compaoré pense que les parties signataires des différents accords devraient reprendre les concertations dans l’optique de parvenir à une identification fiable du corps électoral et l’unification de l’armée. Et tout cela, avant la fin de l’année 2007 retenue par la résolution 1721 de l’ONU pour l’organisation d’élections libres et transparentes dans
ce pays.

Au-delà de la paix et la sécurité

Pour le Darfour (Soudan), le chef de l’Etat burkinabè voit mal la fin de la tragédie sans l’expertise des Nations unies. Par ailleurs, il a salué le retour de la tranquillité au Togo avec l’accord politique global signé le 20 août dernier, en RD Congo avec la signature d’un pacte de sécurité, de stabilité et de développement dans la région des Grands Lacs.

Les crises au Proche et Moyen-Orient ont également fait l’objet d’analyse du président Compaoré. "Le peuple palestinien a le droit de disposer d’un Etat sûr aux frontières internationalement reconnues (...) Notre attachement à la liberté et à l’indépendance du Liban demeure entier (...) Nous soutenons la volonté du peuple et du gouvernement irakiens, de pendre en main leur destinée".

Voici résumées les prises de position du président burkinabè Blaise Compaoré dans cette région. Sur des questions comme le nucléaire, le terrorisme, la criminalité transfrontalière, il est formel : "Le Burkina Faso soutient le droit des Etats à disposer de l’énergie nucléaire à des fins civiles (...), rejette le terrorisme sous toutes ses formes...".

Au-delà de la problématique de la paix et de la sécurité, le président du Faso a réaffirmé devant les ambassadeurs et consuls généraux, son adhésion à toutes les initiatives visant à instaurer plus d’équilibre dans les termes d’échanges. Déjà, il a salué des mécanismes de promotion économique et commerciale comme l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) et le Millenium Challenge Account (MCA) mis en place par le gouvernement américain.

Face à la flambée récurrente du cours du pétrole, Blaise Compaoré a jugé de la nécessité d’envisager des solutions innovantes à la crise énergétique. Une solidarité plus agissante entre pays producteurs et non-producteurs d’énergie pourrait, à son avis, aider à contenir les crises. Outre l’énergie, il a réaffirmé son attachement à l’accélération des processus d’intégration. "Je reste convaincu que notre avenir passe nécessairement par une intégration économique et politique renforcée...", a-t-il laissé entendre.

L’occasion a également été belle pour le président du Faso de réitérer sa foi au multilatéralisme, dont l’ONU est l’expression la plus achevée. Cependant, a-t-il indiqué, cette organisation et bien d’autres méritent d’être réorganisées pour se conformer aux évolutions et réalités de l’économie mondiale et des relations entre Nations. Permettre par exemple à la République de Chine (Taïwan), avec ses 23 millions d’habitants, de jouir de ses pleines prérogatives sur la scène internationale. "C’est une question de droit et de justice", a martelé Blaise Compaoré.

Ces déclarations du président du Faso ont pour but de situer et de conforter les ambassadeurs et consuls généraux du Burkina sur les positions à défendre.

Koumia Alassane KARAMA

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 19 décembre 2006 à 11:34, par RS En réponse à : > Xe Conférence des ambassadeurs : Ce qu’attend Blaise Compaoré de ses représentants à l’étranger

    A mon avis les ambassadeurs sont sensés nous representer à tous les niveaux, notamment celui de notre culture et de notre identité. Je constate avec amertume que presque tous, le chef de l’etat en tete, ne portent que des costumes et cravates. Comment defendre notre coton, si nous memes refusons de le consommer. A cette occasion, j’aurai souhaité voir nos illustres representants à l’etranger, porter le FDF.

    • Le 19 décembre 2006 à 16:35 En réponse à : > Xe Conférence des ambassadeurs : Ce qu’attend Blaise Compaoré de ses représentants à l’étranger

      « Nul n’est prophète chez soi » dit un adage. A mon avis ce n’est pas nécessaire qu’ils portent le FDF au pays : il faudra dans ce cas demander aussi à tous les burkinabé de le porter à toutes les grandes occasions nationales. Ce qui serait abérent. Par contre si la rencontre avait lieu à l’étranger, oui ! Cela aurait de la signification. Ceci dit, il ne faut pas exagérer non plus, il n’y a pas d’ambassadeurs, de ministres, de directeurs au Burkina qui ne portent pas de FDF.

      • Le 19 décembre 2006 à 23:11 En réponse à : > Xe Conférence des ambassadeurs : Ce qu’attend Blaise Compaoré de ses représentants à l’étranger

        Au moment où notre illustre Président fait une contribution hautement intellectuelle et pratique de sa vision de l’éclat du Burkina Faso à l’étranger, certains esprits réducteurs rabaisse cette contribution au Faso Dan Fani. L’habit ne fait pas le moine et les exigences de ce rayonnement international du Burkina sont plus importantes que le port du Faso Dan Fani. De grâce, allons de l’avant et ne nous limitons pas à ces querelles basses qui n’apportent rien à notre Cher Patrie. Ange, France.

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