LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Ambassades du Burkina : "Prisons dorées de politiciens en perdition"

Publié le lundi 18 décembre 2006 à 08h46min

PARTAGER :                          

Ce matin s’ouvre dans notre capitale la Xe Conférence des ambassadeurs et consuls généraux du Burkina. L’évangile de cette grand-messe portera sur la "Mise en œuvre du programme quinquennal, le progrès continu pour une société d’espérance : contribution de la diplomatie burkinabè". Verset choisi : "Le rayonnement international du Burkina Faso". Sujet capital sur lequel le syndicat autonome des agents du ministre des Affaires étrangères (SAMAE) s’empresse de dire ce qu’il pense

"La diplomatie aux diplomates". Le combat est des plus alarmants, en effet. Dans le cercle convoité de nos ambassadeurs, seulement 6% d’entre eux sont des diplomates de carrière, pendant que des pays comme le Bénin sont à 75%, le Sénégal, à 90%. C’est pourquoi le syndicat refuse de pavoiser, invitant les autorités qui ont renoué avec l’Etat de droit, la gestion des hommes et des choses de la République, à suivre des normes qui respectent celle de la scientificité et de la qualité. Ainsi se résume le cri du cœur du SAMAE avant l’ouverture de cette Xe conférence.

La Conférence des ambassadeurs est l’un des événements majeurs qui rythment la vie du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale. Du 18 au 20 décembre 2006, elle se tiendra pour la 10e fois. Le SAMAE (Syndicat autonome des agents du ministère des Affaires étrangères) se saisit de l’occasion pour partager avec l’opinion son appréhension de cette grand-messe de notre diplomatie.

Il se fonde sur un droit légitime de participer par une pensée rigoureuse à l’appréciation des orientations de notre diplomatie et de tout ce qui la concerne comme tout citoyen, aussi simple soit-il, a le droit de le faire à la hauteur de sa vue. Mieux, en tant qu’émanation de la volonté des travailleurs, le SAMAE se doit de donner un point de vue crédible et productif sur la diplomatie burkinabè, vitrine du Burkina Faso dans les pays amis.

La Conférence des ambassadeurs est une rencontre inaugurée sous l’ère révolutionnaire (en 1985) et instituée par la suite en vue de tirer un bilan des options et des activités diplomatiques. La 10e Conférence survient dans un contexte de contingences socioprofessionnelles nouvelles au sein de l’institution et les travailleurs sont en droit de se demander si elle va en tenir compte.

Organiser une Conférence des ambassadeurs aux antipodes des problématiques pertinentes que traverse le département des Affaires étrangères, le faire comme les précédentes, c’est manquer d’envie, de vision pour une réflexion structurelle au service de l’institution. C’est soutenir que tout est normal pour notre diplomatie.

Même le cas échéant, ne convenait-il pas d’avoir toujours un esprit de veille dans ce domaine où les traditions, certes, fonctionnent, mais aussi où les ruptures se consomment sur la base des intérêts du goût du jour entre les Etats ? Or, de notre diplomatie, force est de constater que bien de choses clochent. On peut faire l’économie ici de la litanie de ses maux. Seulement, pour qu’elle rayonne, il faut commencer par la requestionner surtout aux endroits où elle a le plus mal.

Ne pas le faire, c’est manquer d’une vision structurelle qui devrait permettre au chef de l’Etat de disposer de tous les dés pour son quinquennat. Poser un vrai diagnostic sur notre diplomatie sous l’Etat postmoderne, le Burkina Faso dans l’espace mondial, notre diplomatie au 21e siècle, voici des pistes de réflexions de prospective et de perspective. La vie de notre Etat-nation, à l’instar de tous les autres, traverse une catégorie temporelle marquée de flux et reflux, de situations empiriques qui interpellent une concertation de plomb entre les acteurs de la diplomatie sur sa conduite et les conduites du dedans et du dehors.

Cet exercice eut valu la peine d’être mené lorsque l’on se souvient de l’ancestralité des arcanes de cette diplomatie qui ne demande qu’à être revisitée, rénovée, innovée. Ablassé Ouédraogo célébrait sous son passage à la tête de l’institution "la diplomatie du développement". Quelle innovation son successeur a-t-il apportée ? Que reste-t-il du concept et de sa mise en œuvre ?

Privilégie-t-on l’inertie d’esprit à la Bachelard, à la hardiesse d’une interrogation objective où certaines vérités devraient être dites sur notre diplomatie et nos relations extérieures ? Le monde se construit sur les idées mesurées et des applications évaluées. La 10e Conférence des ambassadeurs ne devrait pas y déroger en ce qui concerne les réalités du moment.

Mais de quoi va-t-elle traiter ? « Mise en oeuvre du programme quinquennal, le progrès continu pour une société d’espérance : contribution de la diplomatie burkinabé », telle est la préoccupation qui devrait rassembler les acteurs de la diplomatie burkinabé.

Le rayonnement international du Burkina Faso

Dans le programme du Président du Faso : le progrès continu pour une société d’espérance, la diplomatie occupe une place de choix. Au cours du quinquennat que Son Excellence M. le Président du Faso a entamé, un accent particulier est accordé à la diplomatie burkinabè afin qu’elle rayonne au plan international. C’est ce que la sixième et dernière partie de son programme nous indique à travers l’intitulé « Le rayonnement international du Burkina Faso ».

Le rayonnement, c’est le fait d’émettre des rayons, c’est émettre de l’énergie qui se transmet à travers l’espace, c’est faire sentir son action sur une certaine étendue, c’est manifester l’expression du bonheur, de la santé... Plus qu’un slogan de campagne, les officiels des Affaires étrangères ont saisi la balle au vol pour tenir les 18, 19 et 20 décembre 2006 une conférence des ambassadeurs autour du thème : « Mise en œuvre du programme quinquennal, le progrès continu pour une société d’espérance : contribution de la diplomatie burkinabè » pour rassurer le chef de l’Etat de leur soutien indéfectible à l’accomplissement de son ambitieux programme.

Cette volonté manifeste de réaffirmer leur adhésion inconditionnelle au programme du chef de l’Etat à travers la conférence des ambassadeurs et consuls généraux du Burkina Faso nous amène à nous arrêter un instant pour nous interroger sur cette biennale.

La conférence des ambassadeurs

La Conférence des ambassadeurs se pose comme une méthode thérapeutique collective destinée à évaluer l’ensemble de l’action diplomatique et consulaire afin de trouver les voies et moyens de son optimisation. Elle est un cadre idéal d’information et d’échange d’opinions sur les problèmes pertinents concernant la vie de la nation, outre le diagnostic de l’activité diplomatique.

Habituellement, des communications de haut niveau animées par des personnes avisées sur les sujets en relation avec le thème de la conférence leur sont servies. De telle sorte qu’au terme de chaque biennale, les ambassadeurs et consuls généraux, approchés par les médias nationaux et internationaux, ne tarissent pas d’éloges pour une telle rencontre. Certains vont jusqu’à affirmer que ce cadre est la tribune idéale de concertation et d’échanges pour l’épanouissement véritable de la diplomatie burkinabè.

Effectivement, l’utilité des différentes conférences des Ambassadeurs et Consuls généraux n’est pas absolument nulle. Ces conférences ont permis un tant soit peu au Président du Faso, au Chef du gouvernement de disposer de documents d’appréciation sur des questions et des problèmes de l’institution. Quelques réalisations peuvent être citées à leur crédit, notamment la révision des taux de chancellerie même si globalement celle-ci demeure aléatoire et précarise la vie des travailleurs à l’étranger.

Mais si l’on s’en tient rien qu’à cela, peut-on dire que l’activité est rentable, voire indispensable surtout quand on sait que l’organisation d’une telle rencontre nécessite la mobilisation d’importants moyens que notre pays ne devrait s’offrir le luxe de dilapider (hébergement, restauration, perdiems et transport en 1re classe des ambassadeurs payés par l’Etat) si les résultats ne sont pas grandement visibles et bénéfiques à la nation entière ?

C’est aussi la période au cours de laquelle les travailleurs du département à l’intérieur comme à l’extérieur débauchent d’énormes énergies sans frais pour le succès de la manifestation. D’un avis général, les conférences des Ambassadeurs et Consuls généraux se suivent et se ressemblent du point de vue de leur efficience. Elles offrent des albums de bonnes intentions que personne ne perd du temps à consulter par la suite.

Les recommandations et les propositions faites pour changer la donne afin que la diplomatie burkinabè se porte mieux ont du mal à être mises en œuvre. Les propositions faites pour le fonctionnement efficace du département en charge des Affaires étrangères se sédimentent quelque part en des lieux perdus une fois la foire terminée. L’examen des conférences des Ambassadeurs révélerait toutes les bonnes intentions pour notre diplomatie, mais aussi les piètres performances qui en découlent.

A qui profite la non-mise en œuvre des recommandations des conférences précédentes ?

Gouverner c’est prévoir, dit-on. Mais les responsables du département en charge des Affaires étrangères sont souvent plus surpris par l’avenir. Lors des conférences précédentes, plusieurs questions ont toujours été abordées sans qu’un début de solution soit trouvé à ces questions. Cette année encore au-delà de la thématique hautement politique, elles seront reposées. Il s’agit de questions liées aussi à la gouvernance politique, administrative, professionnelle et socioéconomique.

Le découpage des juridictions, l’organigramme, les questions de carrières et des finances sont des préoccupations récurrentes. Les participants vont s’y prononcer encore surtout que tous veulent réellement d’un ministère des Affaires étrangères fort et capable d’œuvrer à la réalisation du programme quinquennal du chef de l’Etat dont le rayonnement international est l’objectif majeur.

Mais au-delà des discours, ce sont les gestes des autorités, en l’occurrence le Président du Faso et le ministre des Affaires étrangères en matière de renforcement des capacités du département qui doivent trancher d’avec la coutume. Des moyens matériels et financiers de misère, doublés d’une gouvernance institutionnelle archaïque n’aideront pas au rayonnement international et subséquemment à la recherche des ressources extérieures indispensables au développement national.

Il est vrai qu’avec de maigres moyens, les travailleurs du département s’échinent souvent au prix de leur vie à faire en sorte que la diplomatie burkinabè tire son épingle du jeu. Mais cela suffira-t-il pour le rayonnement international ? Continueront-ils de le faire en dehors de toute considération, de toute valorisation conséquente comme c’est le cas ?

Le rayonnement international n’ira nulle part avec les faiseurs du rayonnement (les diplomates de carrière) au bord de sa route. C’est eux qu’il faut prendre en considération en premier lieu pour le succès du programme quinquennal du Président du Faso.

Le SAMAE tient à une meilleure gouvernance de l’institution, mue par les valeurs républicaines et démocratiques dont la transparence, la justice et l’équité sont, entre autres, les maîtres mots. Les enjeux de la profession de diplomate aiguilleront toujours son attention. Les agents ne souhaitent qu’une bonne gouvernance institutionnelle, notamment celle de leur carrière, permettant ainsi à chacun d’eux d’optimiser sa carrière sans que cela soit lié aux humeurs d’un quelconque ministre, aussi puissant soit-il.

C’est la gestion nébuleuse des carrières des agents, de certains biens et des missions qui enlisent le fantochisme et la crise d’image des diplomates de carrière. Conséquence, ils ne représentent que 6% des ambassadeurs du Burkina Faso pendant que des pays comme le Bénin sont à 75%, le Sénégal, 90%. Par ailleurs, presque aucun agent du ministère, fût-il directeur, ne participe aux différentes délégations présidentielles en rapport à des questions bilatérales ou multilatérales.

L’actuel ministre des Affaires étrangères, Youssouf Ouédraogo, est le seul de l’histoire du Burkina Faso à organiser la conférence des ambassadeurs trois fois de suite (2000, 2003 et 2006). C’est sous lui que le ministère des Affaires étrangères doit s’attendre à toutes ses lettres de noblesses. Il a accepté en fin de compte de rencontrer le bureau du SAMAE à qui il s’est déclaré être un républicain convaincu concédant à cette organisation désormais son rôle pour l’amélioration des performances de la diplomatie.

Cela sera à son actif s’il montre autre chose de concrètement différent de ce qui prévaut depuis son règne. Le SAMAE le prend au mot sans toutefois pavoiser. Pour sa part, le bureau lui a souligné que le SAMAE est une nouvelle conscience dans la maison, une force de propositions et d’actions avant de lui remettre main à main, la plate-forme revendicative des travailleurs. Vivement que les consultations en cours débouchent sur des résultats rapides et concrets pour combler les aspirations des agents qui croupissent dans la misère matérielle et morale et qui ne donnent plus de délais pour attendre.

Qui, mieux que celui qui a eu la chance et le privilège d’organiser trois conférences des ambassadeurs, aurait pu s’impliquer à changer l’image du ministère des Affaires étrangères afin qu’on ne soit plus à la recherche de voies et moyens pour un hypothétique rayonnement de la diplomatie burkinabé ?

Convenons, une fois pour toutes, qu’une nation n’a de valeur que par celle de ses fils et filles ; par conséquent, la diplomatie burkinabè ne rayonnera que lorsque les agents en charge de cette diplomatie qui n’ont rien à prouver aux mercenaires du métier, seront reconnus comme tels par les premiers responsables de ce pays.

Le Burkina Faso n’est pas un Etat particulier, mais s’il est un Etat sérieux comme on le lui prête dans certains milieux, il doit sortir des réflexes (l’Etat d’exception en matière de pratiques professionnelles diplomatiques). Aujourd’hui plus que jamais, les cadres du ministère sont suffisants en quantité et en qualité pour mettre fin, voire limiter le mercenariat aux postes d’ambassadeur à sa plus simple expression.

Le SAMAE n’a rien contre la personne d’un ambassadeur allogène. Simplement, sa démarche procède de la contingence de la division sociale du travail dans l’Etat moderne. On ne peut continuer de former des cadres pour qu’ils viennent orner l’institution pendant que les postes qui doivent leur revenir de droit dans une république qui veut souscrire à la normalité professionnelle sont occupés par d’autres acteurs pas forcément des plus qualifiés.

Une telle approche, bien attendu, ne sera jamais défendue par un conseiller obscur auprès du chef de l’Etat. C’est aux professionnels de la diplomatie de le lui dire tout en lui concédant sa discrétion de choisir celui d’entre eux qu’il veut et qui a les compétences comme son représentant. Dans un Etat de droit comme le Burkina Faso, on ne peut pas continuer à faire de nos missions diplomatiques la prison dorée des politiciens en perdition, voire en fin de carrière.

La diplomatie aux diplomates

La diplomatie (pas toute, mais en majeure partie) aux diplomates, c’est le credo du SAMAE. Les études réalisées auprès des autres Etats montrent que la majorité des ambassadeurs en poste dans les Etats du Nord et du Sud proviennent en majorité des agents du corps. C’est pour cette raison qu’au Burkina Faso, certains n’hésitent pas à dire que lorsqu’on veut nommer un général, on cherche dans l’armée.

Comparaison n’est pas raison, mais retenons que ce poste de général des armées est aussi laissé à la discrétion du chef de l’Etat. Cependant, ce pouvoir discrétionnaire n’a jamais amené le chef de l’Etat à nommer un civil comme chef d’état-major des Armées.

Or l’on peut aussi soutenir que ce ne sont pas des civils en mesure de gérer ce poste qui manquent dans ce pays. Que les enseignants du primaire ou du secondaire deviennent professeurs d’université, que les soldats deviennent généraux et que les cadres des Affaires étrangères deviennent ambassadeurs en dépit des connotations politiques liées au domaine et au poste.

Cela a déjà été expérimenté par le CMRPN, qui a responsabilisé une dizaine de jeunes ambassadeurs de moins de trente-cinq ans, dont Leurs Excellence Mélégué Maurice Traoré, Bruno Zidouemba, Dembon Bamba, Léandre Bassolet, qui ont été de bons ambassadeurs. Aujourd’hui, le ministère de Affaires étrangères regorge de cadres qui n’ont rien à envier à quiconque débarqué pour se la couler douce dans la diplomatie. Le Président du Faso peut y trouver sa matière en conservant toutes ses prérogatives constitutionnelles sur le sujet.

Depuis 1991, le Burkina Faso a renoué avec l’Etat de Droit. La gestion des hommes et des choses de la république doit suivre des normes qui respectent celles de la scientificité et de la qualité. Les diplomates de carrière ont revendiqué dans le silence ce qui leur revenait de droit. Le souci du rayonnement international à travers cette 10e Conférence des ambassadeurs doit consacrer le rayonnement du diplomate et de la diplomatie.

La diplomatie burkinabè doit nécessairement avoir des repères sûrs, bien entendu modifiables en fonction des nouveaux enjeux. Dans cette optique, les professionnels du métier sont les mieux avisés pour la construction de cette diplomatie bénéfique pour le peuple. « Ni partisans ni courtisans, la cause est commune ».

La cellule de communication du SAMAE

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 18 décembre 2006 à 22:06 En réponse à : > Ambassades du Burkina : "Prisons dorées de politiciens en perdition"

    C’est une très belle réflexion du SAMAE qui ne fait que dire les choses telles qu’elles sont, ce n’est ni de la subversion ni de l’intox ; sur le plan gestion des carrières c’est le seul Département au Burkina Faso qui est bafoué ce qui ne peut que créer des frustrations, le poste d’Ambassadeur ressemble à un domaine réservé pour récompenser certaines personnes qu’on n’a pas pu caser, sur le plan de la gestion des biens de l’Etat c’est catastrophique, une gestion archaique car beaucoup d’Ambassadeurs naturellement des sérails n’ont peur de rien ; puisqu’il ne jure que par le nom du Président du Faso : c’est la monopolisation des biens de toute nature, appropriation du parc automobile, utilisation abuse de téléphone à des fins familiales et amicales pour maintenir leurs relations, conséquences de charges énormes pour le budget ect... les honnêtes Ambassadeurs n’ont qu’a nous excuser, certains Ambassadeurs ont plus de 3 ans voire 4 ans dans leurs postes sans aucun moyen personnel de déplacement, Madame et les enfants sont véhiculés par les véhicules de l’Etat chauffeur et carburant à l’appui pour des loisirs, ce qu’un Ministre n’ose pas faire, c’est ce qu’ils font à l’extérieur. De grâce restaurer au moins à 50% la fonction de l’Ambassadeur c’est rendre justice à un corps humilié et bafoué.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?