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Violences à Abidjan : création d’une commission d’enquête parlementaire

Publié le lundi 12 avril 2004 à 10h57min

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Les députés ivoiriens ont adopté jeudi à Abidjan le principe de la création d’une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur les violences et exactions commises pendant et après les manifestations en Côte d’Ivoire, les 25 et 26 mars, a-t-on appris auprès de l’assemblée nationale.

La composition et les modalités de travail de cette commission d’enquête restent toutefois à définir par les députés, dont les vues divergent sur la question.

Selon les groupes parlementaires d’opposition du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, principal parti d’opposition parlementaire) et de l’Union pour la Démocratie et la Paix en Côte d’Ivoire (UDPCI, du défunt général Robert Gueï), cette commisssion doit établir "les circonstances et les faits, le nombre exact des victimes, les auteurs des exactions et situer leurs responsabilités par rapport aux événements, afin que ceux-ci ne puissent se soustraire aux sanctions de la loi".

De son côté, le Front populaire ivoirien (FPI), parti du président ivoirien Laurent Gbagbo, a proposé que la commision soit également chargée de faire la lumière sur "les événements survenus en Côte d’Ivoire le 19 septembre 2002", date du début de la rébellion armée, "qui ont entraîné l’exode massif des populations, des crimes contres les personnes".

Pour le FPI, la commission devrait comprendre 11 membres et disposer de 90 jours pour accomplir sa mission avec, si nécessaire, le concours des magistrats et des forces de l’ordre.

Les enquêteurs pourront entendre toute physique ou morale, y compris les forces de défenses et de sécurité, susceptible de l’informer utilement en vue de la manifestation de la vérité, propose le parti présidentiel.

Le 25 mars, le pouvoir du président Laurent Gbagbo avait placé Abidjan en état de siège pour empêcher une "marche pacifique" de l’opposition, interdite par les autorités.

Les violences entre forces armées et militants supposés ou avérés de l’opposition ont fait 37 morts en deux jours selon un bilan officiel, 200 morts et 400 blessés selon le Mouvement ivoirien des droits de l’Homme (MIDH), de 350 à 500 tués selon l’opposition.

Le FPI de M. Gbagbo souhaite également que la commission parlementaire vérifie le "bien fondé des allégations" des initateurs de la marche faisant notamment état de centaines de morts et de l’existence de charniers consécutifs à ces événements.

Le président Gbagbo avait saisi l’assemblée nationale pour la création de cette commission et sollicité les Nations unies pour qu’une commission d’enquête internationale soit constituée parallèlement.

Le Haut commissaire aux droits de l’homme de l’Onu, Bertrand Ramcharan, a nommé jeudi les membres de la commission d’enquête indépendante sur les exactions commises pendant les manifestations en Côte d’Ivoire les 25 et 26 mars.

Ce groupe de trois experts se rendra à Abidjan la semaine prochaine et soumettra son rapport à M. Ramcharan d’ici la fin avril, précise le communiqué des Nations unies.

AFP

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