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Affaire Norbert Zongo : Une affaire ténébreuse

Publié le jeudi 14 décembre 2006 à 08h51min

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13 décembre 1998-13 décembre 2006. Cela fait aujourd’hui huit ans jour pour jour que Norbert ZONGO a été tué dans des circonstances horribles. Différentes investigations dont la fameuse enquête de la CEI sur ce crime se sont soldées vaines alors que certains de ses "amis" donnant l’impression d’identifier les coupables se rétractent toujours devant la justice.

Tout le Burkina était en émoi. Le 13 décembre 1998, disparaissait tragiquement le célèbre confrère Norbert ZONGO, victime d’un assassinat odieux, alors qu’il se rendait dans son ranch en compagnie de trois autres personnes. Le 13 décembre 1998 en effet, Norbert ZONGO avait rendez-vous avec les auteurs non encore démasqués de sa mort en rase campagne dans les parages de Sapouy sans témoins oculaires. Les circonstances du crime, on le sait, ont été très horribles tant les quatre victimes ont été criblées de balles puis brûlées.

Comme il fallait s’y attendre cette "boucherie" a mis les populations dans un véritable désarroi.
Le pouvoir en place se sentant interpellé par cette barbarie d’une autre époque a promptement réagi et en moins d’une semaine, une Commission d’enquête indépendante (CEI) a été instituée par décret présidentiel le 18 décembre 1998.

Cette commission qui comporte essentiellement des représentants de la société civile venus d’Europe, et du Burkina était une première en Afrique. Bénéficiant des moyens substantiels (un budget de 120 millions), elle a déposé son rapport d’enquête après quatre mois d’intenses investigations. Ce rapport tant attendu par tout le Burkina voire le monde entier pour connaître enfin les commanditaires et les auteurs du crime, a plutôt semé la chienlit.

Avec des conclusions assez vagues, l’enquête n’a abouti qu’à des suppositions pour épingler des "suspects sérieux". Pour ne pas dire que les enquêteurs ont visiblement choisi le raccourci en "s’acharnant" sur des éléments de la garde présidentielle.

Appel à témoins

Dans son attachement à la manifestation de la vérité sur ce crime, le gouvernement a pris acte du rapport de la CEI et l’a transmis à la justice. Le dossier a été ainsi confié au juge d’instruction Wenceslas ILBOUDO. Sept ans durant, il a mené son instruction comme marchant sur les œufs. Il aurait exploité toutes les pistes. Il s’est donc intéressé à tous les détails dont des articles de presse.

De nombreux témoignages ont été recueillis. C’est dès ses premiers pas d’ailleurs, qu’il a inculpé Marcel KAFANDO. Ce qui était pour bien plaire aux "amis" de Norbert ZONGO qu’on retrouve derrière les associations de défense de liberté et qui ont majoritairement siégé dans la fameuse CEI. Des confrontations ont été faites. Résultat de l’instruction : un non-lieu. Le principal témoin à charge s’étant dédit.

Depuis la commission du crime jusqu’au prononcé du non-lieu, des "scribouillards" ont tenu cette rengaine de connaître l’identité des assassins de Norbert ZONGO leur "ami". Dans ce jeu de cirque, le confrère Germain Bitou NAMA pour ne pas le nommer tient la vedette. Depuis décembre 1998, il a dû prendre une avance sur le terrain des investigations sur cet assassinat commis en rade de son village natal.

Le lieu du crime a entre temps fait douter certains sur sa précipitation à se faire le principal enquêteur. Il s’en est réellement mêlé les pinceaux à travers des attitudes contradictoires. En fait, les enquêtes de Germain B NAMA l’ont amené sur plusieurs fronts : MBDHP, RSF, L’Indépendant, commission du Collectif, CEI... Ainsi des articles se sont succédé sur l’affaire Norbert ZONGO.

Mais très vite, ses enquêtes perdent leur intérêt et se confondent à de grotesques montages.
Qu’aurait pu faire Germain B. NAMA sans L’Indépendant ?

L’homme politique, président de la Commission arbitrale de MBDHP s’est caché derrière le journal de Norbert ZONGO pendant longtemps avant de créer le sien : L’Evènement. Il a toujours affirmé ceci : "Nous ne cessons d’enquêter sur cette affaire et c’est normal et nous n’avons pas mal de choses à dire". Lorsque l’homme qui soutient avoir "pas mal de choses à dire" se retrouve devant le juge d’instruction ou le parquet pour donner les preuves de ses révélations, il perd toujours la langue. Ce qui frise bien le ridicule.

M. NAMA n’est pas le seul à en faire dans ces interminables élucubrations. D’autres "scribouillards" comme lui, à force de n’en faire qu’à leur tête, se sont ainsi retrouvé plus d’une fois à porte-à-faux avec les faits. Chaque fois que la justice les interroge sur leurs prétendues révélations, ils se refugie derrière la protection de leurs sources. Ainsi depuis sept ans, ils affirment avoir "pas mal de choses à dire" et depuis sept ans ils n’ont pas fait preuve de leur bonne foi pour la manifestation de la vérité sur l’assassinat de leur "ami" Norbert ZONGO.

On se rappelle, qu’après le prononcé du non-lieu, le Procureur général a, lors d’une conférence de presse, rétorqué à un confrère de L’Indépendant en ces termes : "Si vous avez des éléments nouveaux, venez nous dire. Chaque fois qu’on vous interroge, vous vous réfugiez derrière la protection de vos sources. C’est toujours comme ça. Toujours on repart dans la rumeur.

Quand vous lisez certains articles et que vous pensez tenir le bon bout, si on interroge le journaliste, ça devient des rumeurs". Une affaire bien ténébreuse. Mais enfin à qui profite le crime ? Une question plus que d’actualité.o

Par Drissa TRAORE

L’Opinion

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