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Affaire Norbert ZONGO : Le scoop foireux

Publié le jeudi 14 décembre 2006 à 08h54min

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Robert Ménard (droite)

Plus de deux mois après la fracassante sortie de Rober Ménard de RSF (Reporters sans frontières) dans l’affaire Norbert Zongo, ils sont encore nombreux, les burkinabé qui s’interrogent toujours sur les réelles motivations de l’homme.

Avec un peu de recule, et une analyse approfondie, l’on se rend compte que la thèse de la propagande semble avoir été choisie par Ménard et les siens pour venir compliquer encore d’avantage un dossier qui était des plus corsé. A quelle fin ? L’avenir nous le dira.

Selon l’article 189, il faut des éléments nouveaux pour rouvrir le dossier. Il y a un élément nouveau. Cet élément nouveau, c’est que le rapport que vous avez, (NDLR le rapport de la commission d’Enquête Indépendante (CEI)) le rapport que vous avez entre les mains, le rapport avec lequel le juge d’instruction a travaillé, ce rapport que vous connaissez et qui a été remis au Premier Ministre le 07 mai 1999 n’est pas le bon rapport de la commission d’enquête indépendante. Ce rapport, il a été bouclé le 3 mai ? Le 26 avril, on a écrit un premier rapport.

Ce premier rapport est là, on s’était engagé, un certain nombre d’entre nous à ne pas y faire allusion pour deux raisons : D’une part parce qu’on avait donné notre parole de ne pas le faire et d’autre part parce que, quand ce pré rapport a été écrit et fini le 26 avril,on a eu l’imbécillité les uns et les autres de croire que pour requérir l’unanimité des membres de la commission, il fallait revoir à la baisse, un certain nombre des considérants de ce rapport, et des conclusion du rapport. On a passé trois semaines à discuter pour trouver un consensus avec les gens qui n’avaient pas l’intension de signer ce rapport et qui ne l’ont pas signé. On a donc épuré, édulcoré ce rapport d’un certain nombre de points qui étaient essentiels.

C’est-à-dire que depuis 8ans, les gens qui travaillent sur le rapport remis au Premier ministre n’est pas le bon rapport, mais un rapport édulcoré... » Ces propos de Robert MENARD résonnent encore dans beaucoup de têtes comme si c’était hier. Des propos qui sont venus jeter la stupeur et la désolation, sinon la consternation chez tous les Burkinabé.

En clair, depuis la mort de l’illustre journaliste, rien de vrai ni de sérieux n’a été fait par la CEI pour permettre la manifestation de la vérité. Ils ont masqué la vérité, brouillé les pistes, pour chercher un consensus. Ils ont tronqué le rapport et menti aux burkinabé. Pourquoi ? Pour protéger qui ? Nul ne le saura.

Qui pouvait imaginer que Robert MENARD en arrivant ce 20 octobre au Centre de Presse Norbert Zongo, et mieux, en annonçant qu’il avait un fait nouveau, allait servir aux burkinabé ce plat froid ? Un plat tellement froid qu’il remet en cause tout le travail abattu depuis 8ans pour la manifestation de la vérité sur le crime odieux de Sapouy. Et dire que le dossier Norbert Zongo a ébranlé la paix sociale et même a failli provoqué l’irréparable.

Pour un crime aussi abominable comme celui de Norbert ZONGO, qui manqué de plonger le Burkina tout entier dans la guerre civile. Des gens dignes de fois en qui le peuple a mis toute sa confiance. Des gens à qui des moyens ont été remis pour travailler à la manifestation de la vérité. Après quatre mois de travail, ils déposent un rapport chez les plus hautes autorités du pays, pire un juge d’instruction pendant de longues années travaille avec comme base ce fameux rapport.

Qu’au bout de 8 ans de travail, on revienne et sans sourciller dire a qui veut l’entendre que le rapport est un faux. Et à croire que le travail du juge pouvait aboutir à un procès avec des condamnations à mort certainement. Parce que celui ou ceux qui (a) ont commis ce forfait ne peut mériter rien d’autre que la sanction extrême. Il y a un fossé que Robert MENARD et les siens ne devaient pas franchir. Pourtant, ils l’ont fait.

A y voir de plus près tout ceci a été organiser, planifier, minutieusement préparer pour atteindre un objectif : la propagande. Cela est il humain ? Doit on s’amuser avec la mémoire d’un homme comme Norbert ZONGO ? Doit on, pour de la propagande planifier de telles actions et se moquer de la douleur d’une famille ? D’un peuple ?

Assurément que non. Pourtant, ils l’ont fait. Robert MENARD et ses amis ont atteint leurs objectifs, celui de plaisanter avec l’émotion, et la peine des burkinabé. Mais s’ils ont vraiment tronqué le rapport, s’ils l’ont édulcoré comme l’a dit MENARD, ils répondront un jour ou l’autre devant l’histoire des hommes..

Par Frédéric ILBOUDO

L’Opinion

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