Commémoration du 13-décembre : Recueillement au cimetière de Gounghin
Comme chaque année, et ce depuis l’assassinat de Norbert Zongo et de ses 3 compagnons le 13 décembre 1998, le Collectif contre l’impunité procède à un dépôt de gerbes de fleurs sur les tombes des défunts sus-cités et sur celle du jeune Flavien Nebié. Hier, 13 décembre 2006, ce fut le même rituel au cimetière de Gounghin à Ouagadougou.
Tout commence par un chant funèbre exécuté par la chorale du Collectif et à la mémoire de Norbert Zongo, Ernest Zongo, Blaise Ilboudo, Ablassé Nikièma et de Flavien Nèbié. Le ton et le contenu de l’hymne plongent l’assistance dans la méditation. "Qu’est devenu mon confrère Henri Sebgo, mon mari Norbert Zongo ?" ou encore "Qu’est devenu mon petit Ernest Zongo, Blaise Ilboudo, notre père Ablassé Nikièma ?".
Réponse de la chorale : "On les a tués et brûlés à Sapouy". A l’issue de cette chanson de deuil, les membres du Collectif contre l’impunité passent de tombe en tombe pour déposer la gerbe de fleurs dans une mélodie mélancolique.
Tour à tour donc, les gerbes ont été déposées sur la tombe de Ablassé Nikièma, Blaise Ilboudo, Ernest Zongo, Flavien Nebié et enfin sur celle de Norbert Zongo. Là, l’épouse du journaliste assassiné fait son signe de croix et se recueille. Après la minute de silence observée, l’Association des journalistes du Burkina, (AJB) par la voix de Pierre Dabiré, rend un hommage au confrère Norbert Zongo.
Dans son adresse à Norbert Zongo, l’AJB est catégorique : "Huit ans après, le Procureur général Abdoulaye Barry, le Procureur du Faso Adama Sagnon et le juge d’instruction Wensceslas Ilboudo viennent de conclure que tu n’as pas été assassiné puisqu’ils affirment qu’ils ne peuvent poursuivre Marcel Kafando, encore moins toute autre personne. Cela signifie, poursuit l’AJB, que les six suspects sérieux identifiés par la Commission d’enquête Indépendante (CEI) sont imaginaires. En somme, conclut l’AJB, tu te serais toi-même tiré une balle dans la tête après avoir trucidé tes compagnons et incendié le véhicule".
Pierre Dabiré, au nom de l’AJB, a dit que les "milliers de démocrates (...) rejettent le non-lieu prononcé et exigent la réouverture du dossier". Joseph Ki-Zerbo, membre du Collectif et décédé le 4 décembre dernier, n’a pas été oublié. Pour l’AJB, Joseph Ki-Zerbo, "en nous quittant, a semé en nous la graine de la détermination et de la persévérance dans la lutte". On a noté la présence, à cette cérémonie nationale, de plusieurs leaders de partis politiques et de la société civile, membres du Collectif, des membres des familles des défunts, de camarades et amis, de nombreux élèves.
Par Alexandre Le Grand ROUAMBA
Le pays
Vos commentaires
1. Le 14 décembre 2006 à 22:47 En réponse à : > Commémoration du 13-décembre : Recueillement au cimetière de Gounghin
Même la guillotine de Marie-Antoinette et de son mari le Roi de France n’a pas provoqué tant de fausses paroles au point que M. DABIRE mette directement en cause, d’une part, le Procureur Général et le Procureur du Faso, et, d’autre part, le magistrat instructeur WENCESLAS ILBOUDO en leur prêtant des propos fallacieux. Personne n’a jamais dit que Norbert ZONGO avait trucidé ses compagnons d’infortune. Le Juge a simplement indiqué qu’il était en présence de charges insuffisantes pour poursuivre contre quiconque et que le dossier était classé dans l’attente de charges nouvelles. Il appartient à celui qui rapportera une nouvelle charge suffisante de permettre la réouverture de ce dossier qui peut intervenir, le cas échéant, à tout moment. Le reste n’est que cinéma qui n’avance pas notre peuple à quelque chose. J’aurai aimé que Norbert ZONGO soit vivant pour constater les abérations autour de son décès. Recueillement oui, mais dans la dignité sans cracher du vénin qui ne ressemble à rien. Pensez que Norbert ZONGO aimait la vérité et priez simplement pour le repos de son âme. Ce sera plus bénéfique pour notre pays. TINSOBA