LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

8e anniversaire de la mort de Norbert Zongo : Le Collectif sonne la charge à Ouahigouya

Publié le jeudi 14 décembre 2006 à 09h00min

PARTAGER :                          

Le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques a organisé le samedi 2 décembre à Ouahigouya une conférence de presse, en prélude au 8e anniversaire de la mort de Norbert Zongo, sous le thème : "l’Impunité au Burkina Faso : l’exemple du non-lieu dans l’affaire Norbert Zongo ". Le conférencier était Me Prosper Farama , l’un des avocats de la famille Zongo.

"L’impunité au Burkina Faso : l’exemple du non-lieu dans l’affaire Norbert Zongo ", tel fut le thème qui a mobilisé l’attention de la population de Ouahigouya, surtout dans sa frange jeune, lors de la conférence organisée samedi 2 décembre, en prélude à la commémoration du 8e anniversaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. Ainsi, Me Prosper Farama, le conférencier, après avoir fait observer une minute de silence à la mémoire de Norbert Zongo à l’auditoire, a bâti son exposé sur trois volets. A savoir, l’analyse procédurale sur la base juridique du non-lieu prononcé dans l’affaire Norbert Zongo, les conséquences sur la société et les perspectives dans la lutte contre l’impunité.

De ce fait, le conférencier a résumé les différentes étapes dans l’affaire Norbert Zongo depuis son assassinat à la prononciation du non-lieu en passant par la Commission d’enquête indépendante, la désignation des suspects sérieux, l’instruction.

A cet effet, Me Farama a révélé que le rapport d’enquête d’une centaine de pages transmis au juge d’instruction en 1999 ne verra le premier suspect mis en détention qu’en 2001. Il s’agit du sieur Marcel Kafando, à l’époque chef de la garde de la sécurité rapprochée du président du Faso. "Lorsqu’on met trois ans pour mettre en détention un seul des six suspects désignés, c’est que les acteurs ont eu le temps d’effacer les traces de leur culpabilité », a commenté le conférencier.

Il a signalé " les incohérences et les mensonges observés dans les témoignages de Marcel Kafando, François Compaoré quant au lieu et à la date à laquelle ils ont appris l’assassinat du journaliste". Me Farama a fait cas "des menaces et de la pression faites sur le témoin Racine Yaméogo qui a même perdu son emploi dans cette affaire ". D’où la conclusion de Me Farama : " le dossier Norbert Zongo est éminemment politique et sera résolu de façon politique ».

Et selon le conférencier, des conséquences ont résulté de cet état de fait. Entre autres, " la peur des citoyens de participer aux marches du Collectif, la réticence des journalistes à mener des investigations, l’impunité qui gagne du terrain avec les policiers qui tuent d’honnêtes citoyens dans le cadre de la lutte contre l’insécurité et les détournements de deniers publics "

Des perspectives dans le dossier

Trois voies sont envisagées pour la suite à donner au dossier Norbert Zongo. A savoir, la saisine de la Cour de justice de la CEDEAO, la Cour africaine des droits de l’homme, le Conseil des Nations unies pour les droits de l’homme.

Cependant, Me Farama qui s’est dit satisfait de la mobilisation de la jeunesse pour assister à cette conférence souligne que régler le dossier Norbert Zongo à l’extérieur est un espoir qui n’exclut pas pour lui, le fait que le bon règlement du dossier doit être opéré de l’intérieur du Burkina que de l’extérieur. A la suite de son exposé, plusieurs questions ont été posées. Notamment, les dernières affirmations de Robert Ménard concernant l’implication de El Hadj Oumarou Kanazoé, les réelles chances de voir le dossier réouvert etc.

Pour Me Farama, " Oumarou Kanazoé a tenté en quelque sorte, de corrompre Norbert Zongo et il s’est contredit dans ses témoignages." Quant à la suite à donner, le conférencier se dit optimiste car "l’objectif de la lutte n’est pas d’envoyer Blaise Compaoré ou François Compaoré en prison. La lutte est comme un flambeau et chaque génération le tient allumé et le transmet à la suivante" a-t-il conclu.

Jean Victor OUEDRAOGO (AIB/Ouahigouya)

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 14 décembre 2006 à 22:35 En réponse à : > 8e anniversaire de la mort de Norbert Zongo : Le Collectif sonne la charge à Ouahigouya

    Monsieur FARAMA, à quoi bon connaître parfaitement le droit et raconter n’importe quoi aux jeunes de Ouayigouya. Vous savez pertinemment que tous les crimes commis au Burkina et partout ailleurs dans le monde civilisé ne sont pas toujours élucidés et dans cette hypothèse, c’est le non-lieu qui s’impose, faute d’avoir à condamner un innocent sans preuve. C’est ça aussi la démocratie et il est parfaitement connu maintenant (puisque vous l’affirmez !!!) que vous voulez "politiser" ce dossier à vos fins, bassement partisanes. Vous ne voulez tout de même pas qu’on condamne à tort des citoyens honnêtes dans le seul but de faire plaisir à un prétendu collectif qui a perdu complètement la tête du fait du comportement excentrique de quelques têtes brûlés. Tout comme la majorité des sympatisans du collectif, la famille du Président COMPAORE ainsi que des anonymes comme moi, en ont véritablement marre que des pieds "nikelés" comme vous, exploitent cette situation à des fins bassement politiques. Vous croyez que M. François COMPAORE ou Monsieur Le Président Blaise COMPAORE ont personnellement assassiné Norbert ZONGO. Avez-vous pensé que des gens zélés ont pu commettre ce crime abominable dans l’espoir de faire du bien aux gouvernants alors que le Président COMPAORE ou Monsieur François COMPAORE n’avaient pas besoin de ça, surtout après la victoire à l’élection présidentielle ? Enfin, vous savez encore, parfaitement, ce que c’est que la responsabilité personnelle d’un auteur d’une infraction pénale et vous passez le temps à mentir et à entretenir une propagande "nauséambonde" à notre peuple, et cela, en toute parfaite connaissance de cause car vous avez une formation juridique solide, à moins que vous ne soyez un juriste nain et aveugle en droit pénal... et je commence sérieusement à y croire. S’il vous plaît, arrêtez cette propagande malfaisante et essayez de construire sérieusement une alternance responsable à la politique actuelle de Monsieur BLaise COMPAORE et du C.D.P. pour éviter qu’après M. COMPAORE, le cahot ne s’installe dans notre pays comme en Côte d’Ivoire. A défaut de ce faire, nous sommes vraiment foutus et pour longtemps. Réfléchissez véritablement à mes conseils qui peuvent se révéler utiles pour vous et pour notre peuple et sa jeune démocratie. M. COMPAORE, est, incontestablement, le meilleur Président de toute l’histoire du Burkina Faso. Qui pouvait croire qu’après la politique répressive sans précédent du C.N.R. dirigé par Thomas SANKARA, Monsieur Blaise COMPAORE pourrait renverser la tendance et instaurer une telle démocratie qui vous permet, d’ailleurs, aujourd’hui, d’aller tenir une conférence à Ouayigouya sans impunité. SANKARA vous aurait immédiatement radié du Barreau et vous aurait renvoyé à la culture de la canne à sucre dans votre bled. L’adage populaire dit que "Quand le foyer est refroidi, les chiens et les chats peuvent désormais y nicher sans se brûler les ailes". J’aimerais un jour vous rencontrer en débat télévisé pour vous écraser comme un chien. Démocratiquement bien sûr puisque la démocratie de Monsieur Le Président COMPAORE le permet désormais. Pauvre d’esprit de vous Tinsoba, depuis Dakar.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique