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Lutte contre l’excision : La Coopération allemande, un exemple apprécié !

Publié le mardi 12 décembre 2006 à 06h55min

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Jeudi 7 décembre 2006, la Coopération allemande a organisé un podium de discussion à Ouagadougou sur les expériences de promotion de l’abandon de l’excision avec ses partenaires burkinabè.

« Promotion de l’abandon de l’excision : expériences, succès, défis ». Tel est le sujet de discussion du podium dirigé par Annette Coly conseillère au développement de la Coopération allemande. Pour ce faire, la chargée de programme Droits humains, lutte contre le trafic et les pires formes de travail des enfants, Mme Pascaline Sebgo de la GTZ, a présenté un bref exposé sur l’excision . De son exposé, il ressort entre autres que deux millions de filles à travers le monde sont exposées au risque d’excision chaque année. Aussi, elle a présenté les activités du projet Supra régional pour l’abandon des mutilations génitales féminines de la Coopération allemande. Un projet qui a soutenu, les ministères de l’Action sociale, des Enseignements, des Droits humains ainsi que des associations communautaires.

Ce, à travers quatre approches qui sont : l’intégration des modules de lutte contre l’excision dans l’enseignement, l’éducation communautaire aux Droits humains, l’implication des leaders communautaires et l’éducation par les pairs. Le projet Supra régional (2002-2004) a financé quatre organisations implantées au Yatenga, au Zoundwéogo, au Kénédougou et au Kadiogo.

Ce projet a pris fin en 2005 et a été remplacé par le Programme Santé Sexuelle-VIH/SIDA, Droits humains, lutte contre le trafic et les pires formes de travail des enfants. Pour discuter des acquis du projet et des défis en matière de lutte contre l’excision, le podium a été animé par Mme le ministre de la promotion des Droits humains, Monique Ilboudo, Mme Minata Béatrice Tapsoba directrice de l’Education en matière de population, la député Cécile Béloum de l’Association pour l’appui moral, matériel et intellectuel à l’enfant (AMMIE) et le représentant du cheick de Ramtoulaye, El hadj Dakissaga Adama.

Des discussions, il ressort que l’excision n’obéit à aucune prescription coutumière, ni religieuse. « Tous les savants islamiques s’accordent qu’aucun passage du Coran n’autorise l’excision », a précisé El hadj Adama Dakissaga.

Les animateurs du podium ont relevé des acquis comme la démystification de la pratique de l’excision et la baisse de la prévalence sur la tranche d’âge de 0 à 11 ans. Cependant, la lutte doit continuer car selon la député, Cécile Beloum de l’AMMIE, la porosité des frontières entre les pays fait que la lutte même si elle est maîtrisée, au Burkina ne l’est pas ailleurs.

Ainsi a-t-elle souhaité que la question de l’excision soit discutée au niveau de la CEDEAO afin que tous les pays de la sous- région aient la même compréhension de la pratique de l’excision. Le ministre de la Promotion des droits humains, Monique Ilboudo, a soutenu que l’excision, au-delà de ses conséquences sur la santé, porte atteinte aux droits de la femme.

Ainsi, son institution est impliquée dans la promotion de l’abandon de l’excision. Aussi, a-t-elle, apprécié le soutien de la Coopération allemande en la matière. Les participants se sont accordés que dans les cinq (5) ans à venir, l’excision même si elle n’est pas totalement éradiquée connaîtra une réduction très sensible au Burkina.

Boureima SANGA


Projet Supra régional de mutilation génitale féminine

- Intervention de la Coopération allemande en Afrique occidentale et orientale pour la promotion de l’abandon des MGF

- Appui aux organisations étatiques, ONG ; associations

- Privilégier les approches communautaires

- Début intervention au Burkina : 2000

Objectifs du PSR/MGF

- Promouvoir des initiatives pour l’abandon des MGF

- Capitaliser et valoriser des expériences et approches locales et régionales de lutte contre les MGF.

- Collecter et traiter des informations et expériences pertinentes afin d’identifier les approches couronnées de succès ou les « meilleures pratiques » et de les mettre à la disposition des partenaires intéressés.

- Appuyer la prise en compte de la promotion de l’abandon des MGF dans les autres programmes de la Coopération allemande.

B.S.
Source : GTZ
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L’excision : termes et chiffres

Trois termes sont utilisés pour définir l’excision.

* La circoncision féminine

Terme longtemps utilisé, mais de plus en plus abandonné car fait faussement croire à un analogie avec la circoncision masculine.

Terme qui cache les graves conséquences physiques et psychologiques.

Terme encore employé dans certaines communautés car il s’agit d’une traduction directe de leur propre langue.

* Mutilation génitale féminine (MGF)

Terme employé par les défenseurs du droit et de la santé des femmes pour souligner les conséquences néfastes et les dégâts irréversibles.

La violation des droits de l’homme (intégrité physique, santé sexuelle et reproductive)

Terme employé par l’OMS, l’UNFPA, GTZ.

* L’excision féminine

Terme plus neutre choisi par ceux qui considèrent le terme MGF péjoratif et traduisant un jugement de valeur. Au Bukina Faso, les deux termes, excision et MGF sont utilisés, mais de plus en plus excision.

Autre terme utilisé : promotion de l’abandon de l’excision au lieu de lutte contre la pratique de l’excision.

B.S.
Source : GTZ

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 13 décembre 2006 à 06:51, par Magid En réponse à : > Lutte contre l’excision : La Coopération allemande, un exemple apprécié !

    Lutter contre l’exision reste louable mais pourquoi différencier l’exision du prépuce de celle du clitoris ? Dans chaque cas, il s’agit d’une mutilation, d’une atteinte au droit de l’enfant d’avoir un sexe entier. Le sexiste des Européens devient stupide alors qu’il ne pratiquent pas ces mutilations. De plus, dans ces pays, les personnes exisées (filles ET garçons) peuvent bénéficier de chirurgie réparatrice... A quand dans notre pays ?

    Magid

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