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Processus électoral : "La rapacité chaque jour renouvelée du pouvoir"

Publié le mardi 12 décembre 2006 à 07h28min

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En attendant les législatives 2007, les partis politiques de l’opposition, signataires de la déclaration ci-après, préviennent l’opinion nationale et internationale des dérives du pouvoir actuel. Que de manœuvres compromettantes du processus et que de révisions du code électoral !

La Commission électorale nationale indépendante est l’aboutissement des luttes multiformes du mouvement démocratique de notre pays et tout particulièrement des partis politiques de l’opposition.

Après les différentes Commissions nationales d’organisation des élections (CNOE I et II) où l’administration gardait la mainmise totale sur les opérations électorales, il a fallu le vaste mouvement populaire citoyen et démocratique déclenché par le peuple burkinabé suite à l’horrible assassinat du journaliste Norbert Zongo et de ses trois compagnons pour que le pouvoir, acculé et au bord de l’effondrement, accepte la mise en place d’une Commission électorale nationale indépendante (CENI), pour assurer des élections libres, transparentes et justes, sans lesquelles on ne peut parler de démocratie.

A cet effet, le Collège de sages proposait entre autres : assurer son indépendance effective dans son organisation interne ; prévoir dans ses attributions la révision des listes électorales ; prendre en charge les délégués des différents partis dans les bureaux de vote. Sur le code électoral, le Collège de sages proposait : relire le code électoral, pour assurer la transparence dans les opérations de vote ; de revoir le mode et le type de scrutin pour permettre aux petits partis d’être équitablement représentés

De l’indépendance de la CENI

Si en 2002, les législatives se sont déroulées dans des conditions acceptables et avec des résultats acceptables, cela n’est pas du goût de la quatrième république et de son CDP, dont le principe est le "tuk guili" et qui, pensant que la crise est maintenant derrière eux ,ont démontré leur rapacité en sapant progressivement les quelques avancées démocratiques par des manipulations permanentes du code électoral (révisions successives au gré de leur intérêt), manœuvre insidieuse pour introduire l’administration comme élément incontournable dans les opérations de vote ; affaiblissement sinon, mise en cause de l’indépendance de la CENI, en prenant en otage ses crédits de fonctionnement.

C’est ainsi que le pouvoir de la quatrième république et son CDP ont imposé la tenue de l’élection présidentielle avant les municipales parce que cela correspondait à leurs intérêts du moment. Sept (07) ans après les recommandations du Collège de sages, presque cinq ans (05) après les dernières législatives et à cinq mois des prochaines législatives, où en sommes-nous ?

1. Sur le plan des réformes : la prise en charge des délégués des partis n’est pas effective, le code électoral adopté de façon consensuelle est remis en cause. 2. Sur le plan de l’organisation des prochains scrutins, on constate :

• une confusion dans la mise en place de la CENI et de ses démembrements, due à la fuite de responsabilité du pouvoir qui refuse de délimiter les différents contours des structures aussi bien politiques administratives que de la société civile ;

• une administration très active dans la mise en place des démembrements de la CENI (avec des tentatives çà et là d’imposer des hommes favorables au pouvoir) ;

•une absence de la CENI sur le terrain pour constater, résoudre et récupérer les procès-verbaux ; laissant ainsi libre cours aux manipulations des préfets et autres hauts- commissaires dont la plupart ne sont autres que des militants du parti majoritaire.

Les moyens font-ils vraiment défaut ?

Les partis politiques de l’opposition se posent un certain nombre de questions : la CENI ne s’est-elle pas déployée sur le terrain par manque de moyens financiers ? Nous voulons le savoir.

Les partis politiques de l’opposition, soucieux de l’approfondissement du processus démocratique, se préoccupent du déroulement actuel des opérations devant conduire aux élections législatives et c’est pourquoi , devant la gravité des faits qu’ils constatent çà et là et devant le calme inquiétant des différents acteurs et observateurs de la vie politique nationale, lancent un appel à toutes les organisations de la société civile, aux démocrates et à tous les citoyens soucieux de la démocratie véritable à s’informer et à s’impliquer dans le processus démocratique afin de prévenir toute dérive qui sera préjudiciable à tout le peuple burkinabè ;

interpellent l’opinion internationale et tout particulièrement les chancelleries ; elles qui sont soucieuses de voir une bonne gouvernance et une démocratie réelle dans nos pays, à être très attentives et à accompagner au mieux le processus électoral en cours ;

demandent aux représentants de l’opposition à la CENI et dans ses démembrements de rester constamment vigilants afin de démasquer et démonter toutes ces manœuvres qui n’ont pour but que de compromettre le processus. Les partis politiques de l’opposition se réservent le droit de prendre toute initiative ou d’engager toute action nécessaire afin de ne pas être complices des dérives que le pouvoir de la quatrième république et son parti font planer à l’ horizon.

Ont signé MPS/Parti fédéral Le président Emile Paré

CDS P.O Alphonse P. NKièma

GDP Le secrétaire général Tiendrébéogo Issa

PSU Le secrétaire général Me M. Benoît Lompo

PFID Le secrétaire général Nacro Kader

CO.P.AC Le secrétaire général Bouda Evariste Aimé

PAREN Y. Ouédraogo

CNDP Alfred Kaboré PDS Le président Bâ S. Youssouf

LCB Souleymane Yamyaogo

PDP/PS Président national Pr Ali Lankoandé

RPN P.O Ouédraogo Y. Lazare

UNIR/MS P.O Sawadogo Y. Malick

RDEB P.O Soré Adama

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