Les festivités du 11-Décembre : Les souvenirs d’un ancien
- Bruno Ilboudo
Le 11 décembre 2006, le Burkina va commémorer, comme chaque année, la fête de l’indépendance. Jadis célébrée avec faste, le 11-Décembre n’est plus qu’un simple souvenir lointain pour beaucoup qui ont connu cette période. Bruno Ilboudo, septuagénaire qui a vécu cette époque témoigne.
Ils sont nombreux les Burkinabè qui se souviennent avec nostalgie de la fête du 11-Décembre célébrée avec faste. M. Bruno Ilboudo, infirmier diplômé d’Etat à la retraite, fait partie de ceux-là.
C’est avec une petite pointe de regret qu’il parle des festivités qui entouraient cette date commémorative. "Je crois qu’il faut faire un petit rappel historique pour situer un peu le contexte dans lequel la fête est célébrée le 11-Décembre. La Haute-Volta a accédé à l’Indépendance le 5 août 1960. Le mois d’août est une période d’hivernage et peu favorable pour célébrer une telle fête.
C’est pourquoi elle a été déplacée en décembre, un mois propice car à cette période les paysans ont fini de récolter", explique Bruno Ilboudo. Il soutient que le 11-Décembre était une fête grandiose qui rassemblait beaucoup de monde à Ouagadougou. Et les faits marquants de cette fête étaient surtout la retraite aux flambeaux, la veille du 11-Décembre et le défilé qui durait trois à quatre heures, le jour et plusieurs autres manifestations à travers la ville. L’armée dans toutes ses composantes, les associations, les mouvements de jeunesse, toutes les forces vives de la Nation, prenaient part à ce défilé, selon lui.
Bruno Ilboudo note également que jamais un événement ne mobilisait autant les Voltaïques que le 11-Décembre. "C’est une grande fête, à laquelle tous les Voltaïques communiaient ensemble. On sentait un patriotisme chez tout le monde. On était Voltaïque, on était fier de l’être. En plus, les gens étaient soudés et fiers d’appartenir à une même Nation", note-t-il avec regret.
Bruno Ilboudo fait remarquer qu’aucun événement ne rassemblait autant de Voltaïques que cette fête commémorative. "Le 11-Décembre était une date à laquelle tout le monde communiait voltaïque. Je ne vois plus une fête qui rassemblait tout le monde comme le 11-Décembre. Aujourd’hui, on sent seulement cette fête dans les discours et le jour férié qu’on nous donne.
Nous autres anciens, regrettons le 11-Décembre avec son faste...", relève-t-il. Et Bruno Ilboudo de poursuivre : "Si j’avais un appel à faire, je demanderais que l’on commémore cette fête comme avant pour permettre aux jeunes générations de faire de cette date, un élément rassembleur. C’est un événement qui cultive le patriotisme, le civisme", indique-t-il.
Etienne NASSA
Sidwaya