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Décès Joseph ki-Zerbo : L’hommage de l’Assemblée nationale et du gouvernement

Publié le samedi 9 décembre 2006 à 09h07min

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Le Premier ministre Yonli aux côtés de la veuve Jacqueline

Les plus hautes autorités du Burkina Faso dont le président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré et le Premier ministre Paramanga Ernest Yonli, à la tête de délégations, sont allées s’incliner une dernière fois sur la dépouille mortelle du Pr Joseph Ki-Zerbo et partager la douleur de la famille.

C’était lors de la veillée funèbre organisée dans la nuit du mercredi 6 au jeudi 7 décembre 2006 dans l’enceinte de la maison du regretté.

A l’issue de leurs adieux au grand historien et homme politique, Roch Marc Christian Kaboré et le porte-parole du gouvernement, Adama Fofana se sont prononcés sur ce qu’ils retiennent de l’homme.

Roch Marc Christian Kaboré, président de l’Assemblée nationale

« Le professeur Joseph Ki-Zerbo a contribué à l’écriture de l’histoire l’Afrique et il s’est battu pour l’indépendance de nos pays. Au-delà de ces faits, il a été pendant plusieurs années, député à l’Assemblée nationale. C’est donc tout à fait normal que le parlement lui rende un dernier hommage pour l’ensemble de sa contribution politique à cette institution. Je voudrais également noter que c’est ce même, bien qu’étant de l’opposition, a eu toujours de la constance et de la détermination dans ses idées, a toujours eu foi en ses convictions.

C’est pourquoi je pense que les hommes politiques de façon générale, tirent des enseignements sur cette foi qu’on peut avoir en ses convictions et se battre avec détermination pour l’aboutissement de celles-ci. C’est une leçon fondamentale. C’est pourquoi aujourd’hui, le parlement a tenu à travers ses différentes composantes, à venir lui rendre un dernier hommage ».

Adama Fofana, ministre chargé des Relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement

« Je voudrais encore une fois exprimer les sentiments émis de profonde affliction et de regret sincère que le gouvernement a déjà fait savoir dans le communiqué des travaux du conseil des ministres du mardi 5 décembre 2006. La présence appuyée du gouvernement à cette veillée nous donne encore l’occasion de traduire d’abord, la réelle fierté des Burkinabè d’avoir eu un fils de ce pays de la trempe de Joseph Ki-Zerbo qui vous le savez, finalement porte en lui une part de chacun des Burkinabè que nous sommes.

Il aura été la figure emblématique de l’Afrique, l’intellectuel, l’historien, l’universitaire, un homme de sciences et je dirais finalement l’homme tout court, combattant de la libération de l’Afrique et évidemment, la libération de son pays. Aujourd’hui qu’il n’est plus là, nous avons à la fois la tristesse, les pleurs de l’absence physique que nous impose son départ mais nous devons avoir aussi l’enthousiasme et la fierté de porter l’héritage qu’il aura laissé à l’Afrique et aux Burkinabè. Je vais toujours m’aligner à cette pensée de Kalil Gibrar qui dit que « quand ton ami te quitte, ne pleure pas car c’est au moment de son départ que tu vois toutes ses qualités ».

Et, aujourd’hui, Ki-Zerbo qui a été fait commandeur de l’Ordre des palmes académiques burkinabè est détenteur de ce témoignage de reconnaissance de sa valeur d’intellectuel que les autorités universitaires, administratives et politiques ont voulu lui rendre en tant qu’hommage au moment de la séparation. Voilà ce que nous disons en appelant l’attention de la famille du Pr Joseph Ki-Zerbo, pour dire que rares d’hommes auront pu par la grâce du Seigneur réaliser ce que Ki-Zerbo a réalisé. Je veux dire par là, qu’il a réussi sa vie et a réussi son départ. Qu’il repose en paix !

Propos recueillis par Bachirou NANA


Ambiance 24 heures avant l’arrivée de la dépouille à Toma

Ce mercredi 6 décembre 2006 à Toma, ville natale du défunt Pr Joseph Ki-Zerbo, le principal sujet de causerie était l’arrivée de la dépouille mortelle annoncée pour le jeudi 7 décembre aux environs de 17h. Dans cette localité, une seule conviction habitait l’esprit des habitants : le décès du Pr est un deuil pour la Nation, mais une fête pour le Nayala. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la tristesse se lisait moins sur les visages.

La population s’apprêtait plutôt à des réjouissances. Les marmites de dolo ont commencé à bouillir et ordre a été donné à tous ceux qui détiennent des tambours de les sortir. Les principales voies menant à la maison mortuaire ont été nivelées. A la maison mortuaire, l’on s’activait à creuser la tombe où doit reposer le défunt Ki-Zerbo.

Le lendemain jeudi 7 décembre, tout Toma s’activait à préparer l’accueil du cortège funèbre.

Pour l’occasion, les écoliers et élèves ont été libérés des obligations scolaires. Fanions à la main, ils dandinaient le long de la route principale que devait emprunter le cortège. Le crieur public ne cessait de passer l’information : « Tout le monde est appelé à sortir le long de la voie pour accueillir le cortège à partir de 14h ». C’est dans cette ambiance quelque peu festive que nous avons recueilli quelques témoignages sur l’illustre disparu.

A la maison mortuaire où sera d’ailleurs enterré le défunt professeur, des jeunes s’activent à creuser la tombe. Ils s’y donnaient à cour joie avec une vivacité remarquable. La tombe est d’une profondeur de 3,5m. Elle jouxte d’ailleurs une autre tombe où repose déjà un membre de la famille. Pendant ce temps, les femmes s’activaient de leur côté qui à balayer et laver, qui à la cuisine. Devant l’entrée principale, certains curieux n’héitent pas à s’arrêter pour prendre le pouls des lieux.

La maison mortuaire fait face à l’église Sacré-Cour de Toma. Sa devanture a été nivelée et nettoyée pour la circonstance.

Ismaël BICABA

Sidwaya

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