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Pr. Joseph KI-ZERBO : L’historien du processus est rentré dans l’Histoire

Publié le jeudi 7 décembre 2006 à 08h44min

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Le professeur Joseph KI-ZERBO qui n’est plus à présenter s’en est allé le lundi 4 décembre 2006 à l’âge de 84 ans. Ainsi une bibliothèque vivante s’est éteinte, mais l’œuvre reste éternelle.

Né le 21 juin 1922 à Toma dans la province du Nayala, Joseph KI-ZERBO est un historien et homme politique de la Haute-Volta aujourd’hui Burkina Faso. Chercheur émérite, il parcourt toutes les contrées de l’Afrique à la recherche d’une histoire africaine longtemps prisonnière des préjugés européocentristes.

Sa vie aura été marquée d’études, de recherches pour apporter des solutions aux problèmes du développement ce qui sera l’emprunt de sa vie politique. En effet, d’origine San et fils du premier Chrétien du Burkina (Haute-Volta), Diban Alfred KI-ZERBO, il eût la chance d’aller à l’école du Blanc et d’amorcer une brillante carrière.

L’intellectuel

Après son baccalauréat obtenu à Bamako, Joseph KI-ZERBO suit des études d’histoire à Paris. Il fut le premier Africain à obtenir son agrégation avant de soutenir sa thèse de doctorat à l’Institut d’études politiques de l’Université de Paris. Il devient le chantre de la genèse d’une histoire africaine et le plus grand penseur de l’Afrique contemporaine, il fut enseignant d’universités à Orléans, Paris puis Dakar en 1957.

C’est alors qu’avec le Sénégalais Cheikh Anta DIOP, ils relancent les études sur l’histoire de l’Afrique dont le but est de redonner aux Africains le rôle de l’écriture de leur passé qui est longtemps considéré comme un continent sans histoire parce que étant une civilisation sans écriture.

Convaincu de son combat et sa volonté de rétablir l’identité africaine, le professeur dira que l’écriture a pris naissance en Egypte antique et cette Egypte « est au cœur, dans le ventre et l’utérus de l’Afrique ». De 1957 à 1995, il préside l’Association des historiens africains. Cet homme aura traversé le monde entier par ses différentes œuvres produites dont « Le monde africain noir » 1964, « Histoire de l’Afrique noire » 1972, « Histoire générale de l’Afrique » un ouvrage collectif 1991, « A quand l’Afrique ? » 2003, « Afrique noire » 2005 ainsi qu’un documentaire intitulé « Joseph KI-ZERBO Identités/Identité pour l’Afrique » réalisé par Dany KOUYATE.

L’homme politique

Convaincu que l’intellectuel a son rôle à jouer sur l’échiquier politique national et africain, il créa le Mouvement de Libération Nationale (MLN) en 1957 à Dakar. Contraint à l’exil par la condamnation du Tribunal populaire révolutionnaire (TPR), KI-ZERBO regagne le Faso en 1992 et en 1993 il fonde le Parti pour la démocratie et le progrès / parti socialiste (PDP/PS).

En 2000, il reçoit le prix Kadhafi des droits de l’homme de la Libye qui fera couler beaucoup d’encre et de salive. En 2002 son parti PDP/PS perd sa place du premier parti de l’opposition au profit de l’ADF/RDA d’Hermann YAMEOGO aux législatives avec 10 sièges contre 17 sièges. Ainsi le 6 février 2005, l’homme politique pris sa retraire en passant le témoin à son fidèle lieutenant Ali LANKOANDE et par la suite il démissionna de l’Assemblée nationale au profit d’Etienne TRAORE.

Comme l’a titré notre confrère Sidwaya « un baobab est tombé », mais des bourgeons naîtront de ses racines. Il laisse derrière lui une femme déterminée, Jacqueline KI-ZERBO et 5 enfants dont une fille.

Plusieurs personnalités étaient présentes au domicile du défunt pour présenter leurs condoléances. On pouvait percevoir Me Alidou OUEDRAOGO, président du MBDHP, le député Dieudonné BONANE du CDP, le Colonel Saye ZERBO et son épouse, une délégation de l’Assemblée nationale composée de son président, Roch Marc Christian KABORE, des députés Naboho KANIDOUA du CDP et de Sidiki BELEM de l’ADF/RDA.

Il est ressorti d’ores et déjà que l’enterrement serait prévu à Toma. Déjà une veillée et prière s’est tenue dans la soirée du lundi 4 décembre 2006 à son domicile à Koulouba. Joseph KI-ZERBO n’est pas mort, il est dans nos cœurs, il occupe nos pensées et nos bibliothèques, il sera le chemin « du développement endogène de l’Afrique ».

L’Opinion

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