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Tentative de pustch : la Côte d’Ivoire au banc des accusés

Publié le mercredi 7 avril 2004 à 05h49min

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Le cerveau présumé de la tentative de putsch au Burkina en octobre dernier, dont le procès s’est ouvert mardi devant un tribunal militaire à Ouagadougou en compagnie de douze autres accusés, a reçu un soutien financier et logistique de la Côte d’Ivoire, selon l’acte d’accusation.
Les treize accusés, deux civils et onze militaires, pour la plupart anciens éléments chargés de la sécurité du président Blaise Compaoré, sont jugés pour "complot et attentat à la sécurité de l’Etat.

Mais le présumé "cerveau" de l’opération, le capitaine Luther Ouali, est en plus accusé de "trahison" et "intelligence avec une puissance étrangère".

Selon l’acte d’accusation lu à l’ouverture du procès, le capitaine Ouali avait séjourné entre août 2002 et juin 2003 en Côte d’Ivoire, au Togo, au Ghana et au Bénin, où il a directement pris des contacts avec les aides de camps et des officiers proches des quatre chefs d’Etat pour leur demander des "appuis financiers et logistiques en vue de renverser" le président Compaoré, au pouvoir depuis 1987.

L’accusation affirme que parmi ces pays, seule la Côte d’Ivoire a mis à la disposition de M. Ouali quelque 50 millions de francs CFA (76.000 Euros) qui ont servi à acheter des véhicules tout-terrain, à recruter les autres présumés puschistes et à financer des "séances de sacrifices occultes pour la réussite du coup".

Selon l’acte, Abidjan devait aussi fournir au capitaine Ouali "une importante quantité d’armes et de munitions" nécessaires au coup d’Etat, planifié pour "novembre ou décembre 2003".

Les relations entre le Burkina et la Côte d’Ivoire voisine se sont envenimées depuis le début d’une rébellion armée contre le président ivoirien Laurent Gbagbo en septembre 2002. Abidjan et M. Gbagbo ont à plusieurs reprises accusé le Burkina de "complicité" avec les ex-rebelles qui contrôlent toujours la moitié nord du pays, frontalier du Burkina, ce qu’a toujours démenti Ouagadougou.

Toujours selon l’accusation, afin de "sensibiliser" les Togolais à sa cause, le capitaine Ouali avait donné de "fausses informations" à des proches du président Gnassingbé Eyadéma sur l’existence, dans le sud du Burkina, d’un camp d’entraînement de mercenaires à la solde de l’opposant togolais Gilchrist Olympio, exilé au Ghana voisin.

Le procès, mené par deux magistrats civils, dont le président de la cour, et trois magistrats militaires, devrait s’achever au plus tard à la fin de la semaine, a indiqué le commissaire du gouvernement (équivalent du procureur militaire) Abdoulaye Barry.

AFP

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