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Démissions à l’UNIR/MS : Faut-il s’en étonner ?

Publié le jeudi 30 novembre 2006 à 07h21min

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Me Sankara en campagne

Finalement, le parti de l’œuf, l’UNIR/MS, qui se voulait l’incarnation de toutes les "vertus politiques", s’avère être un parti comme les autres.

Son congrès passé, que certains ont qualifié de congrès de la division, avec les démissions du Chargé de communication, le confrère Mamadou KABRE et du 1er vice-président, Joseph OUEDRAOGO, celles de militants dans la commune de Rambo (une vingtaine), prouvent si besoin en était, qu’à l’UNIR/MS aussi, l’orthodoxie dans la gestion du parti, n’est pas la chose la mieux partagée. Oui, à l’UNIR/MS aussi !

On aurait pu passer sous silence ces nombreuses démissions à l’UNIR/MS, démissions et autres nomadismes politiques étant devenus choses banales, voire normales dans le landerneau politique national. D’ailleurs, le mutisme des textes sur ces questions est comme un encouragement aux éventuelles fugues des enfants prodiges de notre scène politique. Ça ne date pas d’aujourd’hui et même les plus grands partis du pays depuis l’aube des temps en ont souffert même si certains ont souvent clamé que le dégraissage leur faisait plus de bien que de mal.

C’est dire que ce qui ce passe à l’UNIR/MS pouvait donc rentrer dans la logique normale de la situation que vivent les partis politiques burkinabé. Mais, si nous avons décidé de revenir sur ces démissions dans le parti de l’œuf, c’est qu’elles ont surpris plus d’un et cela pour une raison essentielle.

L’UNIR/MS dans son option politique se réclame de l’idéal SANKARA avec tout ce qu’on a mis à l’intérieur et qui se rattache à la probité, à l’intégrité, à la justice, à la transparence, etc. En tout cas, avec tous les bons "té" comme on dit de l’autre côté.
Le président du parti, Me SANKARA, défenseur de la veuve et de l’orphelin se veut aussi l’incarnation de ces vertus. Dans ses discours, ne se présente-il pas comme tel ? Et qu’en dire de son secrétaire à l’organisation et à la sécurité, le député Yamba Malik SAWADOGO ?

C’est dire qu’en principe, dans un parti sankariste comme l’UNIR/MS, il ne devrait pas y avoir de problèmes où on accuse "ouvertement" la gestion des premiers responsables. Si le chargé de communication, Mamadou KABRE, a préféré partir en silence, ce n’est pas le cas, du 1er vice-président, chargé de l’unité des Sankaristes, Joseph OUEDRAOGO. En effet, ce dernier avant de rendre le tablier a avancé de sérieuses divergences de vue sur la gestion du parti (gestion des hommes et gestion des finances). On accuse aussi le président de "sa confiance aveugle" à l’égard de son secrétaire à l’organisation et à la sécurité le député SAWADOGO.

Les démissionnaires de la commune de Rambo ne sont pas moins "pointus" quand ils accusent leur président, Me SANKARA : "...Nous avons compris que votre rêve n’est pas partagé de tous. C’est tout comme si celui qui règne au sommet du parti a perdu de vue les aspirations profondes du Sankarisme, celui de rassembler dans la justice pour le triomphe d’une cause juste et noble" (in le "Pays" du 24 novembre 2006). Ainsi donc au file des années, Me SANKARA a perdu de vue ce qui fonde le sankarisme. Comme pour dire qu’il est devenu comme les responsables de la majorité des partis politiques burkinabè. Des partis où démocratie interne, transparence dans la gestion, surtout financière... sont de vains mots.

Venant donc de l’UNIR/MS, cela surprend mais permet de comprendre que finalement entre la théorie et la pratique, entre le discours et la réalité quotidienne, le fossé est bien grand. D’ailleurs si un certain Jean Hubert BAZIE, connu pour sa ferveur et sa foi sankariste, a démissionné de l’UNIR/MS, il y a quelques années, ce qui arrive actuellement au parti de l’œuf ne devrait pas surprendre

Le constat est donc là ; s’il n’est pas triste, il n’est certainement pas gai. Il appartient aux premiers responsables accusés de descendre de leur piédestal et reconnaître que finalement, ils ne sont pas différents des autres responsables de parti et sont loin d’être l’image qu’ils nous "projettent" dans leurs discours politiques quotidiens.

"La plupart des hommes sont comme des aimants, ils ont un côté qui repousse et un côté qui attire", disait un libre-penseur. Cela est valable, même pour les responsables de l’UNIR/MS, paragons de vertus politiques comme ils se présentent. Soyons directs mais pas cyniques, la saignée au sommet et dans les rangs du parti de Maître SANKARA ne devrait surprendre pour qui connaît l’homme qui fait des amalgames entre ses "affaires" et la politique. La question des ex-travailleurs de l’ex-RNTC X9 grugés par lui est là pendante et qu’il traîne comme un boulet.

En effet, depuis cette triste affaire des 33 nous savons que même quand on est sankariste on n’est pas blanc comme neige. On peut même se cacher derrière le sankarisme devenu une sorte de cocon pour commettre de viles bassesses avec la complicité innocente de ceux qui naïvement pensent œuvrer pour l’idéal. Mais tôt ou tard tout finit par se savoir.

Abraham LINCOLN disait : "Vous pouvez tromper tout le monde un certain temps ; vous pouvez tromper quelques personnes tout le temps ; mais vous ne pouvez tromper tout le peuple tout le temps". C’est là une des citations que le père spirituel du Sankarisme dans la ferveur révolutionnaire aimait à décliner mais que ses héritiers semblent aujourd’hui mettre au compte de l’idéalisme politique. A l’UNIR/MS, voilà qu’on est en train d’en faire l’amère expérience.

Pourvu qu’ils comprennent qu’en politique, on ne se proclame pas paragon de vertus ; parce que dans ce milieu tout ce qu’on dit peut un jour se retourner contre soi, vous laissant nu comme un ver de terre. Triste spectacle ! Finalement, c’est André MALRAUX qui semble avoir raison lorsqu’il dit : "On ne fait pas la politique avec la morale mais on n’en fait pas davantage sans". Prenons-en acte !

Par Ben Alex Beogo

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 30 novembre 2006 à 11:00 En réponse à : > Démissions à l’UNIR/MS : Faut-il s’en étonner ?

    Quand j’ai vu l’article, je me suis précipité pour savoir la source. Ayant vu que c’était L’Opinion, je n’ai même pas daigné perdre mon temps encore la-dessus. Il est clair que de la part d’un torchon comme L’Opinion, il y a peu de chance de trouver un brin d’objectivité dans le commentaire, donc, passons !

    • Le 1er décembre 2006 à 15:40, par KALMOGO En réponse à : > Démissions à l’UNIR/MS : Faut-il s’en étonner ?

      Vous avez tout à fait raison ! Sans être professionnel en journalisme. On NOUS a appris à l’école que quand on analyse un problème, une situation on doit analyser tous les aspects de cette situation avec les pour et les contre. Celà en étant objectif(ve) le plus possible !!!!! Mais ce n’est pas le cas dans cette analyse et c’est domage pour les faiseurs d’opinion qui se permettent d’écrire de chiffonérie pour l’opinion publique......Essayer d’être objectifs(ves) Monsieurs !

  • Le 30 novembre 2006 à 12:23 En réponse à : > Démissions à l’UNIR/MS : Faut-il s’en étonner ?

    A la lecture de votre article, j’ai comme l’impression que vous avez un problème personnel avec Me SANKARA. Comme vous le dites si bien l’homme c’est comme un aimant avec deux côtés ; je trouve que votre article a traité un seul côté de l’aiment. Je souhaiterais pouvoir lire des articles commentant les deux aspects de l’"aiment".
    Hamadé OUEDRAOGO
    secteur 21 Ouagadougou

  • Le 30 novembre 2006 à 20:40, par Francks En réponse à : > Démissions à l’UNIR/MS : Faut-il s’en étonner ?

    Ce qui viens de se passer à l’UNIR/MS montre que ce partis vis et comporte une certaine democratie interne. ce n’est pas la premiere fois qu’il existe des divergences de vue entre des dirigeant d’un meme parti. meme au CDP cela existe. Donc gardons nous de le critiquer comme la faute du president du parti. Vous avez occulté le fait qu’au cour du meme congrés des deux parti d’obedience sankariste ont aussi fusionné avec l’UNIR/MS ce qui prouve que tout n’est pas sombre vous voulez le faire croire.

  • Le 30 novembre 2006 à 21:18, par SATAN En réponse à : > Démissions à l’UNIR/MS : Faut-il s’en étonner ?

    Bonjour !
    Chers journalistes.,
    je suis trés content de pouvoir vous lire chaque jour
    mais en même temps je suis très décu de constater
    que vous n’aviez jamais parler de positif envers
    le Grand Parti Sankariste :C’est domage !!

  • Le 30 novembre 2006 à 22:55 En réponse à : > Démissions à l’UNIR/MS : Faut-il s’en étonner ?

    Bonjour,

    Quel titre ronflant et un contenu vide. C’est pas étonnant quand on connait la ligne éditorial de votre journal. Je précise je ne suis militant d’aucun parti politique mais j’observe la scène politique et ses acteurs.
    Je suis d’avis qu’il faut s’inquiéter de démissions de tout militant d’un parti politique. Mais il y a démission et démission. On sait qu’au Burkina Faso, il n’est pas facile de militer dans un parti comme l’UNIR/MS. Et on sait également les différents manoeuvres mis en oeuvre pour destabiliser les autres partis par le CDP en se servant des journaleux comme vous autres pour des miettes. Le Jeune Gilbert en a été naïvement, et aujourd’hui son avenir politique est derrière. Maintenant Me SANKARA est la cible no1 du CDP, 2ème candiat après Blaise aux précédentes présidentielles.
    Certes nul n’est parfait, mais de tous les responsables politiques actuels déclarés au Burkina, il reste de loin le plus crédible, et cela n’en déplaise au CDP.
    Il y a probablement des intentions électoralistes cachés derrière votre écrit, mais les honnêtes citoyens ne sont pas dupes. Si les gens ont voté UNIR/MS au présidentiel c’est parce que ils ont confiance en eux contrairement au CDP où c’est l’argent qui paye les voix. Cette histoire de X9 que la justice laisse pendante sciemment pour l’utiliser contre Me Sankara est une affaire plus que politique. Connais-tu l’histoire de cette affaire avec la justice qui se remet en cause. Sais-tu comment un dossier associatif se gère au niveau juridique ? Même si vous le saviez, vous allez feindre de l’ignorer puisque ca n’arrange pas aujourd’hui le CDP et ses alliés de tout bord que cette affaire soit resolu définitivement.
    Anyway, en tout cas ton article est vide de sens. Ce n’est pas non plus étonnant quand on sait aujourd’hui que n’importe qui qui obtient un diplome universitaire sinon secondaire peut se reclamer de journaliste. Il est vraiment tant que le ministère définisse clairement le statut de journaliste.

    Sans rancune

  • Le 1er décembre 2006 à 16:23 En réponse à : > Démissions à l’UNIR/MS : Faut-il s’en étonner ?

    Bjr, j’interviens juste pour demander au directeur de l’OPINION de changer de ligne editoriale ! Tout le burkina entier en sortirant gagant !

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