Aujourd’hui, tous doivent assumer les dérives des supporters dont la Marseillaise n’est rien d’autre que la "La France aux Français". Il aura fallu une humiliation sportive du Paris Saint-Germain (PSG) par l’ambitieux Hapoel Tel-Aviv le jeudi dernier en coupe de l’UEFA, disputée au Parc des Princes, pour que les fous des stades dévoilent leur vrai visage. La séquence ne durera pas le temps d’un match, mais ses conséquences dicteront l’avenir du club de la capitale et de la France entière.

Pour pouvoir digérer la déculottée israélienne (2-4), des supporters parisiens s’en sont pris, en effet, à un jeune Juif qui arborait les couleurs de Hapoel Tel-Aviv, qui dut son salut à ce policier de l’outre-mer qui n’hésita pas à s’interposer. Mais, hélas, le drame surviendra quand même.

Pour sortir des griffes des assaillants, le flic dut ensuite faire usage d’une grenade lacrymogène, puis de son flingue avant de se réfugier dans un restaurant Mc Donald. Un supporter mort, un autre grièvement blessé, en fallait-il plus pour tirer la sonnette d’alarme ? Le lendemain, les joueurs du PSG tout aussi bien que des journalistes devaient essuyer la fureur des hooligans, les "Boulogne boys". Enfin, la France se réveille, mais trop tard, pour déplorer son enlisement et la face hideuse du racisme exacerbé.

Au moment où les morts pleurent leurs morts, à vil prix, la France, patrie des droits de l’homme, fait l’unanimité contre elle dans les synagogues. Qu’adviendra-t-il alors demain si jamais ses militaires de la Force d’intervention des Nations unies au Liban (FINUL) venaient à emboîter le pas aux supporters du Parc des Princes ? La conquête de l’Elysée commande d’ores et déjà que les prétendants à la succession de Chirac bonifient davantage leurs discours pour endiguer le cycle infernal de la violence qui s’invite dans les banlieues et dans les stades.

Rabi Mitibkèta

Observateur Paalga