"Il n’est pas exclu que la majorité des signatures de la pétition viennent du parti majoritaire au pouvoir, car c’est là qu’il y a beaucoup de problèmes", paroles de Chrisogome Zougmoré, secrétaire général du MBDHP lors de cette rencontre avec les journalistes. En lançant cette action, le mouvement que dirige Me Halidou Ouédraogo se table sur les principes et exigences que sont :

 respect des engagements internationaux, contenus dans les dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948) et de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (1981), lesquels droits disposent que tout citoyen peut prétendre à la gestion des affaires publiques soit dans un cadre politique ou non ;
 la nécessité de concrétiser dans les faits les principes fondamentaux de la démocratie inscrits dans la Loi fondamentale du 11 juin 91 ;

 corriger l’anticonstitutionnalité de l’esprit et de la lettre des articles 157 et 246 de la loi n°014/2001/AN du 3 juillet 2001, portant code électoral ;
 réviser les articles ci-dessus cités et faire admettre le principe des candidatures indépendantes aux élections législatives et municipales ;
 appeler les populations burkinabè, les composantes de la société civile, les élus du peuple, la presse à soutenir et à adhérer à cette initiative.

Comment se fera techniquement cette pétition ? Réponse du MBDHP : "La Constitution prévoit cela, des citoyens font une pétition dans ce sens. La loi qu’on veut notifier est rédigée et clairement portée à la connaissance des citoyens ; ensuite, on listera les pétitionnaires de la pétition en question et le tout sera déposé 30 jours avant la session de l’Assemblée nationale...".

Pour la présente opération, il y aura 2 phases : une première qui va consister à informer, sensibiliser les populations pendant 2 à 3 mois. Des débats, conférences seront donnés sur le sujet. Ensuite, il y aura une circulation sur l’ensemble du territoire de fiches d’inscription, notamment dans les représentations du MBDHP et dans les mairies pour la collecte des signatures.

Ne craint-on pas que les candidatures indépendantes ouvrent la voie à l’émergence de "politiques" mal formés et peu aptes à diriger ? Selon le MBDHP, cela fait 15 années que le Burkina fait le dur apprentissage de la démocratie, les populations ont gagné en maturité politique et ne sont plus prêtes à se laisser berner.

Les conférenciers du jour donneront l’exemple des chefs traditionnels, qui pourraient alors constituer par des élections une monarchie constitutionnelle ; mais du fait que tout est dicté par la loi, ce ne sera pas possible.

Traduction : le MBDHP reste convaincu qu’il n’y aura pas de génération spontanée de politiques, avec les candidatures indépendantes, car, il y a la loi et les citoyens qui veillent à tamiser. Du reste, le mouvement voit plus d’avantages avec ce principe de candidature indépendante que d’inconvénients.

Quant au rapport mode de scrutin (l’opposition ayant déposé une nouvelle mouture du code électoral à l’Assemblée nationale) et les candidatures uniques, le MBDHP estime que dès lors que la pétition passe, tout le reste se réglera.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga