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Discours sur le néocolonialisme français : un faux-fuyant

Publié le lundi 20 novembre 2006 à 07h51min

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L’élection, la semaine dernière, de la présidente de la région du Poitou-Charentes, pour porter les couleurs du Parti socialiste français à l’élection présidentielle d’avril 2007, a laissé libre cours à divers commentaires dans les milieux politiques et les médias à travers le monde.

Le choix de la candidate socialiste ne peut laisser indifférent, surtout pas en Afrique où la politique française est suivie avec attention du fait, sans doute, du poids de la France et des relations « privilégiées » que ce pays entretient avec nombre de pays africains, surtout ceux de ses anciennes colonies. Ce choix ne peut aussi laisser indifférent parce que c’est la première fois dans l’histoire politique de la France, qu’une femme est désignée de manière aussi brillante, par les militants socialistes pour briguer la magistrature suprême, bousculant ainsi sur son passage, les « éléphants » du parti.

Le Front populaire ivoirien, le parti du président Gbagbo, s’est empressé de saluer « bruyamment » l’élection de Ségolène Royal dans des termes sans « ambiguïtés ». L’ancien Premier ministre ivoirien, Pascal Affi N’Guessan, actuellement président de ce parti, déclare ouvertement souhaiter « une victoire de Ségolène Royal pour ouvrir une nouvelle page dans la coopération entre la France et la Côte d’Ivoire en rupture avec la logique néocoloniale du président Chirac ». « La désignation, poursuit-il, va certainement changer les données et il faudra forcément compter avec, dans la suite des actions du Front populaire ivoirien ».

Les déclarations de l’ancien Premier ministre ivoirien ont le mérite de la clarté quand on tient compte du climat des relations franco-ivoiriennes qui se sont compliquées sinon dégradées depuis que le président Gbagbo a perdu plus de la moitié de son pays, du fait de la rébellion de septembre 2002.

Aujourd’hui, le chef de l’Etat ivoirien est contraint de « partager » le pouvoir avec les rebelles qui lui mènent la vie dure. Il y a lieu de signaler qu’au nom des accords militaires qui lient Paris et Abidjan, Gbagbo avait demandé, en vain, à Chirac d’activer ces accords face à la rébellion, ignorant ainsi cette « politique néocoloniale » qu’il condamne, selon les circonstances. Il y a aussi lieu de signaler que des milliers de Français ont dû quitter précipitamment la Côte d’Ivoire, « la vitrine de la France en Afrique de l’Ouest » en novembre 2004, à cause de manifestations anti-françaises qui ont dégénéré en pillages et exactions.

Faut-il donner du crédit à ces observateurs des relations franco-africaines qui soutiennent que c’est entre autres, grâce au soutien politique de Paris que Gbagbo a été élu en 2000 face à Robert Guéi après un scrutin présidentiel entaché de contestations, de violences et de sang ? Faut-il encore croire certains qui affirment que c’est l’interposition des militaires français qui a sauvé le fauteuil de Gbagbo que les rebelles ont bien failli retirer, un certain 19 septembre 2002 ?

Notre propos vise ici moins à relater les relations aujourd’hui difficiles entre la France et les dirigeants du Front populaire ivoirien qu’à soutenir que les dirigeants de la Côte d’Ivoire sont les premiers responsables de la situation de leur pays, que leur discours sur le néocolonialisme français n’est qu’un faux-fuyant et qu’ils pourraient se tromper sur Ségolène Royal dont on connaît très peu les positions sur l’Afrique.

Ce que l’on sait, c’est que les socialistes français qui ont soutenu pendant longtemps le Front populaire ivoirien, sont déçus, dans leur grande majorité, de cette politique « ivoiritaire » de Gbagbo que certains d’entre eux assimilent à l’apartheid voire au nazisme. Ce sont ces derniers d’ailleurs qui ont demandé l’exclusion du Front populaire ivoirien de l’Internationale socialiste.

Avec l’investiture de Ségolène Royal à 53 ans à la présidentielle et sans doute demain celle de Nicolas Sarkozy, (ce jeune avocat de 51 ans pour lequel le continent africain est sans grand intérêt économique pour son pays) par l’Union pour la Majorité présidentielle pour la même compétition, c’est une nouvelle génération d’hommes politiques qui va gérer la France. Il va sans dire qu’avec le départ de Jacques Chirac, la conception des relations franco-africaines pourrait évoluer. Les Français, comme les autres pays, chercheront à sauvegarder leurs intérêts en Afrique et peut-être à en conquérir mais sans les méthodes d’antan.

Pour sûr, les discours sur le néocolonialisme français appartiendront à l’histoire. Il serait difficile demain d’accuser la France d’être à l’origine de tous les malheurs de pays « indépendants » depuis plus de 45 ans et pour lesquels la bonne gouvernance est vide de sens.

Par Béssia BABOUE

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 21 novembre 2006 à 12:26 En réponse à : > Discours sur le néocolonialisme français : un faux-fuyant

    JOURNALISTE FRANCAFRICAIN.
    YETNA ( Lundi 20 Novembre 2006 22h20 )

    L’article de BABOUE ne deroge pas dans la tradition de diabolisation d’une certaine presse africaine plus precisement de la presse francafricaine. Des journalistes dont l’exercice favori est de defendre la France contre l’Afrique des journalistes francafricains que la denonciation par le regime Gbagbo du neocolonialisme irrite plus qu’autre chose. Si non comment lire et comprendre l’article du pauvre BABOUE dont le parti pri pour la France et le neocolonialisme Francais, contre la Cote d’Ivoire et son president est si lamentablement exprime. Ce papier de "journaliste" vise uniquement a diaboliser le regime Gbagbo qui a eu l’audace de denoncer un systeme inique que soutient sans honte cette partie pitoyable de l’intelligentsia africaine(cette petite clique de diplomes alienes de l’ecole francaise) dont fait parti la majorites de tous ces gens qui s’affublent pompeusement de la qualite de "journalistes". Pour diaboliser pas besoin de prendre des gants aussi l’ami BABOUE use abondament des affabulations du type"on se souvient que c’est grace au soutient politique de Paris que Gbagbo a ete elu en 2000" de quel soutient politique de Paris les journalistes francafricains aiment t-ils gloser ?Tout le monde sait que la preference naturelle de Paris et de la France allait au General St Cyrien feu Robert Geui (paix a son ame). Sans courage pou soutenir ses propres opinions BABOUE use d’acrobaties du type "faut t-il encore croire certains qui affirment que c’est l’interposition des militaires francais qui a sauve le fauteuil de Gbagbo que les rebelles ont bien failli retirer, un certain 19 septembre 2002" d’apres vous Mr BABOUE vous y croyez ?Cette fable du sauvetage du president Gbagbo par les troupes francaises (alors que le putsch foireux des agents francafricains etait ecrase par les elements republicains de l’armee Ivoirienne.) a toujours ete entretenue par des journalistes francafricains.La ou le pauvre BABOUE se met a nu c’est quand il ne retient des evenements tragiques de novembre 2004 que ceci : "Il y’a aussi lieu de signaler que des milliers de fraincais ont du quitter precipitement la Cote d’Ivoire en novemvre 2004, a cause de manifestations anti-francaises qui ont degeneres en pillages et exactions." quid de la destruction de l’aviation Ivoirienne apres la bavure de Bouake dans l’operation de liberation du pays des sanguinaires de SORO ?quid du mitraillage et de la tentative de renversement du president que les Ivoiriens se sont librement choisis ?pire quid du massacre de centaines de manifestants Ivoiriens aux mains nues descendus dans les rues pour proteger leur President ?Evidement pour tout bon francafricain qui se respecte tout ceci est anecdotique. BABOUE fini tout de meme par vetir son costume de francafricain honteux en affirment "les discours sur le neocolonialisme francais appartiendront a l’histoire.Il serait difficile demain d’accuser la France d’etre a l’origine de tous les malheurs de pays "independants" depuis plus de 45ans et pour lesquels la bonne gouvernance est vide de sens." Bravo quelle mentalite d’esclave ?Parlant de gouvernance que pouvait attendre l’Afrique de regimes iniques mis en place en Afrique par la france(au prix quelques fois de quasi genocide comme au Cameroon) pour perpetuer la domination et l’exploitation coloniale ?Pour vous des ogres comme BOKASSA, les EYADEMA, ALBERT BERNARD OMAR BONGO ONDIMGBA, SASSOU NGEUSSO, PAUL BIYA, BOZIZE les DEBY etc..etaientt l’emanation de la volonte de leurs peuples pour qu’ils puissent en attendre quelques perfomances en terme de gouvernance ?de toutes les facon que ne dirait un "journaliste" francafricain pour defendre ce syteme inique ?Votre charabia ne vise qu’une chose nier la realite neocoloniale pour se faire vous vous servez du regime Gbagbo comme un appas pour les esprits credules.BABOUE vous n’estes pas le premier et encore moins le dernier "journaliste" francafricain a vous essayer a cette exercice risible et chaotique de defense et de sauvetage de la francafrique. Vous etes hors du temps par ce que en Afrique une une nouvelle generation d’Africains a pris conscience des pesanteurs de la realite neocoloniale sur son destin, c’est elle qui (ne vous en deplaise) en Cote d’Ivoire sous la houlette de la jeunesse patriotique est debout face a l’imposture francaise que vous soutenez sans honte. Ne vous en deplaise les jours de la francafrique et du neocolonialismes francais chez nous en Afrique sont desormais comptes. Tic...Tac Tic...Tac...

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