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Dialogue inter-togolais : Aller à l’essentiel

Publié le mercredi 15 novembre 2006 à 07h43min

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Des leaders de l’UFC

Lundi 13 novembre 2006, toutes les composantes de la société togolaise étaient à Ouagadougou pour une évaluation de l’Accord politique global signé le 20 août 2006 à Lomé. A l’issue de la concertation de Ouagadougou, on retiendra que la principale décision aura été la fixation de la date des élections législatives au 24 juin 2007.

Déjà demain pourrait-on dire, au regard des « fritures » qui existent entre les différentes lignes et qui pourraient, si on n’y prend garde, empoisonner le climat sociopolitique togolais, le moment venu. Faut-il le ressasser, si jusqu’à nos jours l’équation togolaise demeure presque entière ce n’est pas tant que les bonnes volontés pour la résoudre ont marqué, mais parce qu’on butte toujours sur l’opposition, voire la rancune sourde et tenace qui existe toujours entre les Olympio et les Gnassingbé, depuis le mois de janvier 1963 de funeste mémoire.

Le fantôme de Sylvanus Olympio plane toujours sur la scène politique togolaise par son fils interposé, lequel ne cesse de marquer sa « différence », même lorsque toutes les conditions sont réunies pour faire table rase du passé. On ne comprendrait pas autrement la raideur dont il ne cesse de faire montre depuis août 2006, alors que toutes les garanties lui ont été offertes pour se remettre dans le jeu politique sans trop de préjudices pour lui.

Du magistère réel que Blaise Compaoré exerce sur le landerneau politique togolais aux conditions posées par l’UE pour une reprise de la coopération avec le Togo sans oublier les nouvelles dispositions d’esprit du pouvoir togolais, il apparaît que Olympio disposait de beaucoup de garanties pour rentrer à Lomé sans trop de « casse ». Au lieu de quoi, il préfère toujours son exil doré occidental où il décoche des flèches indifféremment sur les autorités togolaises ou les autres opposants. Une attitude qui n’est pas loin d’irriter jusque dans son propre camp où l’on perçoit de moins en moins les avantages de ce boycott actif.

Mieux les togolais, dans leur grande majorité, sont lassés de ce duel qui ne finit pas d’empoisonner leur quotidien, eux qui rêvent de lendemains apaisés et de développement après une décennie de mise au ban de la communauté internationale. C’est dire à quel point l’Union des forces du changement (UFC) rame à contre-courant de l’histoire politique du pays, ce qui s’est ressenti encore à Ouagadougou le 13 novembre 2006 avec l’absence de son leader à cette réunion d’importance.

Pour autant « l’esprit de fraternité et de consensus » qu’a invoqué le facilitateur a prévalu, et, il faudra dorénavant aller à l’essentiel en s’attelant à réussir le scrutin législatif du 24 juin 2007. Le gouvernement restant ouvert à l’UFC, il lui appartient de saisir cette opportunité pour ne pas apparaître comme le « vilain petit canard ». « Le plus dur est passé » comme l’a dit Blaise Compaoré et toute « résistance active » ne pourrait qu’être mal comprise. C’est dire que les togolais devront ouvrer à aller plus loin et plus vite dans la consolidation de leur processus démocratique.

Quand on sait que le pays sort d’une longue période d’Etat d’exception « saupoudré » de temps à autre d’un vernis démocratique, on mesure le chemin parcouru en l’espace d’un an . En d’autres temps on aurait vidé tout ce contentieux au canon et à la baïllonnette et, Olympio comme les autres sont payés pour le savoir. L’histoire est en marche, et, au Togo comme ailleurs elle ne s’embarrassera pas de sentiments.

Boubakar SY

Sidwaya

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