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Amadou Mathar M’Bow "Mon panafricanisme est un humanisme"

Publié le samedi 3 avril 2004 à 12h48min

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Au lendemain de l’ouverture officielle de la Semaine nationale de la culture (SNC) cuvée 2004, le parrain de cette 12e édition, Amadou Mathar M’Bow, a animé une conférence de presse au siège de l’institution. Ce fut l’occasion pour l’ancien directeur général de l’UNESCO de redire la satisfaction et l’honneur qui sont siens suite au choix porté sur sa personne pour parrainer cette édition. Il s’est dit prêt à assumer toutes les obligations qui découlent de ce parrainage, pour le présent et pour le futur.

A 83 ans et toujours bon pied bon œil ("Je me sens extrêmement jeune" , a-t-il dit), M. M’Bow a affirmé qu’il a toujours été un panafricaniste convaincu. "Je crois en l’Afrique et à ses capacités. Ce continent surprendra encore le monde, car nous avons une capacité réactive extraordinaire. Nous avons les moyens de changer notre condition humaine" , se convainc-t-il.

Avant d’ajouter, quand on lui demande quelle image il voudrait que ses contemporains gardent de lui : "J’ai toujours été attaché aux principes de justice, de liberté, de paix et d’ouverture, à la nécessité de partager le savoir pour le bien-être de l’humanité. Les potentialités existent dans le monde pour cela et les rapports entre les hommes doivent être fondés sur l’égalité. Il faut savoir respecter les autres quand on veut être respecté soi-même et je crois à la fraternité humaine par-delà toutes nos différences".

Pour l’ancien DG de l’UNESCO, la diversité culturelle est essentielle pour nos Etats-nations et la culture doit être un facteur d’union et non de désunion comme on le voit parfois. On le voit, il rejette toute tendance ethnocentriste et tout repli identitaire.

Mais la SNC, par-delà son côté folklorique, est-elle la meilleure façon de valoriser, d’exporter la culture africaine en général et burkinabè en particulier ? Elle peut y contribuer, répond en substance le conférencier, pour qui ne se rend pas toujours compte, ou de l’intérieur, de l’extraordinaire expansion des produits culturels made in Burkina.

Cependant, déplore-t-il, l’art profite moins aux créateurs qu’aux intermédiaires et il faut trouver les voies et moyens pour remédier à ce problème.

Quant à l’américanisation tous azimuts qui étouffe littéralement les autres cultures, africaines en l’occurrence, Amadou Mathar M’Bow pense que les cultures africaines ont énormément influencé la culture américaine, et pas seulement dans le jazz ou le gospel pour ne citer que les exemples les plus connus.

Puis il se lance dans un long développement sur le rap, plutôt étonnant pour quelqu’un de son âge. C’est que son petit-fils de seize ans, confie-t-il, compose souvent pour les rappeurs et il trouve légitime que les jeunes Africains se soient appropriés ce style musical qui est avant tout le leur.

Synthèse Ousséni Ilboudo
L’Observateur

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