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3e Congrès ordinaire du CDP : Plus de 200 militants exclus du parti

Publié le lundi 13 novembre 2006 à 08h44min

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Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a frappé fort : plus de 200 personnes, accusées d’avoir violé les textes du parti, ont été exclus sans autre forme de procès. Plusieurs autres ont été sanctionnées par un blâme. Les « bons élèves » ont reçu des certificats de mérite. Le parti espère ainsi se faire une nouvelle santé.

« Un parti qui n’a pas de difficultés à gérer n’en est pas un ». C’est le président du CDP, Roch Marc Christian Kaboré, qui le dit. Le congrès, tenu du 9 au 11 novembre, a permis de déballer des difficultés multiples et multiformes.

D’ailleurs, le rapport final est clair : « les participants ont stigmatisé le comportement de certains camarades qui mènent une vie politique double entre le CDP et certaines formations politiques concurrentes. Ils ont décidé que des sanctions et des mesures préventives soient prises pour éradiquer le phénomène ». Ils ont même « insisté » sur le fait qu’il n’y ait pas au CDP « une politique de formation conséquente des militants ». Ce maillon manquant a été à l’origine de certaines dérives.

Plusieurs rapports transmis au président du parti par des responsables politiques régionaux font état d’ « indiscipline grave » (Voir Le Pays du 10 au 12 novembre 2006). Roch Marc Christian Kaboré le dit, sans ambages : « Après la présidentielle de 2005 et les municipales de 2006, nous avons suspendu certains militants. Le congrès les a exclus ». Pour éviter les cacophonies politiques, le CDP a décidé d’« accroître ses capacités d’anticipation ».

Une structure permanente a été créée à cet effet. Premier défi : éviter que la désignation des candidats du parti aux prochaines législatives ne se transforme en une « foire d’égoïsme, de favoritisme, d’ambitions personnelles, de querelles de positionnement... ». Selon le premier vice-président du parti, Salif Diallo, chaque candidat devra payer 50 mille F CFA pour la constitution des dossiers. Mais au préalable, un collège de militants transmettra à la sphère dirigeante du parti des avis motivés sur chaque candidat. De là, sortira la décision finale.

Le CDP a aussi décidé de prendre quelques distances vis-à-vis des autres partis de la mouvance présidentielle. « Pas de clémence quand il s’agit de conquérir des postes de député ou de maire », a déclaré Roch Marc Christian Kaboré. Salif Diallo, lui, a décoché une flèche sur les partis d’opposition qui demandent la révision du Code électoral : « Pourquoi c’est à six mois du scrutin qu’ils se réveillent ? Je ne vois pas comment on peut procéder à des modifications et être dans les délais requis par rapport aux élections. Il faut que le débat s’organise de façon civilisée. » « Après les élections », a-t-il conclu.

Des problèmes dans le Ziro

Les congressistes ont invité le gouvernement à renforcer les moyens de la CENI, du Conseil constitutionnel, du Conseil d’Etat et des tribunaux administratifs. La commission électorale est particulièrement dans la ligne de mire du CDP : il faut qu’elle prenne en compte les préoccupations majeures de la classe politique et du Conseil constitutionnel.

Elle devra aussi « corriger les insuffisances relevées au niveau du fichier électoral, harmoniser les fichiers des villages et des circonscriptions, assurer une meilleure désignation et une formation efficace des agents intervenant dans le processus électoral ».

Le CDP veut aussi s’affirmer davantage sur le plan continental. Il prévoit d’organiser en 2007, « une grande rencontre à Ouagadougou, regroupant les partis politiques africains sur des sujets portant sur le développement de nos Etats ». Mais en attendant, il va falloir gérer certaines difficultés persistantes sur le terrain.

Dans la province du Ziro, par exemple, une commune rurale dirigée par un parti d’opposition, l’Alliance pour la démocratie et la révolution, suscitée, semble-t-il, par des militants du CDP pour contrer les candidats de leur propre parti pendant les municipales, est en proie à de sérieuses difficultés. Le CDP y est majoritaire par 21 conseillers contre 19 mais ne siège pas dans le bureau du Conseil municipal. Raison invoquée : de graves menaces pèsent sur ses membres depuis les élections du 21 avril dernier. Une conseillère a même été menacée d’expulsion.

Les conseillers du parti ont donc décidé de ne pas participer aux différentes sessions. La première que le maire a pu organiser a eu lieu le 27 octobre dernier. Pour lui permettre d’atteindre le quorum requis, un ancien député, membre du CDP, serait allé « corrompre », contrairement aux directives du parti, certains de ses camarades.


Le bureau politique du CDP

- Président du Bureau politique national, commissaire politique du Plateau central : Roch Marc Christian Kaboré

- 1er vice-président chargé de l’orientation et des questoins politiques, commissaire politique de la région du Nord : Salif Diallo

- 2e vice-président chargé des relations extérieures, commissaire politique de la région du Mouhoun, Oubkiri Marc Yao

- Secrétaire général, commissaire politique régional du Centre, Simon Comaoré

- Secrétaire général adjoint, Naboho Kanidoua

- Secrétaire chargé de l’Intégration, commissaire politique du Centre-Ouest, Jean-Hubert Yaméogo

- Secrétaire chargée de l’éducation, Kadiatou Korsaga

- Secrétaire chargé des affaires sociales et culturelles, commissaire politique des Hauts-Bassins, Thomas Sanon

- Secrétaire chargé du développement rural et de l’environnement, Kader Cissé

- Secrétaire chargé des grandes consultations électorales, Jean-Léonard Compaoré

- Secrétaire chargé des relations avec les groupes parlementaires, Marie Joseph Achille Tapsoba

- Secrétaire chargé des Finances, Pascaline Tamini

- Secrétaire chargé de l’emploi et de la formaton professionnelle, Moussa Boly

- Secrétaire chargé de l’information et de la communication, Mahama Sawadogo

- Secrétaire chargé du développement conomique, Bedouma Alain Yoda

- Secrétaire chargé de l’organisation, Clément Sawadogo

- Secrétaire chargé de la formation politique et civique, Pierre Tapsoba

- Secrétaire chargé de la décentralisation, commissaire politique de l’Est, Paramanga Ernest Yonli

- Secrétaire chargé des affaires juridiques et des droits humains, commissaire politique des Cascades, Benoît Ouattara

- Secrétaire chargé des études et de la prospective, Seydou Bouda

- Commissaire général au contrôle, commissaire politique du Sud-Ouest, Jean-Marc Palm

- Secrétaire à la défense et à la sécurité, Assimi Kouanda

- Secrétaire adjoint à la formation politique et civique, Blaise Lambert Kiélem

- Secrétaire adjoint à l’organisation, Gisèle Guigma

- Secrétaire adjoint au développement économique, Maurice Dieudonné Bonnanet

- Secrétaire adjoint à l’information et à la communication, Dim Salif Sawadogo

- Secrétaire adjoint aux finances, commissaire politique du Centre-Nord, Zambendé Théodore Sawadogo

- Secrétaire adjoint à la défense et à la sécurité, commissaire politique du Centre-Sud, Jean Bertin Ouédraogo

- Secrétaire chargé des femmes, Fatou Diendéré

- Secrétaire chargé des anciens, Norbert Ouédraogo

- Secrétaire chargé des jeunes, Salifou Sawadogo

Par Hervé D’AFRICK

Le Pays

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