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Les Francophonies en Limousin : Des "animaux" de la savane dans les rues de Limoges

Publié le lundi 13 novembre 2006 à 07h22min

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A la 23e édition des francophonies en Limousin qui s’est tenue cette année du 26 septembre au 8 octobre à Limoges, le public français a pu découvrir et vivre des spectacles époustouflants donnés par six groupes artistiques du Burkina Faso.

Nous avons suivi la Compagnie Dodo Naba Anbga qui a entraîné avec elle une foule immense dans les rues du « quartier des Coutures » de la ville accueillant le festival. Joie, émotions, bonne ambiance étaient au rendez-vous.

La carte de visite de cette troupe Dodo, dirigée par Yacouba Kaboré, est assez éloquente. Et pour cause, rappelons-le, elle est triple lauréate de la Coupe du maire de Ouagadougou ; lauréat au FESMAMAS de Markala (Mali 2001) ; médaillé de Bronze aux IVe jeux de la Francophonie (Ottawa 2001) pour ne citer que ces quelques distinctions. La Compagnie s’est retrouvée une fois de plus en France, plus précisément à Limoges, après ces précédents voyages dans ce pays en 92, 97 et 98. Outre l’Espagne en 92, La Libye, le Togo, le Niger, la Côte d’Ivoireont déjà accueilli « les animaux » de la savane composés de 4 musiciens, 6 danseurs dont un manager et un chorégraphe.

En effet le dodo, qui est connu au Burkina Faso, signifie « être insolite, bizarre, monstrueux » ; et les acteurs représentent divers animaux de la savane. C’est donc une danse de masques zoomorphes qui aurait été introduite par des Haoussa du Nigeria au Burkina vers la fin du 18e siècle.

Revenons à la parade du jeudi 5 octobre dans la soirée au quartier des Coutures qui a connu une effervescence extraordinaire : de petits Limogeauds, masques sur la tête, tout heureux de singer les danseurs lors du défilé ; des parents courant dans tous les sens pour mieux observer les « animaux » qui dansent ou des conducteurs sortant furtivement de leur véhicule pour satisfaire leur curiosité. Le carnaval continuait à arpenter certaines rues sous les ovations de certains habitants collés aux fenêtres de leur immeuble.

Après une exhibition d’une quarantaine de minutes, les danseurs et la foule regagnèrent une place publique où attendaient également des enfants en compagnie de leurs mères. Les officiels burkinabè, composés du gouverneur du Plateau central, madame Ruth Yaméogo, du représentant du ministre de la Culture, Raphaël Kompaoré, du haut-commissaire d’Oubritenga, Constant Ouédraogo, du Secrétaire permanent de la Semaine nationale de la Culture, Dansa Bitchibali et du vice-président du comité local de jumelage de l’Oubritenga, Jérémy Ouédraogo ont aussi bravé l’air glacial pour vivre l’événement. Une Espagnole, informée de la présence de la Compagnie Dodo à Limoges, fera également le déplacement pour être de la fête.

La troupe de Yacouba Kaboré, pendant plus d’une heure, démontrera son savoir-faire à la grande satisfaction du public qui jubilait tout en montrant du doigt certains « animaux » qui se plaisaient à effrayer des petits trop curieux. Après cette belle prestation, elle fit place aux jeunes de Limoges pour étaler leurs talents forgés à l’issue de quelques jours d’apprentissage. L’ambiance était au rendez-vous et il était difficile d’arrêter de sitôt l’engouement du public pour la chose. Les danseurs ont encore donné un spectacle très applaudi le vendredi 6 octobre à 22 heures au Zèbre.

De nombreux percussionnistes se demanderont comment les « tam-tams » et autres « lounga » étaient chauffés à blanc pour leur donner une bonne résonance. Eh bien, à défaut de bois de chauffe, la Compagnie a dû faire recours à des projecteurs très puissants. Comme quoi, même en Sibérie, il y a toujours des moyens pour s’adapter.

Observateur Paalga

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