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3e Congrès ordinaire du CDP et législatives 2007 : évitera-t-on les plongeons par le sommet ?

Publié le lundi 13 novembre 2006 à 08h36min

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72 heures durant (9-11 novembre), le CDP a tenu son congrès ordinaire à la Maison du peuple, lequel congrès a accouché d’une nouvelle direction, de procédures de désignation de candidats aux postes électifs et de sanctions de militants indisciplinés.

Deux commissions ont constitué la trame des travaux de ce IIIe congrès du CDP. La commission I avait pour thème : "Bilan de la vie du parti et perspectives" et la seconde a planché sur "Bilan des élections et perspectives".

La première commission a réfléchi sur la ligne du parti, le fonctionnement des structures, organes et instances du CDP, le comportement des militants et sympathisants sur le terrain de la lutte politique, la question des ressources financières, l’administration du parti et enfin les relations nationales et internationales.

Les débats ont achoppé d’abord sur les cas d’indiscipline lors des municipales d’avril 2006. Il ne faut pas oublier que le thème majeur de ce raout politique tourne autour de l’unité et la cohésion du parti. C’est pourquoi d’ailleurs, il a été institué deux sanctions supplémentaires lors des travaux dans la commission I : la destitution de fonction et la suspension du parti pour une période n’excédant pas un an ; mais aussi des récompenses pour les militants méritants.

La commission II a tablé sur la stratégie du CDP lors de l’élection présidentielle de novembre 2005 et des municipales de 2006 ; les structures de campagne et le déroulement des campagnes électorales ; la désignation des candidats aux élections municipales ; la question des alliances politiques ; les difficultés du terrain...

Point fort des travaux de cette commission, la stratégie pour avoir de nombreux députés aux législatives de 2007. Pour cela, le CDP a condamné "le comportement de certains camarades qui mènent une vie double entre le CDP et certaines formations politiques concurrentes". Des sanctions ont d’ailleurs frappé plus d’une centaine de militants (lire brèves de la Maison du peuple).

En outre, il a été adopté les propositions de la direction du parti sur la procédure de désignation des candidats du parti aux prochaines élections législatives en insistant surtout sur la transparence (lire brèves). C’est connu également, des propositions de modification du code électoral ont été introduites par des députés de l’opposition à l’Assemblée nationale. Les congressistes de ce week-end ont mandaté le Bureau exécutif national (BEN) et le groupe parlementaire du parti pour engager les discussions y relatives et prendre les décisions qui s’imposent (lire pourquoi Roch reste au gouvernail).

Un appui conséquent aux conseillers municipaux et régionaux a été également une proposition de ce congrès. On ne change pas une équipe qui gagne, et la nouvelle direction du CDP, le BEN, à l’exception d’un léger lifting, ressemble mutatis mutandis au précédant bureau (lire à ce sujet Commentons l’événement). Roch demeure le président du parti majoritaire, secondé par Salif Diallo, Oubkira Marc Yao à la 2e vice-présidence et Simon Compaoré comme SG.

Pourquoi Roch reste au gouvernail

Le tour de manège n’a donc pas eu lieu lors de ce congrès, que d’aucuns avaient qualifié de celui ou l’on allait secouer le cocotier. Certes des sanctions ont frappé des militants indisciplinés, mais dans l’ensemble, le CDP sort, selon les premiers responsables de ces assises, requinqué pour voir venir, notamment essayer de remplir son escarcelle de députés aux législatives de 2007.

A la fin du congrès, en tout cas, la hiérarchie du CDP a rencontré la presse dans "le Salon VIP", installé pour la circonstance. Au menu de ce face-à-face avec les journalistes : les sanctions de CDpistes, le choix des candidats et le toilettage du code électoral. Mais d’abord, pourquoi Roch Marc Christian Kaboré, qui conduit le CDP depuis 6 ans, est-il reconfirmé à ce poste pour 3 ans ? N’est-il pas gagné par quelque essoufflement ? L’intéressé lui-même répond : "Je crois que j’ai encore quelques énergies... si j’étais fatigué, j’aurais pris ma retraite...". Auparavant, nous avons entendu un autre cacique lancé tout juste avant cette rencontre : "Piigan paa ziingin wan ya soama, Akelegda neban" (1).

Un sentiment que partagent des responsables et simples militants avec qui nous avons échangé en aparté : ce géant au propre comme au figuré du CDP est un homme modéré, qui sait écouter, et qui a fait de cette maxime de Boularès son credo : "Il y a deux façons de se perdre : par ségrégation, muré dans le particulier, ou par dilution dans l’universel". Autrement dit, Roch est l’homme des médianes.

Quid du nombre des sanctionnés qui, semblent-ils, atteint plus d’une centaine de militants ? En vérité, selon le CDP, ils sont plus de 120 à avoir été exclus du parti majoritaire. Dès la fin des municipales, leur sort avait été scellé pour indiscipline caractérisée.

Pour ce qui est des procédures de désignation des candidats, Salif Diallo dira : "Notre congrès a voulu que cela soit démocratique... Ce n’était pas au BEN de décider de façon unilatérale. Pour le président de la commission II qui s’est occupé de cette question : les structures à la base formeront un collège d’appréciation de chaque candidature ; après, les dossiers appréciés par les collèges seront acheminés au niveau de la direction du parti qui formera un comité de candidatures qui tranchera".

Enfin pour ce qui est du dépôt des amendements du code électoral à l’AN, le CDP s’étonne que l’opposition le fasse à la veille des législatives. Pour ce parti, c’est un débat qui peut se faire après le scrutin, car le temps urge.

Note : (1) : Le roc est resté à sa place, il est très ouvert aux militants.


Brèves de la Maison du peuple

* Près de 150 sanctionnés

Le Centre-Est, notamment le Boulougou, est le plus touché par cette mesure avec près de 89 "sanctionnés". Le Nord et d’autres régions sont également concernées par ces mesures. Au total, près de 150 personnes voient leur comportement "anti-parti" réprimandés par le congrès.

* 50 000 pour faire acte de candidature

Tout candidat à la députation, outre le tamis du collège d’appréciation des structures et celui du Comité d’appréciation de la direction du parti, devra s’acquitter de 50 000 pour la "paperasserie".

* Quand Chantal salue la diaspo

Le 9 novembre après l’ouverture, alors que Roch Marc Christian Kaboré raccompagnait Chantal Compaoré à son véhicule, la première dame a fait une halte chez des éléments de la diaspo qui se faisaient remarquer à travers des chants et pas de danse.

* "Le plongeon par le sommet ?", à la mode au congrès

Lors des pleinières, la problématique des parachutages a été au cœur des débats. Notamment la question des plongeons par le sommet. Par cette appellation, les militants déplorent le fait que des personnes nommées à des postes clés (DG, ministres) soient ensuite cooptées dans le BPN. Alors que souvent sur le terrain, elles ne pèsent pas plus lourd qu’un moineau. Commentaire d’un nombre du BPN : "De nos jours, même la salle du CBC, qui a 300 chaises ne peut pas contenir les membres du BPN".

* La convention remplace le conseil

Lors de ce congrès, la convention nationale prend la place du conseil national. De même, une convention régionale et une sectorielle sont créées. Ainsi qu’une commission permanente chargée des études et de la prospective. Un poste de 2e vice-président a été ajouté au BEN, qui échoit à Marc Yao, et des postes de secrétaire à la défense et à la sécurité.

* Kader Cissé : les raisons d’un maintien

D’aucuns donnaient Kader Cissé, commissaire politique du Nord, partant du BEN. Que nenni, il reste le secrétaire chargé du développement. A l’évidence, ceux qui invoquaient la prise de la mairie de Dori et certaines "contre-performances" au Nord pour son décognotage ont tous faux. Explications officieuses : seul Kader connaît bien le Nord politiquement pour affronter Arba Diallo aux prochaines législatives et même le contrer pour 2010, puisqu’on prête au maire de Dori des ambitions de présidentiable.

* Des militants récompensés

Ils s’appellent Salif Diallo, Léonard Compaoré, Ambroise Tapsoba, Mamadou Simbolo, Anata Yéro, des militants qui, pour leur militantisme, ont reçu des certificats de mérite.

* François Compaoré farote

A l’ouverture des travaux le 9 novembre, la cantatrice Habi a été beaucoup applaudie, et plusieurs personnes ont "travaillé sur elle, notamment un certain François Compaoré.

Z.D.Z.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana
Observateur Paalga

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