« Pour des raisons d’indiscipline et de comportements non conformes à la ligne politique du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), près de 200 militants ont été exclus du parti. En outre, un certain nombre ont reçu qui des blâmes, qui des avertissements ».

Ces propos sont du président reconduit à la tête du CDP, Roch Marc Christian Kaboré à l’issue du IIIe congrès ordinaire du parti tenu les 9, 10 et 11 novembre 2006 à Ouagadougou sous le thème : « Consolider l’unité et la cohésion du parti pour renforcer ses capacités à relever les défis à venir ». Aussi, à l’issue du congrès, les commissaires régionaux des Cascades (Mélégué Traoré), du Sud-Ouest (Christophe Dabiré) et du Centre-Sud (Kapouné Karfo) ont successivement été remplacés par Benoît Ouattara, Domba Jean Marc Palm et Jean Bertin Ouédraogo.

Achille Tapsoba, dans la présentation du rapport du congrès a relevé que trois mille cinq cents (3500) délégués venus des 45 provinces du Burkina, des sections du parti à l’étranger, ainsi que des structures spécifiques ont pris part au congrès. Ceux-ci ont pendant 72 heures travaillé dans deux commissions dont le premier a été celle consacrée au « Bilan de la vie du parti et perspectives » et la deuxième « Bilan des élections et perspectives ». Les congressistes ont, dans ces commissions, fait un examen de l’action du CDP à travers « l’application de sa ligne politique, le fonctionnement de ses structures, organes et instances ».

Amendements des textes fondamentaux du parti

« Prenant toute la mesure des actes d’indiscipline anti-parti enregistrés au niveau individuel et collectif, notamment lors des élections municipales d’avril 2006, les congressistes ont procédé à des amendements aux textes fondamentaux du parti », a signifié le rapporteur. Ainsi, le Conseil national du CDP a été supprimé et remplacé par une convention nationale, une convention régionale a vu le jour en plus d’une commission permanente chargée des études et de la prospective.

Dans le même ordre, le nouveau bureau exécutif national du CDP renferme désormais les postes de 2e vice-président chargé des relations extérieures, d’un secrétaire à la Défense et à la sécurité et son adjoint, ainsi que d’un secrétaire adjoint chargé du développement économique.

Le CDP étant décidé à combattre l’indiscipline et tout comportement allant à l’encontre de ses principes, les congressistes ont procédé à « l’institution d’une part, de deux sanctions supplémentaires : la destitution de fonction et la suspension du parti pour une période n’excédant pas un an et d’autre part des récompenses aux militants qui se seraient illustrés positivement... ».
Il est ressorti que les congressistes ont stigmatisé le comportement de certains de leurs camarades qui mènent une vie politique double entre le CDP et certaines formations politiques concurrentes et décidé que des sanctions et mesures préventives soient prises pour éradiquer le phénomène.

La direction du CDP a été invitée à faire preuve de vigilance dans la gestion des alliances du parti, en raison, selon les congressistes, des discordances constatées sur le terrain. Pour ce qui est de la désignation des candidats du CDP aux élections législatives à venir, le coordonnateur général du IIIe congrès ordinaire du parti, Salif Diallo a souligné que la question a été abordée démocratiquement.

Ainsi, il a été arrêté, selon lui, que les candidats seront choisis de la base vers le haut. Comme condition, « le candidat paie 50 000 F CFA pour la demande, un collège d’appréciation mis sur place donne son avis motivé sur le candidat et enfin la décision parvient au bureau politique national », a indiqué Salif Diallo.

Dans l’ensemble, les congressistes du CDP disent sortir de leur congrès avec un parti renforcé et prêts pour des victoires à venir. Mais « ils ont soutenu avec fermeté que la discipline et le respect des décisions des instances du parti doivent être la règle de comportement politique minimale du militant pour l’instauration d’une cohésion politique au sein du parti ».

Pour leur dévouement à la cause du CDP, des militants ont été félicités et ont reçu des attestations en guise de reconnaissance du parti. Des motions et recommandations portant entre autres sur la mise en place d’une politique adaptée de formation des militants et des cadres du parti et sur l’organisation des élections au Burkina ont été adoptées par les congressistes. Enfin, ils ont renouvelé le bureau exécutif national du parti pour les trois années à venir. Ce nouveau bureau compte 31 membres dont quatre femmes.

Ali TRAORE

Sidwaya