La délégation s’est notamment intéressée au cas des enfants nés de mères séropositives et qui ne peuvent pas, pour ce qui est du Burkina, bénéficier de test de dépistage avant l’âge de 18 mois. Or, selon l’UNICEF (Fonds des Nations unies pour l’enfance), des tests existent qui peuvent être effectués à partir des six premiers mois de la vie du nourrisson.

Ensuite, se pose l’épineux problème des doses pédiatriques des traitements qui sont moins développées, plus chères et plus difficiles à administrer que les antirétroviraux (ARV) pour adultes.ALAVI compte 62 enfants porteurs du VIH sur un total de 1701 orphelins et enfants vulnérables (OEV) à sa charge. La délégation s’est également enquise de la prise en charge de la mère séropositive qui n’est pas automatiquement mise sous traitement ARV après la naissance du bébé. Elle peut en bénéficier, moyennant 8000 FCFA par mois, les ARV étant subventionnés.

Avec ses 210 pairs éducateurs, ses encadreurs, ses six centres jeunes (hormis le siège à Ouagadougou), « ALAVI mène inlassablement des campagnes de sensibilisation au profit des populations, notamment des jeunes et des femmes, tout en poursuivant ses activités de prise de charge thérapeutique et psychosociale des personnes infectées et affectées », a indiqué son président, Issouf Sawadogo.

La délégation a apprécié positivement le travail effectué par ALAVI. Sans rien promettre, Mme Guindon a souhaité que le comité puisse venir en aide à aux enfants et aux femmes burkinabè vivant avec le VIH/Sida.

M. Sawadogo a traduit toute la gratitude des membres de ALAVI à la délégation auprès de laquelle, souligne-t-il, « les PVVIH ont bénéficié d’une oreille attentive sans, bien entendu, préjuger des initiatives qu’elle prendra de retour au Canada ». Il a émis le vou que cette visite ouvre la voie à un partenariat soutenu avec le comité UNICEF-Canada et Québec.

Selon l’UNICEF, quelque 2 millions et demi d’enfants (0-15 ans) vivent avec le VIH/Sida dans le monde, dont la plupart en Afrique subsaharienne. S’ils ne reçoivent pas le traitement approprié, 25% d’entre eux sont condamnés à mourir avant leur premier anniversaire, 60% avant leur 2è anniversaire et la plupart de ceux qui restent ne souffleront pas leurs cinq bougies. Rien qu’en 2004, plus de 500 000 enfants sont morts du Sida dans le monde, dont 90% en Afrique.

Une hécatombe inacceptable causée par cette pandémie qui vole à ces enfants leur enfance et leur avenir, alors qu’on dispose des moyens médicaux et même financiers, pour empêcher cela. L’UNICEF, qui est à l’avant-garde du combat pour la promotion des droits de l’enfant, est une force motrice de la campagne mondiale des Nations unies intitulée : « Pour l’enfant contre le Sida ».

Avec une contribution se chiffrant à plus de 58 millions de FCFA, l’UNICEF est le premier partenaire de ALAVI en matière de PTME (Programme de prévention de la transmission mère-enfant du VIH/Sida).

Abdoulaye GANDEMA

Sidwaya