LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Délimitation des circonscriptions électorales : La thérapie du député Mahama Sawadogo

Publié le vendredi 10 novembre 2006 à 00h01min

PARTAGER :                          

La délimitation des circonscriptions électorales ne cesse de faire des vagues depuis le déclenchement du processus démocratique au Burkina Faso. Le député Mahama Sawadogo propose ici des solutions « politiquement tolérables ».

Il est aisé de comprendre que la délimitation des circonscriptions électorales a nécessairement une incidence sur la valeur ( entendu dans le sens de poids) du suffrage dont dispose chaque électeur. En effet, étant déterminé le nombre des membres de l’Assemblée à élire, il convient de le répartir le plus équitablement possible entre les circonscriptions ; opération qui n’est pas toujours facile.

Pour qu’il en soit ainsi, la répartition doit se faire sur la base de critères suffisamment pertinents.

La pratique politique moderne s’inspire de deux principaux critères, l’importance numérique de la population des circonscriptions et les structures locales existantes.

Avec le premier critère de répartition, on aboutit à une justice électorale puisque chaque collège électoral (population de la circonscription) dispose de droits de vote proportionnels à l’importance de sa population. C’est dire que les électeurs possèdent chacun un vote dont le poids est identique sur tout le territoire national. Il est évident que l’utilisation de ce critère nécessite périodiquement des corrections pour tenir compte de l’évolution de la population.

La prise en considération des structures locales préexistantes pour la détermination des circonscriptions électorales permet de simplifier la répartition des sièges. En revanche, elle conduit très souvent à une inégalité de poids des votes des électeurs sur tout le territoire national. C’est dire que l’égalité de vote : (un homme, un vote) ne peut pas être réalisée car les différences entre les chiffres de la population des différentes circonscriptions peuvent être très considérables. Autrement dit, avec ce critère, on enregistre des circonscriptions sur- représentées et des circonscriptions sous-représentées. Pour remédier à cette situation, trois solutions sont généralement utilisées :

- augmenter le nombre des membres de l’Assemblée à élire ;

- diminuer le nombre des circonscriptions en procédant à des regroupements convenables ;

- rendre le plus minimal possible les circonscriptions sur-représentées afin de corriger la sous-représentation qui est politiquement plus grave.

La première solution n’est pas toujours envisageable du fait de contraintes de tous ordres liées au fonctionnement de l’Assemblée. La deuxième solution conduit quelquefois à une représentation hétérogène des populations, politiquement inacceptable pour les structures locales faisant partie d’un regroupement et n’obtenant pas un élu dans leur ressort territorial. La troisième solution, bien que ne conduisant pas une égalité du suffrage apparaît néanmoins comme la plus tolérable politiquement.

Mahama SAWADOGO,
Député

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique