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SNC-GPNAL : Ces vedettes qui font bouger

Publié le lundi 5 avril 2004 à 10h41min

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Les compétitions du GPNAL en arts du spectacle sont entrées dans leur quatrième nuit le mercredi 31 mars 2004 avec à l’affiche treize troupes en compétition. Même si certaines troupes ont raté leur sortie, d’autres par contre ont réussi à faire bouger le public.

C’est un stade de l’amitié plein comme un oeuf qui a accueilli les spectacles de la quatrième nuit. C’est la troupe Wiré de Zizaon dans le Passoré qui a débuté la soirée par une animation. Cette troupe n’aura pas le temps de s’éloigner dans les coulisses, que"Bwawa Tina de Bourasso" de la Kossi, " compétissant dans la catégorie danse traditionnelle pool jeunes monta sur scène. Elle a été suivie successivement des troupes Yembapou de la Kompienga et TAC de Dissin dans le Ioba se produisant elles aussi dans la catégorie danse traditionnelle pool jeunes. Ces troupes ont donné à voir au public un beau spectacle et ont montré que notre culture a de l’avenir et que l’on peut compter sur la jeunesse. Très enthousiasmés sur scène, aisés dans l’exécution des pas et dans l’occupation scénique, ces jeunes ont prouvé qu’ils avaient du talent à revendre .

Après ces prestations, place est revenue à Ghislain Somé des Balé d’étaler son savoir faire. Vedette de la chanson moderne, cet enseignant de profession a, avec sa guitare prouvé que derrière le tableau noir se cache des artistes talentueux. Magnifiant la profession enseignante dans une de ces chansons, Ghislain Somé a tout de suite eu l’adhésion du public qui reprenait en choeur sa chanson. Ce titre n’a pas laissé les autorités indifférentes ; et certaines ont failli quitter leur siège pour le podium. En tout cas ce n’est pas la représentante-résidente de l’UNICEF, Mme Joan French qui dira le contraire, elle qui a été emportée par la musique de Ghislain Somé. Cet enthousiasme du public sera ensuite brisé par la prestation de Awa Sanou du Houet vedette de la chanson traditionnelle. Première participation à une phase finale de la SNC, Awa Sanou a de la matière, mais doit cependant revoir dans la thématique et l’instrumental de sa musique.

Mais le public n’aura pas le temps de s’ennuyer. Abel Ilboudo de Kombi-Ipala dans le Kadiogo, suivi de la cantatrice Tipougoumba Lankouandé de la Gnagna ont émerveillé les spectateurs. Abel Ilboudo lauréat dans sa catégorie en 2002 a impressionné de nouveau. Quant à la cantatrice de la Gnagna c’est le "no comment" (Pas de commentaire). Ses esquisses de pas de danse de grâce, sa voix qui monte au firmament et la pertinence de ses thèmes (scolarisation des filles, vaccination des enfants, la cohésion) ont permis à la vedette d’arracher des "bis"-bis".

En catégorie chant en choeur les deux troupes Woto de N’dorola dans le Kénédougou et la chorale Sainte Cécile du Gourma ont chacune servi à l’assistance des prestations moroses. Même si la technique a quelque peu causé un préjudice à la chorale Sainte Cécile (mauvaise sonorisation) l’harmonie des pas, et la mélodie doivent être revues.

Le dernier réveil du public viendra avec les troupes "Renaissance Yayori de Sifarasso" du Kénédougou ; (en musique traditionnelle) Nikienta de Dédougou dans le Mouhoun" (en danse traditionnelle). Jeunes et talentueuses, ces deux troupes ont redonné du tonus aux quelques spectateurs qui restaient encore au théâtre de l’Amitié, (bonne percussion, et exécution des pas, rythmes variés). En effet, le nombre élevé de troupes en compétition et la mauvaise gestion du temps, ajoutés à la médiocrité de certaines troupes ont vidé le public qui somnolait déjà. Ce fut alors un théâtre de l’Amitié quasi vide qui a accueilli les deux dernières troupes de la soirée. "Nelson Mandela" du Yagha qui s’est signalé à la SNC depuis 1988 et "Naba Yadéga" également une vieille de la SNC.

Dans l’ensemble, les prestations ont été acceptables. Cependant beaucoup reste à faire quand on sait que la présence de certaines troupes sur la scène plonge le public dans l’ennui.

A.V. KABORE


A la découverte de .... Abel Ilboudo

Il est né dans le département de Komki-Ipala dans la province du Kadiogo. Il a une troupe de danse (troupe Naba Yolongo) qu’il a créée en 1983. Et il a à plusieurs reprises participé aux phases éliminatoires de la Semaine nationale de la culture. Mais ce n’est qu’en 2002 que Abel Ilboudo et sa troupe ont été sélectionnés pour la phase finale de la SNC.

A cette premièrement participation, il fut lauréat de sa catégorie et cela l’a propulsé et rassuré davantage. Abel a alors compris depuis cette sortie officielle sur les grands podiums en 2002 qu’il a du talent et de la matière à vendre. C’est d’ailleurs cette confiance qui lui a permis de bien se préparer et d’être de nouveau sélectionné pour la phase finale de la SNC 2004. Sachant toucher la sensibilité des spectateurs par sa thématique et sa chorégraphie, Abel est aujourd’hui l’une des révélations de la chanson traditionnelle. Ce qui lui vaut d’ailleurs de multiples sollicitations pour animer tantôt des mariages, des baptêmes, des funérailles et autres cérémonies . Abel Ilboudo et son groupe ont parcouru plusieurs provinces du Burkina. Les thèmes les plus chantés portent sur le social. Il chante entre autres l’enfance en détresse, les violences faites aux femmes, l’intégration sous-régionale et la xénophobie. Inspiré et plein de talent, Abel Ilboudo et sa troupe Naba-Yolongo ont de l’avenir.

A.V.K.


Siège de la SNC : Les partenaires se font attendre

Avoir les bâtiments du siège de la SNC qui semblent flotter dans la grande parcelle de 4 ha entourée d’un mur imposant, on se persuade très vite qu’il reste certainement plusieurs autres réalisations à concrétiser sur cet immense espace. Les infrastructures déjà réalisées sont les bâtiments de l’administration, le foyer des artistes et les appâtams. Si les travaux du centre d’accueil ont débuté, la construction de la salle couverte de 3000 places et la grande salle d’exposition d’oeuvres plastiques demeurent un rêve.

Qu’est ce qui peut expliquer ce retard dans la réalisation de ces infrastructures devant permettre à la SNC de réunir en un même lieu, la majorité des manifestations ?

"Le siège de la Semaine nationale de la culture est érigé par les seuls efforts de l’État. Ce qui veut dire que le chantier du siège de la SNC évolue au rythme de nos réalités. La volonté est là mais les moyens ne permettent pas d’aller à la vitesse que nous souhaitons", explique Bitchibali Dansa, le secrétaire permanent de la SNC. La réalisation de cette salle couverte de 3000 places nécessite un budget mimimum de 2 milliards de francs CFA alors que les partenaires ne courent pas les rues. "Tout le monde n’est pas convaincu de l’enjeu de la culture, de sa place dans le concert des instruments et créneaux de développement. C’est la difficulté que nous avons avec les partenaires. Notre conviction n’est pas forcément partagée par les partenaires extérieurs. Il faut les amener progressivement à comprendre et à ne pas toujours raisonner en termes de retombées immédiates. Nos actions sont à long terme avec une incidence transversale. C’est cette démarche qui n’est pas toujours partagée par les partenaires", constate amèrement le secrétaire permanent de la SNC.

H. NANA


Des festivaliers s’expriment

Après cinq jours de manifestations multiformes, des festivaliers, des prestataires de service, des organisateurs apprécient la 12è édition de la SNC. Satisfaction pour certains, couacs pour d’autres, chacun évoque ses propres préoccupations.

Vincent Garrigues ( journaliste RFI) : "C’est la première fois que j’ai le plaisir de venir à Bobo-Dioulasso pour la Semaine culturelle. J’ai couvert le FESPACO, la foire du livre à Ouaga, je suis venu à Bobo pour un rendez-vous politique entre le président Compaoré et Laurent Gbagbo.

La SNC est une manifestation très riche. Et ce que je découvre ici, c’est la confirmation de la capacité d’organisation des artistes burkinabè. Cette capacité d’organisation place le Burkina au rang des meilleurs pays récipiendaires des manifestations sur le continent, de l’Afrique francophone.

La semaine nationale nous permet à nous étrangers de découvrir une multiplicité de formes culturelles au Burkina Faso, qu’on ne connaît pas forcément et qui sont confondues dans un vaste ensemble appelé culture africaine. Il est donc important de venir sur place pour voir combien chaque terroir produit un patrimoine, une mémoire, une forme d’expression. Il y a des passerelles, des regroupements, du rythme, de la percussion par exemple qui est transcontinentale".

Une festivalière : "Je suis venue lundi de Ouagadougou. J’ai aimé les spectacles. A la foire, j’ai découvert beaucoup de choses qui ne se trouvent pas à Ouagadougou. Les prix sont abordables".

Yanogo Adama (lutteur) : "Je viens de la province du Kadiogo. En lutte, au Kadiogo on n’a pas pu avoir beaucoup de victoires, mais au niveau de la fête ça va. Nous avons eu une expérience de plus. C’est important pour nous qui sommes des maîtres d’éducation physique. Pour nous, il est important de connaître la réalité de la lutte pour pouvoir la transmettre.

Au niveau de l’organisation, à part quelques petits problèmes de déplacement, ça va.

A Ouagadougou, notre car est tombé en panne. Certains sont partis, d’autres attendaient et cela a été ennuyeux. Ici, on n’a pas eu à déplorer ce problème. Pour l’hébergement et la restauration ça va. Hier, on s’est plaint au niveau du repas parce qu’on était pas bien servi. Quand on est allé voir la première responsable tout est rentré dans l’ordre. Nous mangeons dans notre site d’hébergement.

El Sahili Fanel (exposant sénégalo -burkinabè) : "Le matin les visiteurs sont au compte-gouttes mais les après-midi il y a beaucoup de visiteurs. Malheureusement, l’aire d’exposition se ferme trop tôt. Dans l’ensemble, cette foire à la semaine est une bonne initiative. On aurait aimé qu’il y ait d’autres manifestations dans d’autres régions parce que nous n’avons que le SIAO qui est international et la Semaine nationale de la culture qui est nationale. Pour la ville de Bobo-Dioulasso, je crois que c’est un événement qui est à retenir qu’on aimerait voir chaque fois". On attend les trois derniers jours pour pouvoir tirer des bilans. C’est pendant ces moments-là que nous allons déployer toutes nos activités de promotion afin de faire bénéficier aux gens de nos gadgets. Néanmoins, pour le moment, je peux dire qu’on est satisfait. On a été bien accueilli et il n’y a pas de problème. Cependant pour les prochaines éditions, il faut qu’on révise les coûts de location des stands. Vous voyez, il y a beaucoup de gens qui se sont retirés à cause des tarifs."

Mafarma Ouattara ( vendeuse au maquis Gazeta plus). "Je reçois beaucoup de monde et malgré l’affluence et les exigences des uns et des autres je trouve que le métier n’est pas difficile. Servir plus de 300 personnes par jour, ce n’est pas fatiguant que ça surtout si l’argent rentre ".

Boni Marie Ange est venue de Côte d’Ivoire. "Cinq jours après l’ouverture de la SNC on peut dire que ça va toujours mais ces vendeuses à la sauvette qui ont réussi à se glisser sur l’aire de vente sans payer le prix des stands nous font une concurrence déloyale. Ils se mettent au milieu et capte la clientèle en cassant les prix. Nous, nous avons payé cher : 150 000 F. Cela n’est pas petit. On est entièrement satisfait de la sécurité. Au niveau des affaires, pour sûr nous rentrerons dans nos frais mais nous ne ferons certainement pas de bonnes affaires comme on l’espérait. Nous sommes prêts à revenir la prochaine fois parce que nous garderons un bon souvenir du Burkina où il n’y a que des hommes ouverts et accueillants".

Kalifa( Hôtel Relax) : " Cinq jours après l’ouverture de la SNC, on ne peut pas dire que le Relax gagne, nous n’avons eu que les miettes de la SNC. Nous n’avons eu à héberger que douze personnes. Cela veut dire que l’affluence que draine la SNC n’a pas apporté grand-chose au Relax hôtel. Cependant notre hall est rempli tous les soirs par ceux qui viennent voir des gens surtout les journalistes que nous hébergeons. Depuis le début de la SNC, notre restaurant n’a pas tourné. Les festivaliers préfèrent sortir pour se défouler et manger un poulet quelque part. J’aurai souhaité que la SNC ou le ministère s’arrange pour faire venir beaucoup d’étrangers. L’affluence de cette année repose surtout sur les nationaux or avec eux, l’argent ne tourne pas. Nous échangeons et les gens apprécient notre hôtel. Je suis donc comblé même si les affaires ne tournent pas comme il faut."

Sidi Lamine Salouka, vice président de la commission festival.

"Nous pensons que nous accomplissons la tâche qui nous sont dévolue. Nous ne déplorons aucun domaine où il y a un manquement. Au niveau des plateaux off que nous assurons, nous enregistrons chaque nuit à partir de 23 h environ 10 000 spectateurs. Ces spectacles surtout au niveau de l’espace Dafra marchent bien. On y enregistre plus de gens que lors d’un match EFO-ASFA. Nous n’avons enregistré aucun problème d’insécurité. Les gens commencent à s’habituer à nos plateaux et il y a un échange permanent entre acteurs et public. Au village des communautés l’après-midi on a l’impression que tout Bobo s’y retrouve".

Zanga Ouattara Issouf : (journaliste)

"C’est la première SNC que je couvre. Mon impression globale est que la fête est belle. Côté spectacle, les artistes nous présentent de belles prestations.

Côté festif, la ville de Bobo, que je connais bien, grouille plus pendant la SNC comparativement aux jours ordinaires. Il y a du monde venu de plusieurs provinces . Il y a une bonne ambiance de fête qui rappelle le FESPACO.

Côté organisation, en tant que journaliste, j’ai relevé quelques difficultés qui sont en train de trouver solution. Notamment au niveau du transport, des artistes se plaignent de ne pas être transportés. Il y a eu également des problèmes de logement au début. On a senti que sur ce plan, les choses n’avaient pas été bien préparées. Peut-être que les prévisions ont été dépassées. Il y a aussi ce fameux problème des perdiems des journalistes à qui on a remis 5000 F pour la prise en charge. C’est insignifiant par rapport aux charges que nous avons ".

Dendé Mohamed Ali, restaurateur : "Je suis installé sur le lieu de la foire et ça marche un peu bien. Nous arrivons à épuiser le stock chaque jour. On vend des brochettes, des frites, de l’ aloko et des boissons . Les prix des boissons sont un peu majoré par rapport à la ville. On vend la petite bouteille de bière à 300 et la grande à 400 F. Ce que nous déplorons c’est l’état des stands qui sont en paille. Ça nous crée des dégâts après la pluie. Aujourd’hui on a une bache. Avec le prix de location de 150 000 F on essaie de s’en sortir. On verra si on pourra prolonger l’heure de fermeture de stands qui est 19 h 30 , cela allait nous arranger. Comme les fonctionnaires font journée continue, ils viennent surtout le soir et s’ils pouvaient être là jusqu’à 22 h, ça serait bien.

Interview express de
Oumarou Saïdou CAMARA
Marcel BELEM


Journées des communautés

Le regard des Béninois de Bobo-Dioulasso

Hier 1er avril, l’école Centre où se tient le village SNC a vibré au rythme de la journée des communautés étrangères vivant au Burkina. Sidwaya a fait un tour dans le stand de la communauté béninoise.

Dans ce stand que le responsable de la communauté (Ruff Quenum) appelle "case", on trouve le tableau des emblèmes des rois du Dahomey (ancien Bénin), des vêtements traditionnels et des statuettes. Il y a également une exposition des photos des anciens de la communauté vivant à Bobo-Dioulasso. Arrivés ici jeunes avant l’indépendance, (certains dans les années 1930) ils sont restés à Sya et ont eu une nombreuse descendance "complètement confondue à la population locale", s’est-on plu à nous préciser. Cela parce que "c’était bon et fraternel de vivre ici". La communauté béninoise qui vit à Bobo-Dioulasso trouve que son insertion va au-delà d’une simple intégration. C’est une fraternisation. Et elle interprète la journée des communautés étrangères comme une "possibilité de faire parler ces communautés et de faire en sorte qu’elles se parlent entre elles". Quant à la SNC, dit Ruff Quenum, elle permet à toute cette communauté béninoise de découvrir davantage la culture et les communautés locales.

La communauté est bien structurée à Bobo-Dioulasso et se réunit régulièrement chez son président.

U. Kaboré


Conférence

Le livre, source d’emplois

"Livre et emplois" C’est le thème d’une conférence animée hier au CCF Henri Matisse par M. Ignace A. Hien dans le cadre de la XIIè édition de la Semaine nationale de la culture.

A l’heure du NEPAD et des grandes rencontres sur la pauvreté, comment le livre peut et contribue à la resorbtion du chômage ? C’est cette question qui a fait l’objet de la conférence donnée hier M. A. Hien. Ignace devant un auditoire constitué essentiellement d’élèves, étudiants et de quelques rares acteurs de la littérature Burkinabé. L’édition du livre a-t-on appris du conférencier répond à une chaîne depuis l’auteur jusqu’au consommateur final en passant par l’éditeur. Il met en relief 36 acteurs de métiers divers répartis dans trois chaînes à savoir : la maison d’édition, la chaîne du livre et les structures satellites.

Tous ces acteurs, constituent des maillons essentiels et ont un rôle capital à jouer et doivent faire face à des problèmes spécifiques. Au-delà de cela, la chaîne montre que les opportunités de création d’emplois existent bien dans ce secteur. Seulement, il faut les valoriser. En citant l’exemple de la France M. Ignace A. Hien a révélé qu’en 1974, ce pays comptait 500 maisons d’édition pour un chiffre d’affaires de 14 milliards de francs français alors que jusqu’en 2004 on ne dénombre pas plus de deux maisons d’édition au Burkina-Faso. Le livre pourrait être un créneau porteur de lutte contre le chômage au Burkina Faso et dans la sous-région pour peu que les obstacles à son développement soient levés. Malgré certaines pesanteurs notamment l’analphabétisme des populations, l’absence de véritable politique de développement du livre, l’influence de plus en plus grandissante de la télé et la radio sur les jeunes, M. Ignace A. Hien garde un certain optimisme sur l’avenir du livre "Il reste indispensable à notre société" , a-t-il précisé. Pour que le livre prenne réellement son essor, il faut plus d’actions au niveau des Etats de la sous-région. L’apport des opérateurs privés ainsi que l’accompagnement des partenaires au développement restent indispensables. "C’est à ce prix, a dit M. Hien que le livre pourra conduire à un développement humain durable".

Frédéric OUEDRAOGO


Faire front commun contre la piraterie

Les auteurs d’œuvres d’esprit, l’Etat et le public doivent s’épauler pour combattre la piraterie. Les auteurs d’œuvres d’esprit, l’Etat et le public doivent conjuguer les efforts pour mettre fin, sinon atténuer la piraterie, a déclaré le 31 mars à Bobo, Auguste Ferdinand lors d’une conférence publique.

Ancien ministre de la Culture, A.F. Kaboret a révélé que 50 % des œuvres musicales du Burkina font l’objet de piratage. Après avoir défini et fait l’historique de la piraterie, le conférencier Kaboré a affirmé que le Burkina fait des efforts sur le plan institutionnel pour freiner le piratage. Mais ces efforts fournis par les forces de l’ordre, et le BBDA ont peu de chance d’aboutir si les auteurs et le public ne s’associent pas à " la guerre contre le piratage", a-t-il conclu.

Oumarou S. CAMARA


Journées des communautés

Les Samo dans leurs petits souliers

La journée du mercredi 31 mars 2004 a été dédiée aux communautés san et mossi. L’école Centre qui abrite ces journées a connu une ambiance à la mossi. Même si pour l’occasion le secrétaire permanent de la SNC, M. Bitchibali Dansa a fait convoyer sur Bobo-Dioulasso un train de chameaux ( pardon, de samo) pour tenter de noyer les activités des Mossé, ces peuples venus du Tchad ne se sont pas laissés faire. La bière de mil mossi coulait à gogo, le tô à la sauce d’oseille, les beignets de feuilles (gonré, ou gnon) se savouraient aisément sous les regards hagards des Samo qui se contentaient de quelques morceaux de viande de chien hâtivement bouillis et accompagnés de lentilles sauvages (Zanbnê).

En animation l’Association des femmes mossé de Bobo dans une danse kigba rare ont épaté ces "chameaux" qui étaient obligés de se morfondre dans leur stand. Ce n’est que quelques minutes plus tard qu’ils sont apparus et ont improvisé des pas de danse désordonnés sous l’effet du dolo mossi qu’ils ont bu comme savent le faire les "chameaux" . A dire que le nombre ne fait pas l’efficacité.

A.Verlaine KABORE


Coulisse

SNC 2004, peut mieux faire

La SNC est à sa 12è édition. Elle a 20 ans d’existence. Une somme d’expériences acquises. A cet âge et avec cette expérience, l’improvisation, l’inorganisation et le tâtonnement ne devraient plus être de mise. Car c’est l’âge de la vitalité, de la vivacité. Pour ne pas dire de la maturité. Et pourtant, la SNC malgré cet âge continue de drainer beaucoup de faiblesses. Sans doute de jeunesse, dira-t-on ! Mais doit-on après 20 ans et 12 éditions se complaire dans des attitudes de jeunesse ? Comme si la SNC n’avait que quatre ou cinq ans d’existence. En cette SNC 2004, les reproches sont toujours au rendez-vous. Pour exemple, la sélection de certaines troupes aux prestations pas à la hauteur des exigences d’une finale, une organisation émaillée d’insuffisances surtout dans le domaine de l’hébergement et du transport des festivaliers, une sonorisation des spectacles pas toujours bien assurée, le non respect des heures de début des compétitions en arts du spectacle , une floraison d’activités annexes qui sont en passe de prendre le pas sur la SNC...Bref, après une dizaine d’éditions, la SNC peut mieux faire. Et elle doit mieux faire. L’excellence en la matière n’est pas impossible. Alors, qu’il en soit ainsi.

Malaise autour des perdiems

Un certain malaise plane sur l’organisation de la XIIe édition de la SNC et les murmures s’amplifient à propos des perdiems alloués à certains festivaliers. Les perdiems servis sans aucune explication cette année représentent pratiquement la moitié de ce qui avait été alloué en 2002. Comment expliquer cette coupure sombre ? Le coût de la vie à Bobo a-t-il beaucoup baissé depuis 2002 ou est-ce la SNC qui amorce une austérité pour marquer ses 20 ans d’existence ? Les gens ne demandent souvent que des explications claires, mais certaines personnes préfèrent les situations floues où elles tirent les marrons du feu.

Ce soir au Théâtre de l’Amitié

Quatorze artistes vont s’affronter ce soir au théâtre de l’Amitié. Il s’agit des troupes Kundé de Darbiti n° 1 (Bam) et Belegnien de Zoula (Sanguié) en danse traditionnelle pool jeunes, de Abdoulaye Traoré et Kantala (Houet) et Hyppolite Kané (Yatenga) en vedette de la chanson moderne, Issa Bisga (Zoundwéogo), Tiassoupté Kambou (Poni) et Kandé Sinaré (Kadiogo) en vedettes de la chanson traditionnelle, la troupe de Bouli (Poni) en chant en chœur, la troupe Wend-Kuuni du secteur 28 (Kadiogo) et la troupe Liptako (Seno) en musique traditionnelle, la troupe Djiguiya Espoir (Houet), Doti de Takalédougou (Comoé) et l’ensemble culturel Kiswensida (Kadiogo) en dans traditionnelle et enfin l’ensemble Dankan du Houet en création chorégraphique.


Droit d’auteur

L’indispensable sensibilisation

Le Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA) a organisé à l’intention des auteurs et artistes présents à la XIIe édition de la Semaine nationale de la culture un séminaire de sensibilisation, de vulgarisation du droit d’auteur et des droits voisins pour une meilleure protection de leurs œuvres.

Ces auteurs et artistes ont eu droit à des exposés sur les notions de droit d’auteur et de droits voisins, la gestion collective et la présentation du BBDA, l’adhésion au BBDA. Le droit d’auteur est l’ensemble des droits moraux (rattaché à la personnalité de l’auteur) et patrimoniaux (lié à l’aspect pécuniaire) pendant que les droits voisins sont une catégorie de droits conférés aux artistes interprètes ou exécutants, aux producteurs de phonogrammes et de vidéogrammes ainsi qu’aux organismes de radiodiffusion. Ils ne portent pas atteinte aux droits des auteurs. Les artistes interprètes ou exécutants, tout comme les auteurs, ont des droits moraux et patrimoniaux.

Quant au BBDA, c’est une société de gestion collective dont la principale mission est la protection et la défense des droits des créateurs sur leurs œuvres littéraires et artistiques. L’adhésion au BBDA comporte des conditions générales et spécifiques. Mais pendant toute la SNC, elle est gratuite.

Le séminaire était parrainé par le ministre Adama Fofana en charge de relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement.

U.K.

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