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46e anniversaire de l’armée burkinabé : Quelle armée pour la République ?

Publié le samedi 28 octobre 2006 à 09h34min

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Des officiers burkinabè

" Armée nationale et jeunesse ", c’est sous ce thème que les Forces armées et de sécurité nationales célèbrent le 46e anniversaire de leur naissance. Un anniversaire exceptionnel ce 1er novembre qui verra un défilé de troupes des corps militaires et paramilitaires du Burkina mais aussi de pays amis et voisins.

Les Burkinabè privés de défilés militaires depuis 1986 ne se feront pas prier pour assister massivement à celui qui sera organisé ce 1er novembre sur le boulevard de l’indépendance. Mais au-delà des festivités, on peut se demander quelle armée pour la République. Analyse.

Ce mercredi 1er novembre, l’armée burkinabè célèbre son 46e anniversaire. L’événement sera célébré sous le signe de la maturité. La maturité qui se traduit par plus de professionnalisme.

La commémoration du 55e anniversaire du Prytanée militaire du Kadiogo (PMK) l’a amplement montré de même que la nomination du 9e général de cette armée, le premier dans l’armée de l’air en la personne du chef d’Etat-major général des armées, le désormais général de brigade d’armée de l’air, Ali Traoré. Même si par ailleurs elle a perdu son père fondateur et son 1er général, le regretté Sangoulé Lamizana, président de la République de 1966 à 1980, l’armée burkinabè regorge d’hommes valeureux et de grandes compétences sur le plan militaire.

Elle a toujours suivi le cours de l’histoire politique du pays. Au demeurant, elle a le plus souvent participé à façonner cette histoire. Un rôle le plus souvent positif quand, corps social le plus organisé et homogène, elle est intervenue pour dénouer des crises politiques qui menaçaient la cohésion nationale comme le prouve les coups d’Etat du 03/01/1966, celui du 08/02/1974, ou encore celui du 15 octobre 1987.

Depuis cette date, l’armée burkinabè malgré le soubresaut du 15 juillet 1999 est devenue l’enfant sage de la République. Et pour cause ! c’est connu, le président du Faso est issu de ses rangs et surtout depuis son premier septennat (1991-1998) il a toujours inscrit la construction d’une armée républicaine parmi les priorités de ses priorités. Comment y parvenir ? Par " la mise en œuvre d’une judicieuse politique des ressources humaines " écrit-il dans son " programme pour un développement solidaire ". Par cette politique cohérente des ressources humaines, l’autorité de la hiérarchie fortement ébranlée sous le Conseil national de la révolution a été restaurée.

Bientôt des femmes dans l’armée nationale

Sur le plan des carrières, deux nouveaux grades ont été créés ; ceux de Caporal-major et de Colonel-major.

On pourrait y ajouter la dernière décision de recruter des militaires de sexes féminins. D’ores et déjà la première pierre du dortoir des élèves filles du PMK a été posée la semaine dernière à Kamboinsin.

Quelques jours auparavant, les responsables de l’armée réfléchissaient sur une nouvelle politique de recrutement dans la grande muette avec la variable et la présence du sexe dit faible. Dans leur réflexion, les autorités militaires ont dû prendre en compte cette assertion du président du Faso, par ailleurs chef suprême des armées de par ses fonctions : " Aucun progrès n’est envisageable sans un environnement débarrassé de toutes les formes d’insécurité et d’instabilité " ou encore " la sécurité, la paix et la prospérité sont indivisibles et ne peuvent être maintenues par un Etat fort, bien entendu par ses lois, sa police et sa justice ". (In " le progrès continu pour une société d’espérance "). Voilà défini dans un condensé sans équivoque, le type d’armée dont rêve la majorité des Burkinabè qui ont plébiscité Blaise Compaoré à la magistrature suprême le 13 novembre 2005.

Les électeurs n’ont pas eu tort car la sécurité, la paix et la prospérité, Blaise Compaoré voudrait en faire des valeurs partagées avec la région Ouest africaine lui qui affirmait déjà en 1998 que " L’impératif d’intégration régionale impose à nos forces de défense et de sécurité de s’associer aux initiatives sécuritaires intégrés pour endiguer toutes formes de déstabilisation (criminalité transfrontalière, trafic d’armes et de stupéfiants) en vue d’assurer un environnement régional de paix et de sécurité propice au développement économique et social ".

Que demander de plus à notre armée, sinon que de rester fidèle à son honneur, à la République et à la Patrie.

Djibril TOURE

L’Hebdo

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