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Artisanat burkinabè : De grands projets en perspectives

Publié le vendredi 27 octobre 2006 à 08h34min

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L’artisanat constitue un secteur important dans la vie socioéconomique du Burkina Faso. Deuxième pourvoyeur d’emplois après le secteur de l’agriculture et de l’élevage, l’artisanat contribue pour près de 30% au produit intérieur brut du Burkina Faso. Etat des lieux, évolution et perspectives d’un secteur de prometteur.

Selon le recensement général de la population de 1985, l’artisanat occupe plus de 960 000 personnes. Ce chiffre réactualisé reste en-dessous de la réalité et s’explique par la multiplication des centres de formation non formels, les effets du Programme d’ajustement structurel (PAS) et l’arrivée des personnes retraitées dans le secteur de l’artisanat. Plus de la moitié des effectifs est constituée de femmes, selon la direction générale de l’Artisanat. Le secteur de l’artisanat a connu une évolution depuis quelques années. Autrefois champ d’action des analphabètes et des ruraux, l’artisanat occupe aujourd’hui de nombreux Burkinabè, même des diplômés. On distingue dans ce secteur, les catégories suivantes : l’artisanat de production qui met à la disposition du public des biens, l’artisanat de service qui assure les services tels que l’entretien, la réparation et enfin, l’artisanat d’art pour les statuettes...

L’artisanat couvre neuf (9) corporations qui regroupent plus de 110 métiers. On note la corporation des métiers du bâtiment et de la terre, de la forge et assimilés, des services, de la maintenance et de la réparation, du textile et de l’habillement ; des cuir et peaux, de l’alimentation et de l’hygiène ; des métaux précieux, du bois et de la paille, de l’artisanat d’art.

Au Burkina Faso, l’artisanat permet la mise en valeur des ressources locales, la production de biens et services à un coût réduit, la promotion et la conservation du patrimoine culturel. L’artisanat apporte aussi un complément à l’industrie à travers des relations de sous-traitance et favorise l’installation et la formation des adultes et jeunes scolarisés ou non en milieu rural comme en ville.

Cependant, le secteur connaît des difficultés liées à la formation et à l’organisation des acteurs, au financement, au statut de l’artisanat et surtout à l’écoulement des produits.

Placé sous la tutelle du ministère du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat, le secteur bénéficie de l’intervention d’autres ministères et d’organisations non gouvernementales. Face aux difficultés que rencontre le secteur de l’artisanat, il a été mis en place une direction générale de l’Artisanat chargée de la coordination des différents appuis, l’organisation et la promotion dudit secteur.

Par ailleurs, un office national en charge du commerce extérieur, une Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat et même un Projet d’appui aux petites et moyennes entreprises (PAPME) ont vu le jour. Un bureau des artisans, aujourd’hui en voie de mutation vers une société anonyme à responsabilité limitée et une fédération nationale des artisans existent et concourent à la promotion de l’artisanat du Burkina Faso.

La question du financement étant une préoccupation majeure, une convention a été signée entre le ministère de tutelle, la GTZ (structure allemande) et la Caisse nationale de crédit agricole (CNCA) devenue la Banque agricole et commerciale du Burkina (BACB). Ce qui permet l’octroi de crédits aux artisans. D’autres institutions financières telles la Banque internationale du commerce, de l’industrie et de l’agriculture du Burkina (BICIA-B), la Banque régionale de solidarité et les sociétés de caution mutuelles interviennent dans le secteur.

La formation, une nécessité

Si dans les années 90, le Burkina ne comptait que 6% des artisans ayant achevé le cycle primaire, aujourd’hui le secteur connaît une évolution et le profil des nouveaux artisans exige, à en croire le directeur général de l’artisanat, Georges Désiré Ouédraogo, une formation plus modernisée, d’où l’appui du ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique. Cela, pour permettre aux artisans burkinabé de pouvoir s’insérer dans le circuit des professionnels compétents même hors du Burkina.

Pour la promotion de l’artisanat au Burkina Faso, il est organisé régulièrement une caravane des métiers à travers tout le pays, des journées de promotion et surtout le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO).

En termes de perspectives, il est envisagé la mise en place d’un code performant de l’artisanat, la création d’une chambre des métiers, d’ici à la fin de 2006, chargée de promouvoir l’artisanat. D’importants projets tels que le recensement des artisans et l’élaboration d’un répertoire informatisé des corporations, la création d’une carte géographique de l’artisanat du Burkina, la construction d’ateliers de formation et de vente de produits artisanaux dans certains chefs-lieux de provinces sont attendus dans les prochaines années.

A ceux-là, s’ajoutent les projets de mise en place de villages artisanaux et de centres techniques d’appui à l’artisanat dans les différentes régions du Burkina Faso. Autant d’intentions qui méritent d’être concrétisées pour permettre au secteur de l’artisanat de contribuer au succès de la décentralisation en cours, à travers la création de richesses locales, la lutte contre l’exode rural etc.

Enok KINDO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 9 décembre 2013 à 06:06, par Michel Burbeau En réponse à : Artisanat burkinabè : De grands projets en perspectives

    Bonjour,Humanitaire,j’ai euvré pendant dix ans dans le centre culturel Gambidi de mon ami J.P.Guingane .Professeur de dessin de métier je m’interesse aussi à l’artisanat,bois,vannerie .L’alliage bois tourné-vannerie,petite "trouvaille" personelle est je pense interessante.Elle apporte à la vannerie ce coté innusable qu’elle n’a pas (pied) et esthétique qu’elle deviendrait avec les bois Africains.
    La vannerie utilitaire deviendrait ainsi vannerie de luxe exportable !Elle séduirait j’en suis certain le tourisme.L’idée d’associer le travail d’un homme(tournage) et d’une femme (vannerie) me plait aussi beaucoup ;
    Sur ma page face book vous en verrez quelques exemples mais aussi les liens d’amitie que j’entretien avec mes anciens élèves
    Cordialement

  • Le 9 décembre 2013 à 08:45, par Michel Burbeau En réponse à : Artisanat burkinabè : De grands projets en perspectives

    Voir que le Burkina bouge me fait plaisir,j’en ai déja vu l’évolution lors des dix années passées.Je pense personellement qu’il y a beaucoup de place perdue dans l’étendue du musée .Des artisans travaillant et habitant sur place rendraient le lieux plus vivant.Du haut du local habritant radio Gambidi je"révais"en quelque sorte ce musée de cette façon.C’est toujours pour les gens que je suis retourné au Burkina .Le fait d’habiter sur place est important ne serai-ce que pour l’entretien du lieu...Echanger avec l’artisan lui mème est plus enrichissant pour le" touriste "qu’avec un simple gardien qui ne peut que retransmettre
    Pour mettre ce lieu encore plus en valeur,une deuxième entrée coté Gambidi serait la bienvenue ainsi que le goudronnage des voies le jouxtant.
    Cordialement

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