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Coton : La France finance la relance de la filière

Publié le lundi 23 octobre 2006 à 07h24min

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Inauguration de l’usine d’égrénage de la SOCOMA

La France a décidé d’apporter une aide au Burkina Faso pour relancer la filière cotonnière en crise face à la chute des cours mondiaux du coton et aux problèmes liés à sa production.

L’Agence française de développement a octroyé une aide financière de 7,2 milliards de francs CFA (13,4 millions de dollars américains) à l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina Faso pour renforcer leurs capacités de gestion, former les paysans et accroître la production de coton dans les régions de l’est et du centre du pays.

Conformément au texte de la convention de financement, cette subvention est destinée à diversifier le secteur agricole. Elle permettra notamment d’augmenter la production céréalière, d’améliorer les infrastructures de transport et les entrepôts de stockage et d’appuyer les campagnes de sensibilisation au VIH/sida.

Selon la Banque mondiale, le coton est la principale culture d’exportation du Burkina Faso qui compte douze millions d’habitants dont 6 millions vivent directement ou indirectement d’activités liées à la culture du coton. Cette année, le Burkina Faso a atteint une production record de 713 000 tonnes, comparée aux 600 000 tonnes produites l’année dernière et aux 100 000 tonnes de 1996.

Malgré ces excellents résultats, des milliers paysans burkinabè et d’autres pays d’Afrique de l’Ouest - Bénin et Mali, en particulier - ont décidé d’abandonner la culture du coton en raison de la chute des cours mondiaux.

Cette année, le paysan burkinabè est payé 165 francs CFA (0,32 cents américains) le kilo de coton, contre 210 francs CFA (0,40 cents américains) il y a deux ans.

Les producteurs africains accusent les pays développés d’être responsables de ce manque à gagner. Les Etats-Unis sont le premier exportateur de coton au monde. L’année dernière, les 25 000 producteurs américains de coton ont reçu de leur gouvernement plus de 4,5 milliards de dollars de subventions, selon Oxfam.

Quant aux agriculteurs burkinabè, ils se plaignent que de telles subventions provoquent une surproduction et inondent le marché international de coton, ce qui entraîne nécessairement une baisse des prix.

En septembre 2006, l’Organisation mondiale du commerce (OMC), basée à Genève, a lancé une enquête pour déterminer si les Etats-Unis avaient mis fin à leur programme de subventions de la culture du coton.

En 2004, l’OMC avait conclu que certains aspects du programme de subvention américain violaient les règles du commerce mondial et avait exigé des Etats-Unis d’importants changements dans ce programme.

A ce jour, les Etats-Unis prétendent s’être pliés aux obligations commerciales de l’OMC.

http://www.irinnews.org

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Vos commentaires

  • Le 23 octobre 2006 à 11:17, par Naba Jean-Claude En réponse à : > Coton : La France finance la relance de la filière

    Les "excellents résultats" qu’affichent les producteurs de coton africains n’ont qu’une valeur statistique. Si un nombre important de cotonculteurs ont décidé de produire autre chose lors de la saison passée (et espérons qu’ils garderont le dos tourné au coton...), c’est bien parce qu’ils ont vite établi le rapport entre ce fameux "or blanc" et les situations de crise alimentaire qu’ils ont connues l’année passée.

    En nous cachant derrière la "volonté" de l’OMC de créer plus de justice, derrière les protestations des producteurs africains face à "l’injustice" que sont censées représenter les subventions à la filière coton de pays comme les USA, nous fermons les yeux face aux réalités suivantes :

    - le coton ne nourrit pas les producteurs, et s’investir encore plus dans la production cotonnière signifie tout simplement produire encore moins de céréales, alors que le Burkina Faso est loin, bien loin d’atteindre l’autonomie alimentaire

    - l’augmentation des quantités produites (pour contrebalancer la chute des prix sur le marché mondial) est un marché de dupes : en plus d’exténuer littéralement les producteurs, cette augmentation signifie l’agrandissement des superficies plantées en coton et/ou l’augmentation des quantités de pesticides, herbicides et fertilisants, donc une destruction continue et délibérée de l’environnement au profit d’une culture de rente qui ne profite aucunement au Burkina Faso, mais seulement à quelques individus

    - les gouvernements africains (le gouvernement burkinabè en premier...) se font complices (en fait : sont responsables) de l’appauvrissement des producteurs et des terres, de l’intensification de la crise alimentaire dans leurs pays (mais il est vrai que leurs spaghetti, riz, petits pois etc. ne poussent pas en Afrique), de la déstabilisation des programmes pour la sécurité alimentaire...

    Notre responsabilité à tous et à toutes est directement et ouvertement engagée. Le coton nous fait courir à notre perte, et personne ne devra dire demain : "Je ne savais pas..."

    • Le 24 octobre 2006 à 08:07, par Binona Dabire En réponse à : > Coton : La France finance la relance de la filière

      Merci M. Naba pour votre profonde contribution. Je partage votre vision sur la production cotonniere, qd bien meme j’en ai une vision moins apolcalyptique. Dans ceratine region du BF certains paysans cultivent le coton ou pretendent le cultiver juste pour obtenir des intrants agricole puisque la jachere n’est presque plus possible. Ils semblent ainsi user d’intelligence face a la desrtion regretable du gouvermnement qui n’attend que les dividendes du dur labeur de nos chers parents. L’irresponsabilite et la complicite du gouvernment burkinabe se trouve aussi dans le prix trop bas fixe au producteur. Quant aux problemes environnementaux, certains paysans le rejettent arguant que la pratique de la rotaTION des cultures aide a eviter une acidification des sols eventuellement due aux angrais et autres fertilisants chimiques.
      Binona Dabire

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