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SIAO 2006 : Les récupérateurs arrivent

Publié le samedi 21 octobre 2006 à 10h37min

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Les fabricants d’objets d’art, issus de la récupération, ne veulent pas rester en marge de la Xe édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO). Ils s’y préparent en conséquence, chacun en fonction de l’intérêt qu’il accorde à la fête de l’artisanat africain.

Au secteur n° 9 (Gounghin) de Ouagadougou, la “Fondation Olorun” est bien connue pour ses objets d’art. Dans ce centre créé il y a de cela treize ans, travaillent une cinquantaine d’adolescents. Ceux-ci fabriquent à longueur de journée, des objets de décoration, mais aussi du mobilier à base de matières récupérées, telles que le fer, la tôle, le plexible.

A quelques jours de l’ouverture du Xe SIAO, l’ambiance dans la cour de “Olorun” est montée d’un cran : coups de marteaux et de pinceaux par-ci, bruits de scies par-là, les enfants de Christophe de Contenson, responsable du centre, s’attellent à apporter les dernières retouches aux productions artistiques qu’ils exposeront à partir du 27 octobre sur le site du Salon. Pour Christophe de Contenson, la “Fondation Olorun” tire des avantages certains de ses différentes participations au SIAO. “Grâce aux prix qu’ils y ont gagnés en 2000, certains de nos artistes ont déjà acquis une forme de notoriété, et beaucoup de nos acheteurs reviennent après le SIAO pour s’approvisionner”, explique-t-il.

Pour cette édition, le Commissariat général du salon a fixé les prix des stands à 700 000 et 300 000 F CFA, respectivement pour les stands climatisés et non climatisés.

Le coût des stands, un casse-tête

Si à “Olorun”, ces prix ne posent pas de problème, ce n’est pas le cas pour “Africa Arts”, une autre maison qui fait de la récupération. Ici, on juge les prix de location des stands excessivement élevés. Moumouni Koanda, un des vendeurs de la boutique, raconte que “Africa Arts” n’a jamais raté un SIAO, mais n’a aussi,jamais tiré de profit de ses participations, à cause du coût des stands.“Cette année encore, nous y serons, mais s’ils pouvaient réviser les prix des stands à la baisse, cela nous ferait beaucoup de biens”, a-t-il plaidé.

Pascal Ouédraogo, un autre fabricant d’objets d’art issus de la récupération, ne pourra pas lui, participer au SIAO. Installé sur l’Avenue Bassawarga, il expose ses produits à même le sol, au bord de la route. Il a confié n’avoir même pas le tiers du prix d’un stand fixé à trois cent mille francs. Selon lui, le SIAO est en train de rater sa mission première, à savoir faire la promotion de tous les produits artisanaux africains. “On ne l’organise plus pour nous les artisans burkinabè, c’est devenu une affaire de riches”, lâche M. Ouédraogo, désespéré.

Moustapha SYLLA

Sidwaya

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